La gestion de la forêt publique ne peut plus être confiée au privé, dit une coalition

Industrie forestière en crise

Une nouvelle coalition de groupes sociaux et environnementaux a réclamé hier de Québec qu'il mette en place une réforme forestière axée d'abord sur les enjeux sociaux et environnementaux. Elle a aussi été créée pour faire contrepoids à une autre coalition récente, qui vise davantage à réduire les coûts d'exploitation pour aider l'industrie forestière à sortir de la crise économique.
La nouvelle coalition regroupe la Fédération des producteurs de bois (FPBQ), Nature-Québec, le Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement (RNCREQ), le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) et l'Union des producteurs agricoles (UPA).
La nouvelle coalition demande au ministre des Ressources naturelles et de la Faune de persévérer dans la «réforme courageuse», présentée dans son livre vert.
«Il doit persister dans cette voie et corriger une situation tout à fait inéquitable à l'endroit des propriétaires de boisés privés. La Loi sur les forêts stipule que l'industrie doit d'abord et avant tout s'approvisionner auprès des producteurs de la forêt privée. Il est temps de la respecter», a réclamé Pierre Lemieux, vice-président de l'UPA.
Pour les membres de cette nouvelle coalition, «la refonte du régime forestier doit se centrer sur l'intérêt public à long terme et aller bien au-delà d'une stratégie de sortie de crise», soit le prétexte invoqué par l'autre coalition d'exploitants pour réduire les exigences gouvernementales.
Selon le communiqué conjoint diffusé hier, les membres de la nouvelle coalition estiment que «le Québec a besoin d'une gestion forestière reposant sur des bases plus démocratiques, plus durables, et qui respectent la diversité des usages de la forêt. Nous pensons qu'il faut en finir avec un modèle où c'est l'industrie qui gère les territoires forestiers et où les volumes à récolter et les coûts d'approvisionnement des usines ont toujours priorité. Un virage majeur doit permettre le mieux-vivre de la population des régions forestières, en particulier des travailleurs sylvicoles et des propriétaires de forêts privées familiales».
Pour ses membres, le futur régime forestier québécois doit rendre possible «la mise en place d'un réseau d'aires protégées et l'adoption d'une foresterie écosystémique pour l'ensemble du territoire», autoriser l'internalisation des coûts sociaux et environnementaux, harmoniser tous les usages de la forêt et non seulement la coupe des arbres, comme le plein air, l'agroforesterie, le tourisme, la chasse et la pêche ainsi que le jardinage d'essences nobles.
En conclusion, les membres de la nouvelle coalition sont d'avis «que le régime forestier ne doit plus confier la gestion des territoires publics à l'industrie forestière», une constante que les régimes antérieurs n'ont jamais vraiment remise en question.


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