La liste de M. Lisée

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Un autre sermon du révérend père André Pratte, ofi (Ordre des fédéralistes inconditionnels)

Malgré ses lourdes responsabilités ministérielles, Jean-François Lisée continue d'écrire. Au cours des derniers jours, il a rédigé une lettre qui a été publiée dans The Economist. De plus, sur son blogue, il a longuement expliqué sa déclaration sur le «corps étranger» que serait devenu le Canada.

La thèse développée dans ces deux textes se résume ainsi: sous Stephen Harper, Ottawa a adopté des politiques qui ont pour effet de «mettre des bâtons dans les roues du Québec» et manifestent un «mépris grandissant des décideurs fédéraux envers le Québec». M. Lisée dresse une liste de 10 initiatives fédérales récentes qui ont été imposées à la province «de l'extérieur». Pour cette raison, le Québec et le reste du Canada s'éloigneraient de plus en plus l'un de l'autre. Conclusion subliminale: l'indépendance du Québec est inéluctable.
Nous avons ici même critiqué certaines de ces politiques, notamment la destruction du registre des armes de chasse et l'insuffisance des mesures prises pour lutter contre les changements climatiques. Ces décisions ne visent pas spécifiquement le Québec. D'ailleurs, un grand nombre de Canadiens des autres régions, de même que le Parti libéral et le NPD, s'y opposent. M. Lisée a donc tort de prétendre que l'«attitude fédérale ne tient pas au seul Harper, mais survivrait à son remplacement par un autre parti fédéral».
À l'instar de beaucoup de Québécois, le ministre-commentateur mesure la performance du gouvernement du Canada à l'aulne exclusive de la province de Québec. Cette lunette caricature la réalité. Le gouvernement fédéral doit arbitrer les besoins des différentes régions de cet immense pays, de la même façon que le gouvernement du Québec ne peut pas se rendre à toutes les demandes de toutes les régions de la province.
M. Lisée critique les compressions annoncées par Ottawa dans les programmes d'assurance-emploi, de recherche scientifique et d'aide internationale. Il est sous-entendu que si le Québec était responsable de ces programmes, jamais il ne réduirait ses dépenses dans des domaines aussi névralgiques. Vraiment? N'est-ce pas le gouvernement Marois qui a imposé des compressions aux garderies, à l'aide sociale, à l'éducation et à la santé?
Au sommet de son «top-10 des actions fédérales», Jean-François Lisée a placé le dossier du pont Champlain. «Le Canada refuse de nous le remplacer si nous ne payons pas pour la facture en nous imposant un péage», déplore-t-il. Pourquoi serait-il «méprisant» de la part d'Ottawa de financer ce projet en partie par un péage alors que le gouvernement du Québec - sous les péquistes, puis les libéraux - a eu recours au péage pour financer les nouveaux ponts de la 25 et de la 30?
Il sera toujours possible de dresser une liste des décisions du gouvernement fédéral avec lesquelles le Québec (ou l'Alberta, ou le Nouveau-Brunswick, ou l'Ontario...) n'est pas d'accord. En définitive, il faut dresser le bilan, compiler non seulement le passif, mais aussi l'actif. Or, ce bilan du fédéralisme canadien, les Québécois l'ont fait à plusieurs reprises. Leur conclusion a toujours été la même. M. Lisée a raison: les faits sont têtus.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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