La tragédie évitée

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Un attentat politique, voire terroriste, qu'on cherche à dissimuler sous le tapis de la banalité






La tuerie d’Orlando est survenue au moment même où s’ouvre au Québec le procès de Richard Bain, concernant l’attentat du Métropolis. Les premiers témoignages décrivant la scène nous ont donné un portrait dur de la réalité: nous avons évité un carnage de bien peu.




La description faite au procès de l’arrivée de Bain donne des frissons. Les gens de l’équipe technique l’ont vu venir de sang-froid et on décrit la façon dont il aurait tiré sur messieurs Blanchette et Courage. Le procès nous a aussi confirmé l’ampleur des armes qu’il avait à sa disposition.




Si le hasard n’avait pas voulu que le fusil de Bain s’enraye, nous aurions vraisemblablement aussi assisté à une tuerie de masse.




L’une des victimes aurait pu être la première ministre du Québec, désignée par les Québécois dans une élection dont on venait de finir de compter les votes.




Compte tenu de la présence de l’escouade spécialisée dédiée à la protection de la nouvelle chef du gouvernement, nous aurions sans doute assisté à un échange de coups de feu pour tenter de freiner le tireur. Dans une salle bondée de gens.




Attentat politique




Connaissant les motifs invoqués par Richard Bain, nous aurions alors pu parler d’un attentat politique. On peut imaginer qu’il serait devenu le pire attentat politique de l’histoire du Canada.




De simples militants y auraient perdu la vie, en plus des élus, des gens de sécurité, des membres du personnel politique sans parler des employés du Métropolis ou des firmes responsables de la technique. On peine à imaginer la tragédie... et pourtant nous sommes passés bien près.




Les gens d’Orlando, de Paris et de Bruxelles auraient pris conscience de la scène aux nouvelles avec consternation. L’événement a fait le tour du monde, mais imaginez un peu l’ampleur si le pire s’était produit. Finalement, il y a eu un mort et un blessé grave.




La réelle gravité




Je ne tente pas de dramatiser l’événement. Mais je tente de le situer dans sa juste proportion alors que je sens que le procès est suivi avec une certaine distance. D’ailleurs depuis le début, j’ai senti une tendance générale dans le Québec à minimiser l’événement.




La réalité, c’est que nous avons été sauvés par une défectuosité d’équipement.




Mais il n’en demeure pas moins que ce qui s’est passé ce soir-là est extrêmement grave. Je suis surpris que ce qui entoure le procès ne soit pas entouré de plus d’attention.




Cette soirée constitue un moment triste de notre vie collective. Elle a coûté la vie à un honnête homme, Denis Blanchette. Mais cette soirée aurait pu être gravée à jamais comme l’une des plus grandes tragédies de notre histoire.



 




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