La CAQ retirera le crucifix du Salon bleu

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Dans ce cas, il faudrait également retirer les symboles monarchistes anglicans !


Le gouvernement Legault retirera le crucifix du Salon bleu, mais uniquement après l’adoption de son projet de loi sur la laïcité de l’État.


Les 103 députés présents mercredi à l’Assemblée nationale ont adopté à l’unanimité une motion en ce sens déposée par le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Simon Jolin-Barrette, environ une heure après la présentation du projet de loi.


Le gouvernement Legault franchira donc ainsi un pas de plus vers la laïcité puisqu’il s’engage à déplacer le crucifix « pour le mettre en valeur dans l’enceinte du parlement ». Il ne précise pas où l’objet serait placé.


« Nous considérons qu’il est un objet historique important. Cependant, considérant son emplacement actuel, nous proposons un compromis », a souligné M. Jolin-Barrette, lui qui avait pourtant à maintes reprises plaidé pour le maintien de ce « symbole patrimonial » dans l’enceinte des débats parlementaires.


Le premier ministre, François Legault, avait ouvert la porte la semaine dernière au retrait de la croix afin d’assurer le plus large appui des élus au projet de loi sur la laïcité.


Le retrait du crucifix, qui est accroché au-dessus du fauteuil du président de l’Assemblée nationale, était l’une des nombreuses recommandations de la commission Bouchard-Taylor en 2008.



Nous considérons qu’il est un objet historique important. Cependant, considérant son emplacement actuel, nous proposons un compromis.




Le Parti québécois et Québec solidaire sont traditionnellement favorables au retrait de cet objet de culte, mais pas le Parti libéral, qui avait refusé de le retirer du Salon bleu lorsqu’il formait le gouvernement. Les députés libéraux ont changé leur fusil d’épaule mercredi.


Le député solidaire Andrés Fontecilla a accusé le gouvernement caquiste de faire du marchandage. « Pourquoi ne pas y aller directement, [ce serait] un geste de bonne foi pour commencer le débat avec ce projet de loi, a-t-il suggéré. On enlève le crucifix et voilà, c’est une chose réglée. » Le Parti québécois a pour sa part salué ce « geste de cohérence ».


L’Assemblée nationale emboîte ainsi le pas à la Ville de Montréal, qui a annoncé la semaine dernière qu’elle ne remettra pas le crucifix après des rénovations sur le mur de la salle du conseil municipal.


Le gouvernement Legault espère faire adopter son projet de loi sur la laïcité de l’État avant la fin des travaux parlementaires, le 14 juin, avec la collaboration des partis d’opposition.


Le crucifix orne le mur du Salon bleu depuis plus de 80 ans. C’est Maurice Duplessis qui l’avait fait installer au-dessus du fauteuil du président de l’Assemblée législative après son arrivée au pouvoir en 1936. Une croix fabriquée par l’artiste québécois Romuald Dion l’a remplacé lors de la rénovation de l’hôtel du Parlement en 1982.



Écoutez la déclaration du Premier ministre François Legault











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