LA RÉVOLUTION INVISIBLE
Caroline Moreno

Près de 240 000 individus ont signé la pétition électronique exigeant la démission du Premier ministre JJ Charest, ce conservateur canadien à la tête de l’État québécois.

En entrevue, son initiateur Steve Brosseau déclarait : «J’avais un objectif de 100 000 [signatures] et j’étais assez confiant de l’atteindre. Depuis les deux derniers jours, le rythme de la pétition a diminué, mais c’est parfaitement normal. Si j’atteins les 500 000, je serais content. Mais à 200 000, c’est assez énorme pour que le gouvernement se pose des questions», a plaidé M. Brosseau.

Le cap des 200 000 noms ayant été franchi, M. Brosseau serait ravi d’en obtenir le double et même davantage. Mais quand bien même M. Brosseau atteindrait le million de signatures, que vaut une pétition si elle n’est suivie de rien ? Le monde entier a entendu des échos de la colère des Grecs, des Iraniens, des Français, des Portugais, des Haïtiens, des Irlandais. Qui est au courant de ce qui se passe ici au Québec ? Qui sait que l’argent des Québécois ne sert pas à leur bien-être mais à acheter des votes ? Qui a appris par le biais des journaux, d’Internet, de la télé ou de la radio que les Québécois en avaient soupé de leur gouvernement; qu’ils en contestent la légitimité ? Qui a vu des images de ce ras-le-bol collectif ?

La situation est grave. Le Québec est en crise. Il est naïf de croire qu’une révolution se fait devant un écran d’ordinateur. Tous, travailleurs, chômeurs, assistés sociaux, artistes, intellectuels, étudiants, immigrants, députés de l’Opposition, nous avons le devoir de nous faire voir et de nous faire entendre. Le Québec nous appartient et il est hors de question que la mafia canadienne le démantibule !

Il suffit de se fixer une date, une heure et de SORTIR ! Que ce soit à pied, à vélo, en motoneige, en fauteuil roulant ou en auto, la colère des Québécois doit se déplacer dans la rue.

Nous voulons oui ou non le départ de JJ Charest ? Alors, qu’on lui montre la porte ! Que 240 000 doigts pointent dans la même direction (Ottawa de préférence).

À 200 000 personnes nous avons le pouvoir de changer les choses. Encore faut-il être visibles…