L’histoire au placard

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Mémoricide organisé





Sébastien Proulx a tranché: la réforme obligatoire des cours d’histoire est repoussée. 


Les enseignants qui veulent l’enseigner pourront le faire, mais la réforme ne sera pas instaurée obligatoirement dans toutes les écoles du Québec. 


Laissez-moi faire une prédiction: tant que les libéraux seront au pouvoir, elle ne le sera pas. Pour une simple et bonne raison: l’histoire, qui devrait être enseignée, est plutôt vue pour certains groupes de pression et autres membres de l’Assemblée nationale comme un instrument de propagande. 


À les croire, les cours d’histoire seraient l’équivalent de ce sketch de RBO...


Ce qu’ils semblent oublier, c’est que l’histoire est un ensemble de faits. Évidemment, tous pourront y interpréter certains faits à leur manière, mais n’est-ce pas le rôle de l’éducation, justement, de départager le vrai du faux et d’inculquer des connaissances historiques aux jeunes, qu’ils soient Québécois, Canadiens ou de n’importe quelle origine? 


Je comprends que les lobbys anglophones peuvent se sentir brimés, par contre, ne soyons pas dupes: les conquérants, ce ne sont pas les francophones ou les autochtones, mais bien les anglophones, il est certain que ceux-ci n’aimeront peut-être pas ce qu’on rapporte d’eux dans l’histoire du Québec, mais on ne peut tout de même pas nier et modifier des faits pour faire plaisir à certains, ni du côté des anglophones ni de celui des francophones, d’ailleurs! 


Dans un colloque auquel j’étais présente cette semaine, une sommité en didactique mentionnait qu’au Québec «les anglophones et les francophones ne pouvaient pas s’asseoir ensemble et planifier l’élaboration d’un manuel d’histoire sans se chicaner». Le revirement de situation d’hier semble lui donner raison. L’histoire n’est pas toujours belle pour les francophones, les autochtones ou encore pour les anglophones, mais elle est là: elle n’est pas un roman de fiction dont un auteur peut modifier des passages à sa guise. 


Il est triste que certains acceptent de remanier l’histoire parce qu’ils sentent qu’on leur assigne un mauvais rôle. Pourtant, l’histoire, c’est aussi d’assumer les actions qui ont été faites, par tous les groupes sociaux, pour façonner la société dans laquelle nous vivons et en connaître les fondements historiques pour justement la comprendre. 


Plusieurs enseignants du Québec ont été formés pour cette réforme, du matériel didactique, élaboré par plusieurs maisons d’édition, est aussi disponible. Certaines classes testent d’ailleurs actuellement le programme et plusieurs enseignants en semblent grandement satisfaits. 


Qu’on se comprenne: partout dans le monde, on enseigne l’histoire dans les écoles. De l’histoire avec des faits, des dates, des connaissances. Des choses dont on a visiblement peur ici. À croire que certains ont peur que nos programmes d’histoire soient plutôt des méthodes pour «fabriquer des souverainistes».


Si on ne sait pas d’où nous venons, dit un adage populaire, on ne peut pas savoir où l’on va. 


J’ai l’impression que ce n’est pas demain que les choses changeront...




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