La complainte du fou ?

Québec 2007 - la question nationale



L'express d'Outremont - On croit rêver quand on lit ceci: au Québec actuel, il est complètement interdit de parler contre l’idée d’un Québec libre, d’une province devenant un pays. Hen? Quoi?
Tous les grands médias québécois, éditorialistes, chroniqueurs, ne cessent d’attaquer, de ridiculiser, de bafouer, de diffamer l’idée d’un Québec libre. Qui ne s’en aperçoit pas est un aveugle.
Certes les ordinaires et compétents journalistes de ces grands médias — professionnels syndiqués — font bien leur travail de nouvellistes. Mais les propriétaires, leurs dirigeants et leurs penseurs stipendiés, eux, contrôlent sans relâche l’opinion officielle. L’indépendance du Québec, répètent-ils jour après jour, est une folie, un leurre débile, une bêtise, un risque futile, etc.
Ce serait de bonne guerre si le Québec des souverainistes — 60 % de francophones en 1995 —, fidèles obligés de ces puissants médias, possédaient de tels médias. Comme il en va pour la gauche versus la droite, le combat des idées est complètement faussé au Québec. Les patriotes québécois doivent donc se contenter de pauvres publications qui survivent tant bien que mal.
D’où sort donc un Daniel Lapres, membre du Réseau démocratique canadien qui publiait dans La Presse, sérieux: «On ne peut plus critiquer l’indépendantisme sans payer le gros prix.»
Quel prix? Il se moque des gens ce monsieur, cet étonnant hurluberlu qui défend volontiers une Esther Delisle traitant de fascistes tous les nationalistes de jadis. Ma foi, il défendrait ce francophobe raciste, feu-Mordecaï Richler?
Voici donc un néo-Daniel dans la fosse aux lions. Selon lui, ces «lions» sont des monstres qui ont tout le pouvoir. Oui, on croit rêver. Le fourbe Lapres se lamente: «On allume des bûchers contre nous, les fédéralistes.» Paranoïaque rare! Mais, soudain, le chat sort du sac. Le Daniel dit qu’il découvre trop de commentaires nationalistes. Où ça? Sur Internet, dit-il. Il devrait saisir que tous ces patriotes sont bien obligés de se réfugier là, tous les gros médias refusent de les publier. J’en sais long là-dessus.
Non mais sur quelle planète vivent ces types du genre Lapres et leurs gens de ce bizarre Réseau démocratique canadien? Même le plus sournois des patrons-contrôleurs des opinions indépendantistes doit rigoler, car ces hommes d’argent et de pouvoir savent pertinemment qu’ils sont les farouches gardiens de l’orthodoxie anti Québec libre!
N’en doutez pas un instant, ami lecteur, un bon matin, si l’un des sbires du statu quo fédéraliste, les Pratt, Dubuc, Gagnon, Lessard et compagnie osait appuyer la cause sacrée, croyez-moi, dès l’heure du lunch, il se retrouvera sur le trottoir de la rue Saint-Jacques avec son avis de congédiement.
Sont-ils des esprits libres, ces haut-parleurs du boss? Nenni! Les combattants pour notre liberté doivent donc se contenter de très modestes médias comme Le Québécois, où j’écris, L’Action nationale ou Le Couac. Nos très pauvres courroies de transmission n’ont aucunement la puissance des grands journaux et il faut une sacrée dose d’hypocrisie pour parler du contrôle de la place publique par les souverainistes.
La réalité est claire, nos adversaires la connaissent fort bien. Même si 60% de leur lectorat — voir le vote au référendum de 1995 — est pro Québec libre, ces derniers ne trouvent aucun grand média pour faire écho à leur orientation politique. Une grave anomalie? Oui. «C’est une situation incroyable», me dit l’écrivain-journaliste de Suède, en visite chez moi. Mais oui!


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