Le 29 avril… 39 ans plus tard !

Le 29 avril 1970, le Parti québécois, participant à sa première élection, faisait élire sept députés sur l’ensemble du territoire québécois. Quelques-uns, depuis, sont morts, dont l’illustre psychiatre Camille Laurin, père de la loi 101.

Tribune libre 2009




Le 29 avril… 39 ans plus tard !

«La liberté ne peut être que toute la liberté; un morceau de liberté n'est pas la liberté».
(Max Stirner)

Le 29 avril 1970, le Parti québécois, participant à sa première élection, faisait élire sept députés sur l’ensemble du territoire québécois. Quelques-uns, depuis, sont morts, dont l’illustre psychiatre Camille Laurin, père de la loi 101.

En 1970, avec de très humbles moyens, j’étais de la cohorte des soldats péquistes de la première heure. Avec une équipe enthousiaste, sans expérience, mais avec le cœur à l’ouvrage, je recueillais, comme candidat officiel du Parti québécois, 24 % des suffrages exprimés. Doris Lussier, mon voisin de comté, après six mois de campagne acharnée, récoltait 23 % du vote populaire. J’ai encore lettre qu’il m’adressait suit à sa défaite contre Bona Arsenault.

Trois ans plus tard, en 1973, je tentais un retour en politique, toujours sous la bannière du Parti québécois, et, en ne parlant toujours que de l’indépendance du Québec, je recueillais 38 % du vote populaire. Pour l’époque, c’était toute une victoire! Radio-Canada, à l’émission Le 60, prédisait une victoire dans ma circonscription. Je fus battu par Marc-Yvan Côté.
39 ans plus tard, selon un sondage matinal, le PQ oscille autour de 40 %...en ne parlant JAMAIS de sa raison d’être. Le chemin parcouru depuis 39 ans est donc… bien mince! C’est ce qui se passe lorsque les visées ne sont pas claires, lorsque les gens qui prennent le pouvoir font passer davantage le culte de leur personnalité, la soif de l’argent et l’exercice passager d’une fonction, avant le goût de faire triompher une cause, en l’occurrence ici celle d’un Québec libre et indépendant.
Victime des assoiffés du pouvoir qui ont conduit le Parti québécois au gouvernement de Québec en 1976, la cause de l’indépendance s’est enlisée sous la houlette des apparatchiks péquistes, dont le seul but était de se servir au lieu de servir la cause pour laquelle ils étaient là.
Ils ont inventé, pour ce faire, des locutions verbales de toutes sortes, des mots pour le dire, des façons emberlificotées, des façons de l’exprimer et de le signifier, des expressions nébuleuses, des mots gaffeurs, des affiches aguichantes, des slogans creux, des «restons forts», des «autres façons de gouverner», des «j’ai confiance», afin de se servir délibérément du pouvoir, au lieu de servir la cause pour laquelle on les avait mis au pouvoir.
Dès ces premiers moments euphoriques de 1976, j’ai pris mes distances face à ce parti qui ne nous menait partout et dans toutes les directions, utilisant des méandres calculés, lesquels nous éloignaient sans cesse de l’objectif que les militants de la première heure s’étaient fixé.
Dorant la pilule, les bonzes-stratèges cachés ou dissimulés derrière des appareils à faire fonctionner la machine du pouvoir, sortaient occasionnellement de leur bunker, pour venir «stocker» la cueillette des réactions de ceux qui s’époumonaient à remplir la cagnotte, à vendre des cartes tard dans la soirée, à remplir de peine et de misère les salles devenues à moitié pleines. Ou, si vous voulez, à moitié vides!
Les fabricants de mots, toujours à l’œuvre, se sont ingéniés à inventer des expressions nouvelles pour faire croire à la population que l’indépendance, ce n’était pas dangereux, que ça pouvait se faire en douce, qu’il n’y aurait, somme toute, presque pas de sacrifices à faire, et que les changements proposés allaient se réaliser sans lutte, sans révolution, sans que ça fasse mal quelque part. L’indépendance tranquille allait, tout d’elle-même, être le fruit de la révolution tranquille. Et que, dans les faits, le paradis attendait, un jour, le pauvre peuple égaré, perdu dans cette logomachie inventée de toutes pièces par des spécialistes de la communication, des marchands du non-dit, des metteurs en scène de nouvelles stratégies, collées à la dernière grille d’un sondage commandé, où les dernières velléités des Québécois étaient mises en exergue, gonflées et tartinées à la mode du jour, toujours dans le but de gagner des votes, sans aucun souci de la cause qu’ils devaient porter et mener à terme.
