Avec François Legault...

La démission souverainiste se poursuit

Retour aux horizons provinciaux

Tribune libre


François Legault ajoutait aujourd'hui ( lundi ) une autre pierre à l'édifice de la démission souverainiste, qui se construit allègrement sous nos yeux depuis quelques années.
Monsieur Legault, à l'instar des Bouchard, Facal et cie, a au moins le mérite d'abandonner à visage découvert, alors que les gens du PQ, eux, choisissent plutôt d'enrober la mise-au-rancart de l'indépendance dans une terminologie à saveur souverainiste, ce qui tend à la confusion.
Quiconque s'autorise à appréhender la politique québécoise en dehors des ornières partisanes, doit constater qu'au sujet de la question nationale, les propositions du PQ, de l'ADQ, du groupe de François Legault et du PLQ, sont du même ordre : Évacuation de l'indépendantisme, et pratique, à divers degrés, d'un nationalisme provincial de repli. Tout au plus, les péquistes peuvent-ils s'agripper à leur tendance hypothétiquement-référendiste pour marquer une certaine différence, bien que cette ombre référendaire n'a la possibilité de se matérialiser qu'après une première étape autonomiste qui pourrait mettre plusieurs années à se réaliser.
À l'autre bout de ce spectre bien étroit, on retrouve évidemment les libéraux et leur asservissement inconditionnel à l'ordre canadian. Les Québécois ont donc le choix entre la dépendance tranquille, ou un tantinet plus aménagée.
Quant aux Solidaires, ils ont bien pris soin d'attacher leur souverainisme à une multitude d'idéaux dont l'indépendance du Québec ne devrait pas dépendre, et personne ne voit, pour le moment, le jour où ce vaste programme prendra le pouvoir.
L'horizon québécois est donc plus provincial que jamais depuis des décennies. Pour ceux qui, comme moi, s'intéressent à la politique nationale et internationale, celle qui peut changer le destin des peuples et du monde, il faudra regarder ce qui se fait ailleurs, puisqu'ici nous n'y avons pas droit.
Cela n'interdit pas de jeter un bref coup-d'oeil, de temps en temps, sur la petite politique quasi-municipale canadienne-française du Québec, histoire de voir que rien ne change au royaume de l'assimilation lente.
Il est parfois divertissant, en effet, d'entendre quelque politicien de deuxième ordre bafouiller un quelconque ordre-du-jour de province dans un patois pratiquement inintelligible. Mais pas trop souvent.
Dommage, quand même, d'être passés si près de quelque chose de grand, pour en arriver là.


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    22 février 2011

    M. Payne,
    J'apprécie votre intervention qui aligne des faits et des arguments d'un réalisme politique qui manque à beaucoup d'entre nous.
    Je n'ai pas grand-chose à rajouter sauf que, personnellement, je ne peux attribuer au hasard des évènements le fait que la cause promise à la victoire en 1995 ait été délaissée depuis. Il y a des faits connus mais nous ne savons pas tout. Les archives qui s'ouvriront un jour nous apprendront peut-être que les Commandites avaient un volet discret dont nous vivons toujours les effets. Pour conclure, le PQ n'était sans doute pas l'organisation qu'il fallait pour atteindre des objectifs ambitieux, un gruyère. En ce sens, je vous lis et je me dis que tout n'est peut-être pas perdu parce que nous n'avons pas vraiment essayé.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    22 février 2011

    M.Bélanger,

    Merci de vos bons mots.
    Je ne m'attarde pas sur la performance de Mme Marois parceque, de toute façon, l'orientation du PQ sous sa gouverne ne me convient pas.
    À sa décharge, cependant, il faut noter qu'elle occupe un poste ingrat, celui de chef de l'opposition.
    Quant à M. Legault, il profite pour le moment de la situation exactement inverse, c'est-à-dire l'attrait d'une sorte de nouveauté, sans le poids de la ligne de parti.
    D'autre part, Legault nous montre d'une certaine façon que le point de rencontre entre " fédéralisme " et " souverainisme " semble être... le " fédéralisme "...
    Par contre, je note qu'au moins, son premier texte comporte une certaine dose de nationalisme compensatoire. Ce n'est pas ma tasse de thé, mais c'est mieux que rien.
    Par ailleurs, il est assez intéressant de voir, en ce moment, des péquistes dénoncer chez Legault ce qu'ils ont commencé eux-mêmes, lorsque ce dernier était encore dans leurs rangs.
    Salutations,
    N.P.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 février 2011


