L’abandon de l'oléoduc d’Énergie Est bien accueilli à Québec

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Ils étaient prêts à se mettre à genoux il n'y a pas si longtemps

La décision de TransCanada d’abandonner le projet d’oléoduc Énergie Est a été bien accueillie par la classe politique à Québec, jeudi matin.


«TransCanada a pris une décision qui devenait évidente pour elle», a commenté le ministre de l’Environnement, David Heurtel, peu après l’annonce de l’entreprise albertaine.


Le ministre a rappelé que le gouvernement Couillard avait posé sept conditions «minimales» à l’acceptation d’Énergie Est, notamment d’en démontrer l’impact économique au Québec. «On n’avait pas de réponses très satisfaisantes de ce côté-là», dit David Heurtel.



Le gouvernement Couillard avait également dû déposer un recours en injonction devant la Cour supérieure du Québec afin de forcer TransCanada à se soumettre au processus environnemental québécois.



David Heurtel se défend toutefois d’avoir nui à la réalisation du projet. «De caractériser l’application des lois environnementales québécoises, comme on a fait, comme une embûche, c’est une fausseté», a-t-il déclaré.



Énergies renouvelables



L’abandon d’Énergie Est démontre que l’économie est dans une «transformation mondiale», selon le ministre Heurtel. «On est en train de réaliser, clairement, que la réponse, ce sont les énergies renouvelables», dit-il.



Ses propos ont fait écho à ceux du premier ministre. «Ça signifie que le monde est en train, progressivement, de quitter l’époque du pétrole», a dit Philippe Couillard dans une courte déclaration.



Quant au ministre de l’Énergie, Pierre Arcand, il s’est fait peu bavard. «Le promoteur a pris une décision commerciale qui est la sienne», a-t-il indiqué, lors d’une mêlée de presse.



«Nous, on travaille pour les énergies renouvelables, a-t-il ajouté. C’est ça l’objectif du gouvernement.»



Le ministre des Finances, Carlos Leitao, lui, n’a pas voulu commenter. «Ça me laisse indifférent», a-t-il lancé aux journalistes de la Tribune parlementaire.     



Le PQ se réjouit



Farouchement opposé au projet d’oléoduc, le Parti québécois considère l’abandon du projet Énergie Est comme «la victoire des Québécois» et la «victoire du Parti québécois».



«Nous, on s'est opposé, depuis le début, très clairement, à ce projet d'Énergie Est, alors que la CAQ et les libéraux étaient prêts à le laisser passer à certaines conditions», a affirmé le chef du PQ, Jean-François Lisée, lors d’un point de presse, jeudi.



Acceptabilité sociale



Questionné à ce sujet lors d'une mêlée de presse, le député caquiste Éric Caire n’a toutefois pas exprimé de déception quant à la décision de Transcanada. «Nous on avait deux conditions : l’acceptabilité sociale et qu’il y ait des retombées [économiques] pour le Québec et il semblerait que ces deux conditions-là ne puissent pas être rencontrées. Pour le reste, c’est la décision d’Énergie Est», a-t-il indiqué.



Pour sa part, la députée solidaire Manon Massé a affirmé qu’il s’agit d’une manche de «gagnée», «mais la partie n'est pas terminée».



«On le sait, en Gaspésie présentement, il y a plusieurs projets, a-t-elle souligné. Haldimand, Bourque, Galt, il y en a d'autres qui sont en voie de se développer, et je pense qu'il faut, maintenant, puisque notre énergie est récupérée, il faut se concentrer vers la Gaspésie.»


– Avec la collaboration de Marc-André Gagnon et de l’Agence QMI