La naissance des expressions «souveraineté-association», souveraineté et association (donc… sans trait d’union), souveraineté-partenariat, union confédérale, nouvelle union canadienne, firent, petit à petit, leur apparition et composèrent, lentement mais fidèlement, le nouveau lexique des indépendantistes (?) à tout crin. Et le pauvre petit peuple qu’on refusait toujours d’instruire et d’éduquer, tombait, périodiquement, dans le piège du verbalisme coutumier, constant, agrémenté à la sauce du dernier slogan, aux ingrédients des sondages, des tendances populaires, de l’élection possible à remporter pour sauver in extremis la cause dont on ne parlait jamais! 39 ans plus tard, la cause indépendantiste se meurt parce qu’elle a été spoliée, volée, trafiquée, édulcorée par ceux-là même qui avaient comme mission de l’expliquer, de la faire vivre, de la faire germer au cœur de la nation québécoise.
Force m’est de constater que ce ne sont pas les Anglais qui nous ont volé le pays à faire. Le pays nous a été volé par ceux-là mêmes qui avaient comme devoir de le faire lever, de le nommer, de le développer, de l’entretenir dans les terres intimes des cœurs à libérer. Le pays a été déchiqueté, mis en pièces par ceux-là mêmes en qui on avait mis toute notre confiance et qui devaient le faire sortir de terre. Ils se sont servis en nous disant qu’ils nous servaient; ils se sont élevés en nous disant qu’ils allaient nous libérer; ils se sont engraissés dans les verts pâturages du pouvoir en nous disant qu’ils allaient nous délivrer des chaînes du pouvoir fédéral et de l’oppression des autres; ils ont pactisé avec l’occupant dominateur et usurpateur du territoire occupé, allant jusqu’à siéger dans son propre parlement, en bénéficiant largement d’un système que, des lèvres seulement, ils condamnaient.
Ce faisant, ils se sont moqués des gens qu’ils ont si facilement manipulés, conquis à leur cause personnelle, sachant très bien qu’en exploitant, un tant soit peu le nationalisme larvé des Québécois mal informés, leur petite gloriole triompherait bien avant la grandiose liberté promise par la cohorte des confédéralistes mal astiqués.
39 ans plus tard… la génération qui voulait la liberté est entrée dans les terres de la passivité et s’est endormie sur les plages chaudes des autres pays, victimes d’un certain découragement qu’on ne peut leur reprocher, il faut se l’avouer en toute simplicité.

Pendant ces années de combat mitigés, sporadiquement, dans ma région, des gens sont venus, de l’extérieur, de Montréal, de Québec, de la Côte-Nord, pour venir nous dire qu’ils allaient nous libérer, que nos chaînes allaient tomber, et que le vent de liberté, tant de fois annoncé, allait enfin s’étendre sur nous, comme une brise du soir, et que la vent léger de la liberté allait enfin enrober ce Québec trop longtemps écrasé, programmé par des spécialistes à l’œil calculateur, au regard à dévisager, aux instincts dominateurs, tant de fois mesurés. Ils sont tous venus, le sourire aux lèvres, l’air bien décidé : ils sont tous repartis, quelques années passées, pour ne laisser en nos cœurs que chants du soir esseulés, que promesses non tenues et brisées, que tensions démesurées, que déceptions multipliées.
Le combat pour l’indépendance doit-il reprendre? Je ne le sais pas, en toute sincérité. S’il doit se faire, que ce soit dictionnaire à la main, j’ose me répéter. Pour éviter le piège des locutions verbales, les mots déviés de leur sens, les expressions imprécises, les mots à la mode, ceux qui camouflent la dure réalité. La liberté n’a pas de prix, bien d'autres avant moi, l'ont crié. Mais qui est prêt à sacrifier, même sa carrière, sa notoriété, pour qu’elle germe et apparaisse dans la clarté d’un nouveau soleil levant plusieurs fois annoncé?

