La CAQ de retour sur les rails pour la réforme du mode de scrutin

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Le mode de scrutin actuel a pourtant ses vertus : il permet de former des gouvernements majoritaires et stables


La classe politique ne peut rester indifférente aux réserves exprimées par une majorité de Québécois à l’égard du mode de scrutin actuel, a fait valoir Sonia LeBel, tout en pointant un sondage Léger.



Puisqu’il crée un écart important entre le pourcentage de votes à des élections générales et le pourcentage de sièges à l’Assemblée nationale obtenus par un parti politique, le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour pose problème pour 60 % de la population québécoise, indique le coup de sonde commandé par le Mouvement Démocratie Nouvelle (MDN). « C’est un indicateur que nous devons changer », a déclaré Mme Lebel dans un impromptu de presse, vendredi.


La ministre a réitéré sa promesse de réformer le mode de scrutin comme le lui demandent 69 % des Québécois, toujours selon le sondage. « On est dans la bonne direction », a-t-elle lancé. À ses yeux, le sondage Léger confirme le « consensus » de la classe politique ― CAQ, Québec solidaire, Parti québécois ― sur la nécessité d’aller de l’avant. « Le but de cette réforme est de combattre le cynisme. »


Mme LeBel dit s’affairer à convaincre ses confrères et consoeurs de l’Assemblée nationale, qui sont susceptibles de mettre des bâtons dans les roues de la réforme, en écoutant et répondant à leurs « inquiétudes ». « Un jour, la réforme va être faite et les gens vont voter d’une façon différente. […] Notre objectif est de faire la réforme du mode de scrutin le plus rapidement possible. Maintenant, on va travailler avec diligence, avec sérieux et on va prendre le temps d’écouter les gens », a mentionné la ministre responsable de la réforme des institutions démocratiques.


Le Parti libéral du Québec sera « en mode ouverture, en mode écoute », a promis son chef intérimaire Pierre Arcand. Dans tout mode de scrutin, y compris le mode de scrutin proportionnel mixte compensatoire régional sur lequel planche le gouvernement caquiste, « il y a des bonnes choses et il y a des effets pervers », a-t-il souligné. « On va voir ce que Madame LeBel va présenter. »


L’élue caquiste s’est engagée à déposer à l’Assemblée nationale un projet de loi modifiant le mode de scrutin d’ici le 1er octobre prochain. Elle proposerait de calquer la carte électorale québécoise sur la carte électorale canadienne qui compte 78 circonscriptions, en y ajoutant une circonscription pour les Îles-de-la-Madeleine et une circonscription pour Ungava. À ces 80 « députés de circonscription » s’ajouteraient 45 « députés de liste ». Ceux-ci seraient élus en fonction du vote obtenu par leur formation politique dans chacune des 17 régions administratives du Québec.


Selon Québec solidaire, le sondage Léger-MDN « doit sonner la fin “tataouinage” de la CAQ sur l’enjeu de la réforme du mode de scrutin ». « Ça suffit là de tenter de pelleter le problème par en-avant, de noyer le poisson, de mélanger les gens », a soutenu le député de Gouin, Gabriel Nadeau-Dubois, vendredi.


Le député péquiste Harold LeBel appelle ses collègues à charger le Directeur général des élections du Québec et le MDN d’« aller voir le monde » afin lui expliquer les tenants et aboutissants d’un mode de scrutin proportionnel mixte compensatoire régional. « Il n’est pas trop tard pour y arriver pour les prochaines élections », a-t-il dit.









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