L'urgence: sortir la politique des hôpitaux!

L'Énigme Pratte...



Le chef de l'Action démocratique, Mario Dumont, a tenu un point de presse hier devant l'hôpital Sainte-Justine. Quoi de mieux pour émouvoir l'électorat que le sort des enfants malades?
Jean Charest avait usé du même stratagème en 2003, et Jacques Parizeau avant lui en 1994. Cette exploitation du sort des petits malades est indécente. Une raison de plus de sortir la politique du dossier de la santé.
Au pouvoir, les ministres les plus qualifiés ne parviennent pas à régler de façon convaincante les problèmes qui minent l'efficacité du système. Dans l'opposition, les députés exagèrent hors de toute mesure l'ampleur de ces problèmes, montent en épingle chaque anecdote, de sorte que le citoyen a l'impression que le Québec est un tiers-monde médical. Les médias s'en délectent. Le gouvernement doit courir d'un problème à l'autre. La gestion politique est inévitablement à courte vue, incohérente et inefficace.
Certains ont proposé que l'administration du système de santé soit confiée à une agence nationale, une sorte d'«Hydro-Santé», ce qui permettrait de dépolitiser les décisions prises au jour le jour. La commission Clair avait recommandé que cette piste soit explorée. Il ne s'agirait certes pas d'une solution miracle. Plusieurs des erreurs de planification qu'on reproche aujourd'hui à Pauline Marois ne sont-elles pas, en réalité, celles des technocrates?
Pourtant, force est de constater que depuis plus de 20 ans, les élus se sont montrés trop irresponsables pour s'occuper de cette mission fondamentale de l'État. S'ils n'étaient pas toujours en quête de petits gains partisans, les politiciens, tous partis confondus, reconnaîtraient qu'il s'est fait beaucoup de choses au fil des ans pour permettre au système de santé de mieux soigner et de soigner plus rapidement. Ils admettraient du même souffle que des failles importantes demeurent et que celles-ci ne sont pas causées par l'incompétence d'un parti ou d'un autre.
Au cours de la dernière décennie, le budget du ministère de la Santé et des Services sociaux a été augmenté de 11 milliards. Onze milliards ! Quiconque prétend qu'il manque d'argent aujourd'hui dans le réseau de la santé devra d'abord expliquer où sont allés ces milliards supplémentaires!
Pénurie de médecins? Sans doute n'y a-t-il pas assez de médecins pour répondre à tous les besoins. Mais on compte quand même aujourd'hui presque 2000 médecins de plus au Québec qu'il y a une décennie. Et cet ajout n'aurait entraîné aucune amélioration dans l'accès aux soins?
Pénurie d'infirmières? Bien sûr. Mais elles sont 1700 de plus qu'il y a cinq ans. Et cela n'a eu aucun effet bénéfique?
On trouvera toujours quelque part une salle d'urgence qui déborde. Néanmoins, les données indiquent que sur l'île de Montréal, la situation s'est stabilisée et l'attente est généralement moins longue. Est-ce que ça durera? Impossible de le savoir. Ce qui est clair, c'est que les urgences sont aujourd'hui mieux gérées qu'autrefois.
Donc, tout n'est pas noir. Mais le défi à relever chaque jour est colossal. La gestion du réseau de la santé exige compétence, constance et leadership. Après des années de partisanerie éhontée sur le dos des malades, comment croire que les politiciens sauront finalement être à la hauteur?
Première étape: laissez donc Sainte-Justine tranquille pendant les campagnes électorales!

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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