Ma génération a fourni le meilleur d’elle-même, je peux vous l’assurer. Elle a oublié, cependant, de faire le relais à la génération qui vient, toute préoccupée par leurs gadgets électroniques, la course folle aux plaisirs dont elle est gavée, à la réussite individuelle, au succès personnel à tous prix et recherché. Le jeune député de ma circonscription n’échappe pas à la nouvelle donne établie. Il fait semblant, en manipulant les mots, de dire que ça va changer. Mais, dans les faits, il ne fait que recopier le vieux modèle des politiciens usés. Facebook à l’appui, je n’ai pas besoin de le mentionner.
Mon espoir est du côté de ce «leader introuvable», une espèce de Barak Obama bien inspiré, qui aurait le courage des mots, la clarté dans l’expression, la vigueur et le courage combiné à une vision qui ne souffre d’aucune faille en ces temps malmenés.

Le voyez-vous venir? Je ne le vois pas poindre dans le PQ mal vieilli et recroquevillé. Si quelqu’un l’a trouvé, il faut me le dire sans tarder. En attendant, malgré les années accumulées, je rencontre, depuis des années, les jeunes des polyvalentes désorientés. Leurs yeux s’allument lorsque je leur parle de liberté. Car, au fond, le poète l’a écrit bien avant moi, je vous le fait remarquer. Le pays à faire est au fond de chacun de nous. Il n’a ni président ni roi. Il ressemble à ce que chacun veut bien en faire, le temps d’un moment reconnu, l’instant d’une décision collectivement assumée. Il faut du courage et de la tenacité pour y arriver. Pour ce faire, il faut deux choses essentielles et à ne pas oublier: un leader bien informé; un peuple unifié. Nous n'avons ni l'un ni l'autre. Comment espérer, quand aucune de ces conditions n'est respectée ?


Nestor Turcotte
Matane


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11 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mai 2009

    Monsieur Christian,
    Ce que vous écrivez ce matin, je l'ai écrit des milliers de fois. Donc, je suis parfaitement en accord avec vos propos.
    Au début du parti de René Lévesque, on disait qu'une fois au pouvoir, avec la pluralité des voix et des sièges, le gouvernement élu démocratiquement, serait autorisé à faire l'indépendance.
    L'arrivée d'un éventuel référendum voté dans la programme en 1974, a tout chambardé. Et vous constatez le résultat comme moi.
    Merci d'avoir écrit ce que vous écrivez. Mais, préparez-vous, si vous êtes sérieux, vous allez vous faire traiter de crypto-fédéraliste.Par qui? Par les péquistes enracinés dans un parti qui ne veut rien d'autre que de conserver ou reprendre le pouvoir. J'en ai des preuves dans ma région.
    N.T.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mai 2009

    Monsieur Turcotte
    Vous dites :
    « Pourquoi l’indépendance du Québec a-t-elle échouée » ?
    Il n'y a pas qu'une seule raison. Mais je vais tout de même tenter de vous donner un début de réponse :
    Fondamentalement : - Parce que le PQ n'y croit pas, ne la défend pas et ne la veut pas.
    Pour moi, le PQ, et je pèse mes mots, est un «traitre à la nation». Et en plus, d'être un traitre «national».
    c'est un traitre «social».
    Il ne défend que principalement SES intérêts.
    Outre peut-être pour le premier mendat, il n'aurait JAMAIS dû accepté de prendre le pouvoir sans FAIRE l'indépendance.
    En s'impôsant lui-même le référendum, il a fait le jeu de l'adversaire et s'est impôsé des contraintes perdantes et non nécesssaires.
    Aujourd'hui, nous payons tous le prix amer de cette fondamentale erreur stratégique à cause des scrupules démocratiques de René Lévesque.
    Car...
    IL N'Y A EU AUCUN RÉFÉRENDUM POUR FAIRE ENTRER LE QUÉBEC DANS LE CANADA et l'Assemblée nationale étant souveraine, pourquoi en faudrait-il un pour en sortir ?
    Si le PQ était resté dans l'opposition en même temps que porteur de l'indépendance, tôt ou tard le jeu de l'alternance lui aurait donné gain de cause et nous serions libre actuellement.
    Comme dirait l'autre...
    «En politique, tout est affaire de direction...»
    - Léon Trotsky

