La diversité, nous on connaît ça!

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Le racisme du Canada anglais

C'est ce que qu'a affirmé Trudeau junior: «La diversité est une source de forces», laissant entendre que nous, les descendants des Canadiens-français, sommes un peuple homogène et uniforme, peu ouverts à l'autre, en d'autres termes, fermés. C'est un refrain maintes fois entonné, surtout depuis les discussions autour du projet de charte des valeurs québécoises. Il faut croire que ce doit être payant d'affirmer de telles balivernes, puisqu'il n'en rate jamais une pour dénigrer les indépendantistes québécois, mais en réalité cela dénote que le ROC a quelque chose à se reprocher en matière de tolérance et de pureté.


Il est prouvé et admis que les Canadiens français forment un peuple métissé. La majorité des Métis, d'ailleurs, est francophone et catholique. Lors d'une rencontre avec ses alliés amérindiens, Samuel de Champlain avait prononcé cette phrase aux allures prophétiques: «Nos garçons se marieront à vos filles et nous ne formerons qu'un seul peuple.» Peut-on imaginer une telle phrase dans la bouche de Lord Durham?


Descendant des colons français, nous avons pris souche sur ce territoire plutôt inhospitalier en nous mêlant aux Premières nations. De 60 000 Canadiens au moment de la défaite des Plaines d'Abraham et de la reddition du Canada à l'Angleterre, en 1763, nous sommes passés à 850 000 d'habitants cent ans plus tard, sur une population d'un million, sans l'apport de l'immigration française. Oui, nous avons eu de grosses familles, mais nous avons aussi mêlé notre sang à celui des Amérindiens, avec qui nous entretenions d'excellentes relations. C'est à peu près la seule explication qu'on peut apporter à notre rapide croissance démographique, alors qu'aucun bateau de France ne put mouiller dans nos eux pendant presque cent ans.


Dépossédés de nos terres ou incapables d'en acquérir de nouvelles pour assurer la subsistance des grosses familles, un grand nombre d'hommes en âge de travailler ont pris le bois, comme on dit, pour faire la traite des fourrures avec les Autochtones. Ils furent nombreux à épouser des Amérindiennes. Personne, chez les Canadiens français et chez les Premières nations, ne se préoccupait de la «pureté raciale». Ce concept concernait davantage les conquérants britanniques, qui ne se mélangèrent que très peu. Selon l'essayiste John Saul, «les Français s'adaptaient aux conditions des lieux en adoptant les moyens de transports autochtones: canots d'écorce, traîneaux à chiens, raquettes; les vêtements de cuir et de fourrure, dont les mocassins ; le mode de vie en plein air, la nourriture sauvage abondante, les herbes médicinales. Les Canadiens français apprenaient les langues amérindiennes et faisaient la guerre comme eux.»


On ne peut en dire autant des Anglais, qui traitaient les Amérindiens en «chiens et en esclaves». Faut-il rappeler le triste épisode du général Amherst qui a organisé le premier génocide de l'histoire en faisant distribuer des couvertures infectées avec le virus de la petite vérole aux rebelles amérindiens, rassemblés autour du chef Pontiac, qui refusaient d'être conquis par l'empire britannique? C'est connu, les Amérindiens, pour qui les Français étaient des frères, se plaignaient que les Britanniques, ceux qui formèrent par la suite le gros de l'immigration canadienne anglaise, les maltraitaient et cherchaient à les exterminer par tous les moyens. C'est au terme de cette rébellion amérindienne que fut créée la première réserve amérindienne basée sur la ségrégation. Rappelons par ailleurs que les bantoustans de l'Afrique du Sud, où l'on pratiquait l'apartheid, ont été créés selon le modèle des réserves indiennes mises en place par le gouvernement fédéral canadien et consacrées dans la Confédération canadienne de 1867. Rappelons également que deux universités au Canada, celle de McGill et celle de Toronto, ont été les seules à imposer un quota d'admission d'étudiants juifs et un seuil de réussite des examens plus élevé pour ces étudiants.


Trudeau junior et son Canada ont, en effet, de nombreuses fautes à se faire pardonner, leur «livre noir» en est rempli, et il est plus facile de généraliser en pointant tout le monde plutôt que de reconnaître les torts du Canada anglais envers ses minorités. Comme disent les enfants, «celui qui dit, c'est lui qui l'est».



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