La crise ? Quelle crise ?

Crise mondiale — crise financière



À part les efforts presqu’héroïques de Québec Solidaire, la campagne électorale québécoise nous fait tomber dans un sommeil profond. C’est dramatique, compte tenu des enjeux extrêmement importants qui sont devant nous dans le contexte de la crise économique dont on ne parle que très peu.
Cette crise était prévue et prévisible. Les « joueurs » de l’économie-casino de Wall Street le savaient depuis longtemps. En effet, grâce aux manipulations de la financiarisation, les mouvements boursiers et bancaires ont atteint un sommet inégalé. Pendant que l’économie capitaliste « réelle » croissait de 3 à 5% par an, l’économie « financière » pétait des scores de 10 et + %. La valeur de la même production manufacturière ou de service était multipliée, « par miracle » trois ou quatre fois en étant l’objet de diverses spéculations. Maintenant que le chat est sorti du sac, qu’est-ce qui se passe ?
Bush, Harper et la poignée de fanatiques pro-financiarisation qui restent argumentent pour relooker le système, essentiellement en refilant la facture des spéculateurs aux contribuables. Les élites européennes, à la fois victimes et profiteurs de ce système, hésitent car elles savent que cette économie-casino était effectivement une économie-USA. Mais le poids des États-Unis est tellement grand dans la géoéconomie et la géopolitique du monde que les Européens, comme presque toujours, capitulent. Les pays « émergents » comme la Chine et le Brésil, sont pris à la gorge : s’ils tentent de se sortir d’un système qui les écrase, ils risquent en même temps de tuer leur « marché » puisque dans une large mesure, les USA en drainant leurs exportations sont « nécessaires ». Pompier et pyromane en même temps, Washington continue de sonner la cloche. La « bulle » financière qui vient d’éclater est à la fois une menace et une nécessité.
En face de cette consternante situation, il reste les mouvements populaires qui sont à la fois forts et faibles. Forts, ils le sont de leur légitimité croissante face à une « voyoucratie » politico-financière. On se souvient du mot d’ordre des Argentins il y a quelques années, « Que se vayan todos ! ». Qu’ils partent tous les voleurs, ou nous allons les mettre dehors … Faibles, ils le sont de leur dispersion, de leur atomisation, et d’un contexte où les dominants utilisent de plus en plus la peur, une peur qui prend aux trippes et qui fait que les dominants craignent de renverser les dominants : « attention disent-ils, cela sera encore pire. Et il y a toujours la capacité des élites, médiatiques en particulier, de cibler les bouc-émissaires habituels, jeunes, immigrants, réfugiés, etc. Un peu plus, on se croirait au tournant des années 1930 …
Pendant ce temps avec Obama reste encore un peu d’ambigüité. Malheureusement, tout indique la continuité, pour le moment, avec la « clintonisation » de son équipe. Restent les millions de jeunes, d’Afro-américains et de classes populaires toutes tendances qui ont cru au changement, « yes we can ». Des affrontements durs se préparent.
Pour revenir et terminer sur le Québec, le réveil risque d’être très brutal aux lendemains de l’intronisation prévisible de Jean Charest. Comme un bon néolibéral qu’il est, il aura le « mandat » de « nettoyer » l’économie, non pas en pénalisant les responsables de la débâcle actuelle, mais ses victimes, vous, moi et tout le reste du « monde ordinaire » à qui le gouvernement dira, il « faut » couper dans la santé, l’éducation et le social, pour « préserver l’économie ». Vous avez dit « économie » ?!


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