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mai 2009

    Monsieur Bergeron,
    Je loue votre grand mémoire. Et tout ce que vous dites est vrai.
    Pour moi, la seule question qui est imporante est celle-ci: «Pourquoi l'indépendance du Québec a-t-elle échoué» ?
    La réponse me semble claire. Ceux-là qui devaient la faire, n'y croyaient tout simplement pas. C'est pourquoi, ils ont changé le vocabulaire pour adapter leur message.
    En fin de semaine, le député péquiste très provincial de ma circonscription invite les jeunes de 18-35 ans à un colloque.
    Les thèmes: environnemet,éducation....(tenez-vous bien !)pour finir, l'avenir du QUÉBEC. Pas l'indépendance du Québec. L'avenir du Québec. On se croirait dans un colloque de jeunes libéraux. Ou d'adéquistes essouflés...qui pactisaient, il n'y a pas si longtemps pour prendre le pouvoir avec Pauline. Tous des confédéralistes. Pas des indépendantistes.
    Nestor Turcotte

  • Jacques Bergeron Répondre

    1 mai 2009

    Continuons de nous battre sur les mots, et nous conserverons tous les maux d'un combat futile commencé avec celui qui prônait la «souveraineté/association».Pendant ce temps le peuple n'est plus capable de s'indigner et de crier sa colère à ses élu/e/s,devant les scandales qui l'assaillent de toute part. Les Québécois se sont faits voler un pays et n'ont poussé aucun cri. Ils ont vécu les scandales des commandites et ils ont regardé,avec un certain plaisir, le spectacle de la commission Gomery à la télévision. Charest le roi de l'éthique étriquée peut faire ce qu'il veut et le «bon» peuple ne semble pas s'en indigner. Le maire de Montréal et ses «ouailles», pardon ses conseillers et confrères( pas cons du tout) municipaux, profitent des largesses que notre indignation n'atteint pas, puisque nous ne bougeons pas devant ces autres scandales,pour s'emparer des nos deniers, alors que le maire Tremblay, qui ne tremble pas devant les auteurs de ces malversations,joue à l'autruche ou à l'innocence,dans le sens le plus «niais» du mot,encore une fois sans que les Montréalaises et les Montréalais ne bougent.En d'autres pays, les gens seraient dans la rue pour manifester leur désaccord et exiger la démission de ces individuds, devant le comportement de ses élu-e-s. Mais au pays du Québec et du Canada, pays d'Amérique du nord, on accepte tout sans broncher. On était même prêt à accepter qu'un édifice porte le nom «scabreux» et «mafieux» de «red light» qui pourtant revêtait le déshonneur de Montréal autour des «années 1950». C'était alors au temps où les Montréalaises et les Montréalais avaient une morale, même s'ils n'avaient pas toujours de religion, même s'ils pratiquaient«?» la religion «catholique». Mais, nos peuples veulent bien se rappeler Duplessis, en oubliant qu'avant lui il y avait eu les libéraux de «Tachereau» au pouvoir pendant près de «40 ans» et les conservateurs à Ottawa qui en menaient large, et même très large dans la vie du Canada et du Québec, avec le scandale du Chemin de fer et plusieurs dizaines d'autres. J'ai l'impression que nous conservons jalousement, dans nos mémoires seulement, le souvenir de ces époques,peu glorieuses pour nos peuples? Mais encore là,aucun signe d'indignation devant les scandales et l'outrage dont est victime notre peuple? Serait-ce par hasard le comportement d'un peuple colonisé ,qui, ne connaissant pas son histoire, ne possède plus les valeurs morales capables de le soulever devant les malversations de son «élite» «sic»? J'oubliais: on,notre élite intellectuelle du Plateau, parle du scandale du Gaz naturel en s'en prenant à Maurice Duplessis,avec raison plus que probablement, en oubliant Ottawa et Louis Saint-Laurent, ses ministres et ses députés, qui ont largement profité de cette belle occasion pour s'enrichir.N'est pas le problème d'un peuple colonisé et esclave d'oublier certaines réalités qu'il ne peut et ne veut entendre? Serait-ce pour ce motif qu'il préfère s'étourdir dans tous les festivals, gratuits ou payants, qu'on lui offre, en passant par le «festival juste pour rire», qui fait pleurer celles et ceux qui peuvent encore analyser le comportement de leurs frères et de leurs soeurs, celui du «Jazz» et combien d'autres, qui viennent lui faire oublier son état de colonisé et d'esclave et combler son vide intellectuel en lui faisant croire le contraire?

