L'intervention libérale

Budget Audet - février 2007


Les libéraux aiment répéter que la continuité et la constance marquent leur programme et leur budget. Force est de constater qu'ils ont dû corriger le tir depuis leur élection en 2003. Notamment en ce qui concerne l'aide aux entreprises et l'intervention de l'État dans l'économie du Québec.
Les libéraux de 2003 semblaient croire que l'économie pouvait croître et rouler à plein régime sans intervention étatique. Les lois du marché et l'entrepreneurship pouvaient faire tout le travail. Pas besoin d'une coûteuse panoplie de programmes gouvernementaux pour stimuler la recherche, l'innovation ou pour faire prendre des virages à des secteurs en déclin ou menacés par des économies émergentes.
Devant faire face aux difficultés de certaines industries, aux travailleurs mis à pied, aux régions désertées, à la nécessité de stimuler la croissance économique, les libéraux ont ajusté leur discours. Heureusement.
Certes, un grand ménage s'imposait dans les programmes d'aide aux entreprises élaborés sous le régime péquiste. Il était toutefois illusoire de penser que le gouvernement pouvait rester passif. Plus que jamais, le coup de pouce, quand ce n'est pas carrément la poussée de l'État, est nécessaire pour donner du souffle à l'économie du Québec. Lorsque des pays en croissance entrent en compétition et menacent la survie d'entreprises d'ici, le gouvernement doit intervenir. Il doit élaborer avec les entreprises et les travailleurs des stratégies pour permettre au Québec de tirer son épingle du jeu. Il doit canaliser les énergies et donner une impulsion.
Dans ses budgets précédents, le gouvernement libéral a sabré dans l'aide aux entreprises. Quelque 1,3 milliard $, selon les calculs de l'opposition. Aux cours des derniers mois, il a été plus actif, notamment pour sauver l'industrie forestière. Il s'est montré aussi fort généreux pour les alumineries.
Hier, Michel Audet a annoncé que Québec soutiendra la modernisation des entreprises manufacturières, en investissant 806 millions $ d'ici 2012. C'est une décision qu'il faut applaudir. Reste à savoir si elle arrive à temps pour éviter les pertes d'emploi massives.
bbreton@lesoleil.com


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