L’ultime maillon faible

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Tous les chroniqueurs blâment Trudeau et encensent Legault


Le réveil de Justin Trudeau face au coronavirus est tardif et partiel. Au pays, sa gestion trop longtemps hésitante de la crise en a fait l’ultime maillon faible. Ses dernières annonces en sont le parfait reflet. 


Il aura donc fallu de très fortes pressions, entre autres du premier ministre François Legault, pour qu’il se rende enfin à la nécessité de fermer les frontières canadiennes. Hormis néanmoins pour les Américains. Les États-Unis sont pourtant un gigantesque incubateur à la Covid-19. Même possiblement son prochain épicentre. 


Seule lueur d’espoir : Justin Trudeau a insisté pour dire que cette exception s’appliquait « pour l’instant ». Force est donc d’attendre, encore. En prônant la « patience » dans la crise des blocages ferroviaires, Justin Trudeau, avec raison, avait fait passer la paix sociale avant l’économie. Or, devant la rapidité d’une pandémie mondiale, une trop longue patience avant d’agir s’avère néfaste. 


Le Général 


En laissant les Américains traverser au Canada, il semble aussi donner la priorité aux liens économiques entre les deux pays. Ce qui, vu la propagation du virus aux États-Unis, a nécessairement comme effet, volontairement ou non, de reléguer la santé des Canadiens au second plan. 


Aux antipodes dans la catégorie « gestion politique de crise majeure », François Legault impose le respect. Ses points de presse quotidiens, ses consignes claires, ses instincts sûrs et ses conseils prodigués avec doigté feront école. Dans le combat contre la pandémie, on voit poindre chez lui les traits d’un général, un vrai, capable de guider les citoyens, ses « troupes ». 



Aux antipodes dans la catégorie « gestion politique de crise majeure », François Legault impose le respect.

Photo Stevens Leblanc

Aux antipodes dans la catégorie « gestion politique de crise majeure », François Legault impose le respect.




Aussi capable d’empathie, son approche unique est justement ce qui lui permet d’insuffler aux Québécois la confiance et la détermination nécessaires à leur propre responsabilisation. D’où les efforts importants, collectifs et individuels, qu’il peut se permettre de leur demander. Y compris pour tenter de mieux protéger les aînés et autres personnes vulnérables. 


Dans la mesure où l’objectif réel n’est pas de stopper la propagation de la Covid-19, mais d’en ralentir le rythme pour éviter le pire, cela n’est pas un détail. 


Urgence réelle 


Dans cette séquence d’actions bien réfléchies se trouve toutefois un autre maillon faible : le dépistage de la Covid-19. L’obtention d’un test tient encore souvent de la mission impossible. Le patron de l’Organisation mondiale de la santé le répétait pourtant hier : « Nous ne pourrons pas arrêter la pandémie si nous ne savons pas qui est infecté ». Son conseil à tous les pays est à l’avenant : « Testez ! Testez ! Testez ! » 


La raison ? Plus vite on dépiste le virus chez les personnes, plus vite elles peuvent s’isoler et, ce faisant, protéger leurs proches et leur entourage, dont les plus vulnérables. Plus vite on ralentira ainsi sa propagation communautaire, plus vite on sauvera des vies. 


D’où l’urgence concrète de doter le Québec d’un système de détection efficace avec l’obtention rapide et simple d’un rendez-vous. Face aux cafouillages qui perdurent aux services du 811 et du 1-877-644-4545 – la porte d’entrée qu’on nous impose contre tout entendement–, les Québécois se sont montrés tolérants. Mais là, ça urge. 





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