  • Frédéric Picard Répondre

    30 avril 2009

    On fait quoi? J'avoue que j'ai, moi aussi, un malin plaisir à chialer sur le PQ, l'ADQ voir le PI (Chialer contre la direction du PI serait plus exact). Étant de centre-droit (tendance Hardin-Gaulliste), j'avoue avoir une petite jouissance lorsque je peux enfoncer le clou dans QS.
    Mais on fait quoi, là? On crève, en attendant le messie?
    Je vous l'avoue candidement, je n'ai plus foi en nos politiciens. J'ai foi dans l'action. Dans l'antagonisme. Dans le geste et la parole qui choque. J'ai foi dans le brassage d'idées, loin d'une urne. Parce que le pouvoir corromp tout.
    On l'a vu dans le cas des plaines d'Abraham, les actions ont arrêté le gouvernement. Je crois qu'on doit persister dans cette voie. Quitte à se faire lancer des tomates par Mère Thérésa David, a se faire mettre à l'index par matante popo et ses chiens-chiens dociles ou à se faire bullshiter par la radio-poubelle.
    J'ai perdu la foi en la démocratie, monsieur Turcotte.
    Frédéric Picard

  • Marcel Haché Répondre

    29 avril 2009

    Je crois que le peuple québécois espère toujours. Il n’espère pas l’indépendance du Québec spécifiquement, ni exclusivement, mais il espère toujours être reconnu pour ce qu’il est : une nation.
    Si cela ne met pas de beurre(et l’argent du beurre …) sur la table de qui que ce soit, il suffit pourtant d’écouter la longue plainte, la calme aspiration, patiente et persévérante, toujours présente, de tout le peuple québécois, pour en conclure que les situations les plus implacables, même les plus désespérées, sont surmontables.
    Mais il y a là un prix, et il est élevé.
    L’indépendance du Québec est moins une affaire de courage(le peuple québécois est un peuple « survivant ») que de grandeur. C’est avec la « grandeur » que le peuple québécois et les souverainistes ont des difficultés. (La grandeur, c’est pas mal plus que le « flag su’l hood du char » !)
    On peut compter sur nos fédéralistes et notre minorité anglo pour nous distiller l’idée que les québécois n’ont pas les moyens de leurs ambitions. On devrait pouvoir compter sur le P.Q. pour l’exact contraire, et ne pas être trop sévère à l’égard du peuple québécois ou des nouvelles générations.
    Il n’est plus nécessaire maintenant de nous « envoyer l’armée » pour nous combattre, il a suffit aux fédéralistes de nous avoir envoyé Gesca et surtout R.D.I.Ce n’est pas le P.Q. qui détermine son environnement. C’est plutôt l’inverse qui se produit depuis très longtemps.
    M. Turcotte, vous avez raison. Mais la très belle formule de L. Laplante garde tout son sens : jamais l’embâcle n’a empêché le printemps.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 avril 2009

