Lancement chaotique pour Coderre

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Personne ne va verser une larme

Denis Coderre a beau avoir lancé sa campagne pour la mairie de Montréal sur l'internet, la réalité l'a durement rattrapé ce matin. Sa conférence de presse pour confirmer sa candidature a été perturbée par une trentaine de manifestants pour le logement social qui ont bruyamment fait sentir leur présence.
Tout au long du point de presse de Denis Coderre, deux hommes masqués se sont tenus derrière lui, l'invectivant à l'occasion. Ils ont été arrêtés par des policiers alors qu'ils quittaient la place en face de l'hôtel de ville. L'opération a toutefois dérapé quand un homme de 85 ans a été projeté au sol par un agent. Blessé, il a dû être transporté à l'hôpital.
Dans une vidéo filmée par un manifestant, on voit l'homme de 85 ans prendre un policier par le bras. Celui-ci a aussitôt dégagé son bras pour pousser le militant qui est tombé au sol.
Cet incident a clôt un point de presse chaotique de Denis Coderre. Les manifestants du FRAPRU (Front d'action populaire en réaménagement urbain) ont maintes fois interrompu son discours, criant «corruption».

Deux policiers étaient présents au début de la conférence de presse de Denis Coderre, qui les avait avisés de son annonce en public. D'autres ont été appelés en renfort devant le nombre de manifestants qui se sont également présentés.
Lors de son point de presse, Denis Coderre s'est prononcé en faveur de l'obligation imposée aux manifestants de divulguer à l'avance leur itinéraire. Sa prise de position lui a aussitôt valu une salve de huées des manifestants. «On s'en câlisse», ont-ils scandé, cri que les manifestants du printemps érable ont souvent entonné.
Denis Coderre a affirmé ne pas avoir été embêté par la présence des manifestants, disant soutenir leurs revendications pour plus de logements sociaux.
«Montréal n'a pas besoin d'un sauveur, mais d'un chef d'orchestre», affirme Denis Coderre dans une vidéo de deux minutes mise en ligne ce matin pour expliquer ses motifs de briguer la mairie de Montréal. Il ajoute qu'«à un moment, tu regardes la parade ou tu vas dedans».
Denis Coderre se dit troublé par tous les scandales qui ont éclaboussé la métropole ces derniers mois. «On a beau être député fédéral depuis 16 ans, en tant que Montréalais depuis 40 ans, on ne peut pas rester insensible à ce qui se passe.» Selon lui, «Montréal se cherche par ce qu'il y a un manque de leadership».
Le député fédéral de Bourassa dit vouloir miser sur son «expérience» et son «intégrité» pour convaincre les gens de voter pour lui.
Campagne 2.0
Denis Coderre mènera campagne avant tout sur l'internet. En plus d'avoir annoncé d'abord sa candidature aux internautes, il promet de leur réserver les «scoops» sur son programme politique.
Le député fédéral de Bourassa a confirmé sur l'internet ce matin à 10h30 qu'il se présente à la mairie de Montréal. Son équipe a créé un canal YouTube pour mettre en ligne des vidéos sur sa campagne. On y explique que «les médias sociaux seront au centre de «efforts politiques» d'Équipe Coderre. La plateforme politique du parti qu'il vient de fonder devrait y être présentée.
Dans la première vidéo mise en ligne ce matin, Denis Coderre affirme que «ça fait tellement d'années que je participe à Facebook et Twitter que j'ai pensé que ce serait une bonne idée aujourd'hui que vous ayez la primeur de ma candidature.»
Trente minutes avant de rencontrer la presse, il a diffusé en ligne une déclaration dans laquelle il explique pourquoi il souhaite devenir maire de Montréal. «Vous allez avoir la primeur sur les médias traditionnels. C'est ça être du 21e siècle», dit-il en lançant un clin d'oeil.
Ce matin, le nom de Denis Coderre était l'un des sujets les plus cités sur le réseau social Twitter dans la région de Montréal. Tout près de 105 000 internautes suivent son fil Twitter. Les deux autres candidats annoncés, Louise Harel et Richard Bergeron en alignent respectivement près de 5000 et 4300.
Même si un sondage CROP-La Presse mené les 11 et 12 mai auprès de 800 Montréalais indique que Denis Coderre est en avance sur ses rivaux, rien n'est joué. À six mois du scrutin de novembre, son avance de 15 points sur son plus proche rival est toutefois fragile puisque 70 % des répondants ont affirmé qu'ils pouvaient changer d'idée. Une candidature de l'actuel maire de Montréal, Michael Applebaum, qui assure ne pas vouloir se présenter, pourrait venir brouiller les cartes, sa cote de popularité étant particulièrement élevée chez les non-francophones.


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