La bouée de sauvetage appelée PQ

Tribune libre - 2007

Je regardais hier soir des souvenirs de la campagne référendaire de 1980.
Je suis tombé sur mon certificat du ''OUI''. Vous vous souvenez de ces
certificats dont nous étions très fiers. Ils étaient signés à l'encre noire
par René Lévesque lui-même. Ces petits documents étaient la consécration de
plusieurs semaines de travail acharné pour convaincre nos concitoyens de
voter positivement à une question. On devait former un groupe auquel on
donnait un nom. Je demeurais à ce moment-là chez mes parents dans un
quartier de Québec qui se nommait Duberger. Ce certificat signifiait que
j'avais convaincu une majorité de ma section de vote à opter pour la
souveraineté. Je lui avais donné le titre de: ''Les Dubergeois d'En Haut
pour le OUI.''
Au fait, j'ai cherché en vain les mots souveraineté et indépendance. Y est
écrit... Confie au gouvernement du Québec le mandat de négocier avec le reste
du Canada une nouvelle entente fondée sur l'égalité des peuples. C'est
quand même étrange! Ni l'un ni l'autre de ces deux mots. Que désirions-nous
donc négocier? Se pourrait-il que Lévesque ne voulait négocier qu'un
nouveau fédéralisme? J'invite mes concitoyens à une réflexion profonde.
Dans un autre ordre d'idées, j'aimerais qu'on m'explique comment certains
souverainistes s'accrochent encore à l'idée que le PQ va nous conduire vers
le pays?
J'ai le regret de vous dire que le PQ nous conduira nulle part parce qu'en
2007, pour le québécois moyen, souveraineté égale référendum, égale PQ.
Cette adéquation est maintenant automatique dans les esprits. Il sera
maintenant impossible de changer la donne. Nous, souverainistes, sommes
nous-mêmes tombés dans le panneau puisque c'est nous qui avons fait durant
presque quarante ans cette pédagogie active de la référendite plutôt que la
promotion active du pays du Québec.
Les citoyens sont échaudés non pas par
l'option mais par le porteur, voilà pourquoi nous avons subi une telle
dégelée. Le PQ est désormais marqué au fer rouge. Il n'a plus la
crédibilité nécessaire pour mener à terme le combat national. Le PQ est
devenu suspect tant pour les fédéralistes que pour les souverainistes. Cela
peut expliquer pourquoi plusieurs des nôtres ont voté pour l'Action
Démocratique.
La seule façon de redonner confiance à nos concitoyens, c'est de fonder un
nouveau parti indépendantiste et de mettre fin à la problématique
référendaire en faisant d'un vote pour ce nouveau parti un vote pour le
pays. Il nous faut aller chercher un mandat clair chez nos concitoyens et
pour cela, il faut une démarche claire.
Denis Julien, Lotbinière
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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