...
Si Yves Michaud avait été compositeur-interprète comme Robert Charlebois, jamais ne lui serait-il venu à l’esprit d’écrire une chanson ayant pour titre « Je suis un gars ben ordinaire ». Yves Michaud est tout sauf ordinaire, il le sait, et il n’a jamais eu l’ambition de l’être. Il s’est au contraire appliqué toute sa vie à se distinguer de mille et une façons, et il y est parvenu, au delà même de ses propres espoirs.
Voilà pourquoi le titre de la biographie que lui consacre Jacques Lanctôt, « Yves Michaud – Un diable d’homme ! » est si bien choisi. Tour à tour journaliste, homme politique, diplomate, PDG du Palais des Congrès, importateur de vins et alcools fins, défenseur des petits actionnaires, pourfendeur des ennemis de la Nation, il a toujours mené ses combats avec fougue et panache. À une autre époque, il aurait été mousquetaire.
Jacques Lanctôt, tantôt déclencheur tantôt témoin privilégié - sous des angles parfois non conventionnels - des événements qui ont marqué le Québec des quarante dernières années, nous brosse un portrait très attachant de son sujet, celui d’un grand patriote, Québécois jusqu’aux tréfonds de son âme.
L’ouvrage a été lancé lundi soir dernier, dans les salons de Québecor, propriétaire de VLB Éditeur, en présence d’environ trois cents personnes dont les anciens premiers ministres Jacques Parizeau et Bernard Landry. La Société des Amis de Vigile y était représentée par Julie Ducharme, fraîchement élue au conseil d’administration, Jean-Pierre Bonhomme, et le soussigné.
L’hôte de la réception, Pierre-Karl Péladeau, grand patron de Québecor et ami personnel du « biographié », est également celui qui signe la préface dans laquelle il n’hésite pas évoquer cette infamie sans précédent dont l’Assemblée Nationale s’est, à l’unanimité, rendue coupable, en condamnant Yves Michaud, sans lui donner l’occasion de se faire entendre, pour des propos prétendument racistes qu’il n’a jamais tenus :

« [...] meurtri dans son honneur, [...] il n’aura pas de repos tant que l’on aura pas pleinement restauré son intégrité. Ceux qui connaissent sa ténacité ne douteront pas qu’il n'arrivera pas à ses fins. »

L’ancien parlementaire que je suis ne peut s’empêcher de rajouter qu’avec le passage du temps, le refus obstiné de l’Assemblée Nationale, tous partis confondus, de rescinder sa motion scélérate a pour effet d’aggraver sa faute et d’entacher encore plus profondément sa crédibilité d’institution démocratique. C’est sans conteste la page la plus noire de toute son histoire, et bien davantage que celle d’Yves Michaud, c’est la réputation de tous les députés qui ont participé à cette funeste mascarade qui est ternie.
Yves Michaud est le président d'honneur de la Société des Amis de Vigile