    M.Haché,
    En dehors des invectives, avez-vous un argument ? Etes-vous en train de me dire qu'un parti microscopique que l'électorat ne connaît pas fait la preuve que l'indépendance n'est pas populaire ?

    N.P.

  • Marcel Haché Répondre

    22 février 2011

    Mais, Nic Payne, il y a un parti qui fait de l’indépendance un objectif immédiat : le P.I.
    Ce n’est donc pas que les choses ne se passent pas comme vous pourriez le souhaiter. Cela existe un parti champion de l’indépendance. Plutôt, les choses ne se sont pas passées et ne se passent pas comme vous l’aviez prévu.
    Vous dont les espérances se sont avérées vaines, pourquoi faudrait-il que les choses se passent dans un proche avenir selon votre préférence, vous n’êtes pas si bon devin : 4 ans supplémentaires de régime libéral ! 4 autres années de plus de ce régime, n’importe quoi, oui, n’importe quoi, et même la merde libérale plutôt que cette infamante gouvernance souverainiste péquiste, qui mènerait selon vous, de toute façon et sans aucun doute, ni aucun espoir, à 4 autres années de régime libéral. Misère.
    Misère et psychologie de looooosers. Le P.Q.-bashing a de beaux jours, n’est-ce pas Nic Payne ?

  • Archives de Vigile Répondre

    22 février 2011

    Bon matin Monsieur Payne,
    Sachez tout d'abord Monsieur Payne que j'aime beaucoup vos commentaires et analyses en général. Un petit café avec vous serait très agréable j'en suis sur. Cela dit, j'ai une copine et j'en suis très heureux, alors pas de confusion, je ne considère pas Vigile comme étant une agence de rencontre !!! hihihihi
    Alors donc, le PQ est tout sauf souverainiste, cela est un fait. Il veut prendre le pouvoir, il doit le prendre en fait cela est inévitable selon sa logique. Que le PLQ reste encore 4 ans, et bien avec le chef péquiste actuel cela serait sans doute une bonne chose.
    En fait, je trouve l'attitude des leaders péquistes d'appuyer Madame Marois franchement indécente, spécialement quand je pense au manque flagrant de leadership du chef péquiste, combiné à ses mauvaises notes dans les sondages.
    En fait, le problème est à la base, Madame Marois ne fut jamais élue chef, elle fut un choix pratique d'un parti sans le sous. C'est cette réalité qui rattrappe le PQ en ce moment. Et Madame Marois fut rejetée à deux reprise par le parti, un peu comme Stéphane Dion qui fut seulement appuyé par 17% des délégués libéraux comme étant le chef désiré, et qui pourtant s'est accroché à son poste. Les citoyens en ont assez de cette égoisme profond, de ce carriériste profond et sans vision.
    cela dit, je demeure persuadé de la qualité de la démarche Legault. En fait, je considère qu'il se met en réserve de la République. Il nous met au défi nous, de lui faire une place. il nous met au défi nous, de nous fournir le véhicule politique pour sortir de sa torpeur. Un beau projet .... non ...
    Bien à vous,
    Stéphane Bélanger
    Lévis

  • Archives de Vigile Répondre

    22 février 2011

    Si le PQ avait été sérieux, il y a longtemps qu'il aurait fait une tournée de consultation auprès des Québécois. Nous vivons des temps difficiles et il me semble bien que l'opinion des citoyens devraient compter. Quant aux sondages, en ce qui me concerne, je n'y crois pas beaucoup.
    Sait-il même ce que les Québécois veulent ? Ou vaut-il mieux ne pas leur demander ?
    Charest ne les écoutent pas et le PQ ne veut pas le savoir puisqu'il ne les consulte pas.
    Qu'est-ce à dire ? Legault a sans doute fait cette analyse.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 février 2011

