PERSPECTIVES

La reconstruction du triangle

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Mission impossible !

Après un début d’année catastrophique qui lui a fait perdre le contrôle de l’ordre du jour politique avant d’aboutir au piètre score du PLQ à l’élection partielle de lundi dernier dans Chicoutimi, le premier ministre Couillard a entrepris de reconstruire le triangle qui servait de guide à Robert Bourassa.

La première pointe du triangle correspondait au développement économique, cheval de bataille traditionnel des libéraux. C’était aussi la grande promesse du PLQ durant la dernière campagne électorale. Son retour au pouvoir allait ramener comme par magie la prospérité que le PQ avait réussi à chasser en tout juste 18 mois.

Pendant deux ans, la seule feuille de route qu’on a semblé suivre a été celle de l’austérité, sous la direction inflexible de l’ancien président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. Une fois l’équilibre atteint, c’est comme si le gouvernement avait perdu sa boussole. Jusqu’à sa mutation aux Transports, le ministre de l’Économie, Jacques Daoust, n’a jamais réussi à accoucher d’un quelconque plan, et l’engagement de créer 250 000 emplois en cinq ans est vite apparu comme une lubie.

Visiblement en rattrapage, sa successeure, Dominique Anglade, a mis les bouchées triples jeudi, présentant simultanément le Plan stratégique d’Investissement Québec, celui de son propre ministère et celui du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ).

Le nouveau mot d’ordre est l’« innovation ». Il suffisait d’y penser, n’est-ce pas ? Les objectifs, comme le nombre de nouveaux emplois, demeurent nébuleux, mais le gouvernement a enfin un « plan » et Justin Trudeau a démontré au cours de la dernière campagne fédérale que le mot fait toujours effet.


Jusqu’à présent, M. Couillard était demeuré insensible à la deuxième pointe du triangle bourassien, c’est-à-dire la défense de l’identité québécoise. Le spectaculaire recul sur les cibles d’immigration annoncé par la ministre Kathleen Weil traduit une prise de conscience de l’inquiétude causée par la difficulté pour une société d’aussi petite taille, placée dans un contexte culturel difficile, d’intégrer un nombre d’immigrants qui, en proportion, est très supérieur à celui qu’accueillent la France ou les États-Unis.

Mme Weil a eu beau jouer sur les mots, le premier ministre avait très clairement indiqué que l’intention du gouvernement était de faire passer le nombre de nouveaux arrivants de 50 000 à 60 000 dès l’an prochain. Toute interrogation sur la capacité d’intégration constituait à ses yeux un coupable encouragement à l’intolérance.

La semaine prochaine, on expliquera également la façon dont le gouvernement entend s’y prendre pour forcer les grandes bannières commerciales, comme Walmart, Costco ou Best Buy, à contribuer au visage français du Québec. La solution retenue semblera sans doute trop timide aux yeux de plusieurs, mais les libéraux nous ont habitués à moins de français que plus au cours des dernières décennies.

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