    Sachez que j'ai beaucoup apprécié votre texte Monsieur Turcotte.
    Et il m’étonnait de par la convergence de nos actuelles préoccupations…
    Car suite à une discussion que j’ai eue, et ce, pas plus tard qu'hier soir avec une amie de France qui me demandait à peu près en ces termes :
    « Mais où donc est passé la fierté d'un peuple métissé de français et d'autochtones... ces gaulois irréductibles ?»
    Je lui ai alors répondu avec ses propres mots :

    « Dans la télé qui anesthésie les bons moutons… Dans le « fast food » qui rend obèses et malades... Dans les médicaments du docteur Bolduc qui rend le cerveau liquide...»
    Ce à quoi j'ajoutai, qu’il y a une chose à ne jamais perdre de vue.

    Nous sommes un peuple colonisé et opprimé non seulement par l'État fédéral mais par les collabos d'ici même au Québec ; sans compter l'avilissement de tout la bêtise culturelle États-unienne de qui nous sommes si proche et nous a vidé le coeur au profit de l'intérêt sans limites pour le matérialisme vulgaire comme le désigne si bien le philosophe Michel Onfray.

    Les excès de l'obscurantisme catholique et de l’oppression politique de Maurice Duplessis, auront paradoxalement permis de mettre en relief l'horreur de notre triste réalité, et appelés à une radicale riposte dans le Manifeste des artistes signataires du «Refus global» et via l’amorce de la Révolution tranquille.

    Personnellement, je crois que nous sommes malheureusement assez mal foutus en ce qui concerne l'indépendance...
    « - Mais comme ce n'est qu'un hypothèse, cela ne m'empêchera pas de me battre lui dis-je... Mieux vaut mourir debout… » Même si je crois de plus en plus qu'une autre véritable riposte ne viendra - si jamais elle revient - que d'un abus, d'un excès ou une très grande et très choquante tyrannie extérieure. Comme ce fût le cas lors du rapatriement unilatéral de la constitution canadienne ; ce qui est sans doute historiquement toujours possible.

    Mais les temps ont changés et les stratégies des oppresseurs impérialistes canadiens se sont malheureusement bien raffinées...

    Désormais... On nous fait cuire à petit feu afin d’éviter que le contraste de la flamme de nous réveille avant notre mort.
    Entre temps, je me dis que tant qu’à nous battre politiquement… aussi bien nous battre pour deux objectifs à la fois soient : la «question sociale» et la «question nationale» ; ce qui constituent, vous en conviendrez, les bases mêmes de Québec solidaire.
    Après tout… Nous ne sommes pas tous aussi cons, au point de ne pas êtres capables de marcher et de mâcher de la gomme en même temps…
    Et si jamais l’indépendance ne vient pas…
    Nous nous serons au moins aussi battus-es entre temps pour l’amélioration des conditions sociales de nos concitoyens et concitoyennes…
    En ce qui concerne un autre aspect de votre texte…
    Si vous voulez que je vous partage un secret…
    Je ne déteste pas Josée Boileau…
    Je la sais fort progressiste… Et en tant que politologue aguerrie… Ne serait-elle pas capable d’exercer un certain leadership ?
    Claude Béland de son côté m’apparaît aussi comme un homme d’une grande intégrité… Mais il a l’âge qu’il a… et sans doute avec les limites de son énergie…
    Mais… Méfions-nous tout de même des Messies …
    On connait le désastre social que nous a légué le conservateur à toupette Lucien Bouchard…
    Il faut que le peuple se prenne aussi en main… et il me parait actuellement très faible politiquement…
    Espérons que Québec solidaire saura donc aussi trouver la force d’assumer une de ses plus importantes missions et faire œuvre «d’éducation politique»… Car le changement profond et véritable ne pourra émerger que de là…
    Solidairement,
    Christian Montmarquette
    Membre de Québec solidaire
    Militant pour l'éradication de la pauvreté et l'indépendance du Québec
    Courriel : chmontmarquette@yahoo.fr

