Dommage pour Justin Trudeau. Son cruel manque de leadership durant la crise ferroviaire l’empêchera de récolter les fruits de l’entente de principe intervenue avec la nation wet’suwet’en.
L’accord doit encore être ratifié par la communauté autochtone. Mais aux fins de la discussion, faisons comme si cela était fait.
Un gouvernement à la dérive
On retiendra surtout de cette affaire qu’elle a plongé le gouvernement Trudeau dans une épaisse confusion.
Les libéraux ont été incapables de gérer une crise, encore une fois. Les Canadiens ont été laissés dans le noir pendant que l’économie du pays en prenait pour son rhume.
Personne, au sein de ce gouvernement, n’a su donner le ton, à commencer par le premier ministre. La position de Justin Trudeau s’est avérée aussi diffuse que confuse.
L’équipe ministérielle libérale, qu’on pensait plus expérimentée, a quant à elle semblé complètement dépassée par les événements.
Les ministres envoyés au front ont peiné à articuler une position cohérente. Ils ont tous tour à tour donné l’impression de nager dans l’improvisation la plus totale.
C’est d’autant plus impardonnable que la réconciliation avec les peuples autochtones fait partie du mantra de ce gouvernement.
C’est dommage, car sur le fond, le gouvernement Trudeau a eu raison de privilégier la patience et le dialogue. Or, qui s’en souviendra ?
Au lieu de parler avec ses tripes, Justin Trudeau s’est encore enfermé dans des phrases creuses. Dans cette vacuité se sont installées la colère et l’impatience de nombreux Canadiens, qui n’en voyaient plus le bout.
Le projet de réconciliation, lui, en ressort écorché.
Dans chaque crise, recèle une opportunité.
Le gouvernement Trudeau avait la chance de démontrer qu’il est le champion de la réconciliation qu’il prétend être. Ou qu’il est à tout le moins capable de naviguer en ces eaux, aussi hasardeuses soient-elles.
Il sera passé à côté de l’occasion.