    À l'administrateur : S'il est possible pour vous, sans grand effort, de remplacer mon commentaire précédent, très mal écrit, par ce qui suit -- qui signifie exactement la même chose, erreurs de français en moins --, s.v.p. faites-le. Pardon d'alourdir ainsi votre tâche ! Merci !
    Bonjour M.Rancourt,
    D’abord, vous conviendrez sans doute avec moi que la censure, y compris pour des impératifs partisans, n’est pas une avenue très fréquentable.
    Deuxièmement, le souverainisme dont vous parlez ne comporte pas d’engagement indépendantiste ; Il s’apparente beaucoup à l’autonomisme adéquiste, aux propositions de Legault sur l’identité et la culture, et aux actions passées de nombreux gouvernements unionistes, péquistes et même libéraux.
    Il s’agit donc d’une tendance de fond, que je n’ai certainement pas la prétention de déranger du seul fait de mes modestes opinions.
    Troisièmement, il n’y a pas d’élections demain matin, et ce parti, dont vous déplorez que je le critique, n’a pas encore de programme officiel. Or, je considère sa proposition actuelle comme ayant beaucoup plus de chances d’éloigner l’indépendance que de la faire advenir, et je le dis, tout simplement, en ayant un espoir raisonnable que cela soit entendu par les gens de ce parti, et surtout, par ceux qui l’appuieraient de façon partisane, un peu sur le pilote automatique, en ne voyant pas, ou en ne voulant pas voir que souverainisme n’est plus synonyme d’indépendance.
    Si vous pensez comme le PQ, Legault, Facal, Bouchard et d’autres, que l’indépendance n’est pas réalisable dans un avenir prévisible, je suis d'avis que vous êtes à la bonne adresse. Même chose si tout ce qui compte pour vous est une défaite libérale.
    Quant à moi, je pense plutôt qu’à 40% d’appui — 50% il y a six ans, et 46% en moyenne depuis vingt ans —, l’indépendance mérite d’être au programme d’un parti politique québécois, et qu’il est légitime que je le dise.
    En outre, pour répondre en toute franchise à votre argument, je préfère, au pire, que le Québec subisse une prolongation de régime libéral — quatre ans sur des siècles, ce n’est quand même pas la fin du monde —, pour qu’ensuite un PQ renouvelé et indépendantiste prenne le relai, plutôt que quelque chose comme huit ou dix ans de gouvernance provinciale péquiste sans issue sur l’indépendance, suivies comme il se doit de huit ou dix autres années de régime provincialiste libéral ou autre.
    Cordialement,
    N.P.

  • Gilles Bousquet Répondre

    21 février 2011

    Le PQ doit faire face au confort et à l'indifférence des Québécois au point de vue constitutionnel. Nous pouvons le constater ici quand le tandem de M. Legault qui a perdu la foi souverainiste et de M. Sirois, toujours solidement fédéraliste, n'a qu'à placer ensemble quelques généralités sans option constitutionnelle pour réduire le nombre d'intentions de votes au PQ de 34 % à 24 %.
    L'idée de souveraineté est trop molle au Québec, dès qu'une troisième voie indéfinie se pointe, le PQ baisse en dessous de 30 % des intentions de vote. C'était 40 %, il y a quelques années mais Québec solidaire gruge actuellement autour de 10 % de votes souverainistes de gauche. Il reste quand même 60 %, environ, de fédéralistes.

  • Yves Rancourt Répondre

    21 février 2011

    Monsieur Payne, Je respecte votre point de vue mais je vous le dis bien amicalement: vos propos critiques et ceux de bien d'autres souverainistes à l'endroit du PQ causent un tort énorme à la cause souverainiste, sont susceptibles de diviser le vote et de faire réélire le PLQ au prochain scrutin. Je ne suis pas membre de ce parti mais je crois sincèrement qu'il représente le dernier espoir des Québécois de se donner un pays. Mes salutations à vous.