Jean Charest se défend de semer la peur

Québec 2007 - démagogie et populisme



Le Parti québécois verse dans le «délire» en promettant le maintien des transferts fédéraux à l'occasion d'une transition vers un éventuel Québec souverain, a chargé dimanche le chef libéral Jean Charest.
«Cet argent-là, eh bien il va (en) arriver quoi le lendemain, si jamais le Parti québécois réalisait son ambition?» a demandé M. Charest en conférence de presse à Boucherville, sur la Rive-Sud de Montréal.
«Ce n'est pas vrai que le gouvernement fédéral va continuer à faire des transferts de péréquation au Québec, a-t-il prévenu. Oublions ça. C'est du délire, ça.»
Le premier ministre sortant s'est défendu d'amorcer une campagne de peur à l'encontre du PQ. «La réalité, c'est ça, a-t-il soutenu. Non, mais il faut nommer les choses.»
Dans son programme électoral dévoilé samedi, le Parti québécois s'engage, au cours d'une éventuelle transition entre le «statut de province à celui de pays», à «garantir la continuité des transferts fédéraux versés aux Québécois».
Le chef libéral n'a évidemment pas raté l'occasion d'exploiter une fois de plus les propos tenus en 2005 par Pauline Marois, alors candidate au leadership péquiste, à savoir que l'accession à la souveraineté entraînerait cinq années de «perturbations».
Mauvais calculs?
Plus tôt, Jean Charest avait poursuivi son entreprise de démolition du programme péquiste en accusant le parti souverainiste d'avoir sous-estimé de 1,8 milliards $ le coût de ses promesses.
Les libéraux prétendent ainsi que l'abolition de la taxe sur le capital ne privera pas l'État de 400 millions $, comme l'annonce le PQ, mais de 1,5 milliard $. Ils reprochent en outre aux péquistes de ne pas avoir chiffré l'indexation des prestations d'aide sociale pour les bénéficiaires aptes au travail, une mesure qui coûterait 30 millions $ selon le PLQ.
Pour arriver à un écart de 1,8 milliard $, les libéraux croient bon d'ajouter 700 millions $ au cadre financier du PQ pour l'embauche de médecins et d'infirmières, une promesse qui ne figure pourtant pas explicitement dans le programme péquiste.
«On est loin des années du PQ qui, sur les idées (...), avait un minimum de rigueur, a chargé M. Charest. On est loin, très loin.»
Le premier ministre s'en est aussi pris à l'Action démocratique en déplorant que le parti de Mario Dumont n'ait pas encore donné de précisions sur certaines promesses, notamment l'instauration d'un ticket modérateur dans le système de santé et la hausse des droits de scolarité universitaires.
Défusions
Par ailleurs, dans un discours prononcé devant quelques centaines de militants dans cette ville défusionnée en 2004, le chef libéral a dû admettre que la reconstitution des anciennes villes n'avait «pas été facile à faire».
Elu en 2003 sur ce thème, le député libéral dans Marguerite-D'Youville, Pierre Moreau, s'est félicité que la ville reconstituée de Boucherville soit «redevenue prospère», déclarant un surplus budgétaire d'un million de dollars.
Tous n'ont pas été comblés, cependant: une militante libérale déçue du fonctionnement des nouveaux conseils d'agglomération a confié aux journalistes qu'elle songeait à voter pour un autre parti le 26 mars.


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