«Yeux bridés»: affaire classée, dit Boisclair

Québec 2007 - démagogie et populisme


Mario Girard - L'utilisation de l'expression «yeux bridés» par André Boisclair pour décrire les asiatiques est une affaire classée, selon le chef. Même si sa déclaration continue de scandaliser certains membres de la communauté chinoise et de la presse anglophone, le chef péquiste n'a pas l'intention de présenter ses excuses.
«J'ai fermé ce dossier, a dit André Boisclair lors d'un point de presse hier. Je comprends qu'il y a une différence entre l'utilisation en français et en anglais et que l'expression en anglais est plus péjorative, mais je ne suis pas en linguistique, je suis en politique.»
Mercredi dernier, lors d'un discours devant des étudiants de l'Université du Québec à Trois-Rivières, M. Boisclair a évoqué ses études à Boston. Il a dit avoir été surpris de constater que le tiers des étudiants inscrits au programme de premier cycle universitaire avaient les yeux bridés.
Pour la candidate péquiste dans Marguerite-Bourgeois, Siou Fan Houang, tout cela n'est qu'une tempête dans un verre d'eau. «Moi, j'ai ri, dit-elle. Les membres de ma famille et des amis qui font partie de la communauté chinoise m'ont tous dit de ne pas m'en faire avec cela. Pour moi, avoir des yeux bridés, c'est un critère de beauté.»
Depuis cette déclaration, les journaux anglophones du Canada, particulièrement The Globe and Mail et The Gazette, ne cessent de multiplier les articles sur le sujet. «Il est vrai que la locution "yeux bridés" ne peut être traduite, dit Siou Fan Houang. En anglais, l'expression slanting eyes veut également désigner quelqu'un d'hypocrite. J'ai donné des entrevues à des journalistes, notamment de Singapour, et ils ont très bien compris la nuance.»
Mme Wu parle peu le français
La Presse a tenté d'obtenir le point de vue de Zhao Xin Wu, autre candidate péquiste d'origine chinoise. Les responsables des communications du PQ nous ont répondu que la candidate de la circonscription de Mont-Royal ne pouvait répondre à nos questions parce qu'elle ne maîtrise pas suffisamment la langue française.
«Mme Wu ne donne plus d'entrevues, nous a dit une responsable des communications du PQ. Elle a un peu de difficulté avec son français. Ça lui demande beaucoup de préparation. C'est encore laborieux pour elle.»
Zhao Xin Wu, qui possède un baccalauréat en télécommunication et une maîtrise en informatique, poursuit actuellement un doctorat en informatique cognitive. Cette chargée de cours de l'UQAM a été bénévole pour le Bloc québécois.


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