  • Archives de Vigile Répondre

    29 avril 2009

    On a vu souvent rejaillir le feu de l'ancien volcan qu'on croyait trop vieux....
    S'agit simplement d'en reparler. C'est comme le Canadien en séries. Le nombre de fans augmentent au fur et à mesure que l'équipe va loin. Imaginez une finale de la Coupe Stanley.
    PS:Si vous croisez Pauline dites lui donc qu'il reste des souverainistes au Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    29 avril 2009

    Le danger qui nous guette, c'est que la disparition de ces deux partis le PQ et le Bloc entraîne avec eux l'option même du pays québécois.
    J'ai eu le privilège d'échanger au téléphone peu de temps avant son décès, avec un grand indépendantiste québécois, le Dr. Desmarteau, optométriste et grand militant du RIN sur la Côte-Nord. Il me disait que le PQ portait l'usure du pouvoir et que cela nuisait à son option. Il fallait du sang neuf, des gens propres qui n'avaient pas baigné dans la gestion du Québec et qui pouvaient à nouveau porter le flambeau. Comme il avait raison!
    Je demeure quand même très optimiste pour la suite des choses. Tous les mouvements et groupuscules qui se sont créés depuis quelques années comme le RRQ, les jeunes Patriotes et même le PI vont finir par créer une convergence. On le sent! Et ce qui est drôlement encourageant, ce sont des jeunes. Il y a une relève. Regardez toutes les activités qui se confirment depuis un certain temps comme la manifestation du 11 mai devant les bureaux de la Caisse de Dépôt du Québec à Montréal, la Grande Marche de l'Indépendance prévue pour le 24 dans le Parc Lafontaine, tout cela nous montre que ça bouillonne sur le terrain.
    C'est un nouveau MAI68 qui se prépare pour le Québec monsieur Turcotte l'automne prochain!
    Ca va éclater bientôt au PQ. Imaginez le Bloc finissant deuxième au Québec lors des prochaines élections fédérales.Ca va envoyer un message clair à ma tante Pauline à l'effet que les carottes seront cuites! Cuites pour le PQ, pas pour l'indépendance!

  • Archives de Vigile Répondre

    29 avril 2009

    Je vous remercie de la suggestion, Monsieur Julien. L'auteur, lors de la parution de l'ouvrage,m'avait envoyé une copie de son livre. Que j'ai lu avec avidité. Ce qu'il dit du comté de Matane n'est pas vrai.Mais, on ne peut pas tout savoir. Ouvrage à lire, il va de soi. Merci
    Nestor Turcotte

  • Archives de Vigile Répondre

    29 avril 2009

    Monsieur Turcotte, Je vous invite à lire dans:''Au Pouvoir Citoyens!'' Mettre fin à l'usurpation des partis politiques.
    André Larocque. Éditions BLG, ce que René Lévesque lui-même déclarait:''Notre mode de scrutin continue d'être simpliste, brutal et taillée sur mesure pour assurer la prépondérance de gentlemen privilégiés et de groupes d'intérêt que sont les vieux partis.''
    Et si on se demande ce qu'on entend par un ((vieux parti)), la réponse de René Lévesque est impitoyable: un parti politique n'a de valeur démocratique positive que pendant quinze ans...
    Le Bloc et encore plus le PQ après 40 années d'existence sont des vieux partis et c'est la raison pour laquelle la pâte ne lève plus! Avez-vous les deux derniers sondages! Marois fait du surplace et Duceppe recule.Les deux partis libéraux, l'un à Québec et l'autres à Ottawa continuent parce qu'ils sont uniquement des partis d'intérêts. Il y aura toujours des gens au Québec qui ne seront pas intéressés par les idées.Le Parti Lébéral leurs convient parfaitement. Le PQ n'est plus un parti d'idées et comme il n'y a pas de place pour deux partis d'intérêts au Québec; c'est encore le PLQ qui sortira gagnant à moins que Québec-Solidaire prennne la relève ou qu'un nouveau parti indépendantiste reprenne courageusement le combat. Le PQ, c'est du passé!