L’échec tristounet de la politique étrangère de Justin

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Inde, Chine, États-Unis, Europe : la catastrophe diplomatique trudeauiste


Pauvre Justin. Il doit se sentir bien seul. Il se retrouve à la veille du déclenchement des élections avec une politique étrangère qui a totalement échoué. Elle anticipait un monde bienveillant et ouvert.   


Rappelez-vous, les élections de 2015, le programme politique gagnant de Justin. Bien que son programme était essentiellement basé sur des thèmes de politiques intérieures, Trudeau promettait également de réparer les dommages faits à la réputation du Canada par les conservateurs de Stephen Harper. Il voulait utiliser un partenariat renouvelé avec Washington pour lancer des initiatives importantes, entre autres, sur le changement climatique.  


Trudeau espérait l’élection d’Hillary Clinton afin de resserrer les liens avec les États-Unis refroidis par la mésentente entre Obama et Harper. Les promesses audacieuses de Trudeau, sa vision du monde se sont heurtées à une froide et implacable réalité: Donald Trump a été élu président. Justin n’avait plus de partenaire. Sans les États-Unis la vision «trudeauesque» venait de se vaporiser. Le Canada, un pays prospère de taille moyenne, n’a pas les capacités économiques et les forces militaires pour pouvoir influencer les grandes décisions de politiques internationales. Ottawa est simplement un acteur d’appoint.  


Notre premier ministre bon-enfant, mielleux pour ne pas dire sirupeux, fait face à un président américain arrogant et imprévisible. Pour les dirigeants étrangers, Trudeau n’est qu’un poids léger sympathique, intéressant à avoir à ses côtés pour une occasion-photo, mais, à part ça, agaçant avec ses redondances politiquement correctes et bien-pensantes.    


Après quatre ans de pouvoir, on constate que le mandat des libéraux de Trudeau a largement été façonné négativement par des forces extérieures sur lesquels il s’est révélé incapable d’agir. Ou, quand il a agi, il n’a réussi qu’à empirer la situation. En voici quelques points culminants.  


L’affrontement avec la Chine aurait pu être évité si Trudeau et son cabinet avaient été astucieux et déterminés. Le Canada aurait pu trouver un prétexte ou une façon détournée de ne pas arrêter Meng Wanzhu et/ou de la laisser s’échapper vers la Chine. La demande d’extradition des États-Unis est simplement un élément dans leurs négociations tarifaires avec Pékin et l’héritière de la fortune Huawei n’a enfreint aucune loi canadienne. Réactions des Chinois: deux Canadiens en otage et représailles commerciales contre le Canada.  


La rupture des relations diplomatiques avec l'Arabie saoudite a été déclenchée par la réaction de Riyad à un tweet jugé provocateur et insolent de Chrystia Freeland, notre ministre des affaires mondiales, dans lequel elle exhortait les autorités saoudiennes à libérer «immédiatement» des militantes des droits des femmes emprisonnées. Trump dans cette affaire a refusé de soutenir Ottawa.   


L’objectif de Trudeau de nouer une nouvelle relation avec l’Inde s’est aussi révélé un échec. Son voyage dans ce pays en février 2018 a été un désastre. Une simple occasion pour Trudeau et sa famille de se faire photographier avec des accoutrements indiens farfelus. Parmi les autres gaffes de la visite, un extrémiste séparatiste sikh a été invité dans une réception du premier ministre. Le voyage a été très mal perçu par le gouvernement nationaliste ethnique de droite de Narendra Modi qui n’apprécie pas non plus la présence de sikhs et de musulmans dans le cabinet Trudeau.   


Le Canada se trouve bien seul. La politique étrangère optimiste d’ouverture de Trudeau n’a plus de sens sans alliés fiables. Les pays sur lesquels le Canada peut compter sont de plus en plus rares: la France, l'Allemagne et l'Union européenne. La Grande-Bretagne est au bord de l'isolationnisme. Tout dépendra de l'évolution du Brexit.  


Le monde démocratique qui a émergé de la Seconde Guerre mondiale est en train de s’effondrer alors que les guerres du Moyen-Orient, les changements climatiques et la démographie explosive d’Afrique et d’Amérique centrale, forcent des millions de migrants vers les États-Unis et l’Europe.  


L’Europe occidentale est en proie à l’instabilité et à la montée de l’extrême-droite éperonnées par l’arrivée de ces migrants. Cette crise internationale ne se résorbera pas de sitôt. Au contraire, elle va probablement s’amplifier.