ISLANDE : COURS DE LANGUE
La langue nationale est l’islandais (íslenska), une langue germanique apparentée au danois et au suédois. Elle correspond au vieux norois, la langue ancienne de la Scandinavie.
L’alphabet latin a été imposé par l’Église catholique en remplacement de l’écriture runique utilisée depuis environ l’an 200 et dont il reste deux signes, spécifiques à l’islandais.
L’islandais a pour particularité d’être devenue très vite une langue écrite (contrairement aux autres langues de Scandinavie qui sont restées longtemps des dialectes). Elle s’est fixée très tôt en une forme unique qui n’a que très peu évolué au cours des siècles. Il n’y a donc pas de variantes régionales et surtout l’islandais d’aujourd’hui diffère très peu de celui du Moyen âge. Un écolier islandais est capable de lire, sans presque de difficultés, les sagas du XIIIe siècle. C’est un peu comme si un coin reculé de l’Europe romane avait conservé le latin comme langue vivante.
L’islandais n’est pas pour autant un fossile, une commission de terminologie est chargée de créer le vocabulaire du monde moderne afin d’importer purement et simplement un anglicisme. Ainsi tölva désigne un ordinateur, le terme été formé à partir de völva (la magicienne) et tala (le chiffre).
Les Islandais ont été très tôt majoritairement alphabétisés. Ils restent parmi les plus gros lecteurs au monde. Pour une langue aussi minoritaire (moins de 300 000 locuteurs), la production littéraire et l'édition islandaise restent très florissantes : on publie quelque 1 300 livres par an.
L’anglais (dont l’apprentissage à l’école est obligatoire depuis 1946) et le danois (l’ancienne langue de l’administration) sont couramment parlés ou compris en Islande. C’est en danois que certains écrivains islandais, comme Gunnar Gunnarsson ont choisi d’écrire.
Le volontarisme linguistique :
« Les différents gouvernements islandais obligèrent les établissements d’enseignement à enseigner les nouveaux mots et aux journalistes œuvrant dans les médias à les employer. Il faut savoir qu’en Islande les terminologues du gouvernement travaillent à plein temps pour créer des mots islandais et éviter les emprunts au danois et, maintenant, à l’anglais. L’objectif de la Commission de la langue islandaise est très clair : éviter les anglicismes et assurer l’islandisation du vocabulaire, que ce soit dans les écoles, les usines ou les médias. Cette pratique existe depuis le XVIIIe siècle. En effet, une loi linguistique édictée à cette époque interdisait l'intégration de mots étrangers, de sorte que, par exemple, au lieu d'adopter les termes techniques et scientifiques internationaux — bien souvent d’origine gréco-latine —, les terminologues de l’époque formaient des mots composés à partir des souches islandaises, réutilisaient d'anciens mots tombés en désuétude ou encore créaient des néologismes à partir de racines de la langue.
C’est ainsi qu’une commission de terminologie a proposé l’ancien terme simi signifiant "lien" et qui est désormais utilisé par tous pour désigner le téléphone.(…) Aujourd’hui, le système axé sur le purisme linguistique fonctionne à un point tel que les médias attendent patiemment les nouveaux mots au fur et à mesure qu’ils paraissent et évitent, entre-temps, d’employer les anglicismes. Selon certaines sources, il s’agit presque d’une "religion" au sein de la population islandaise. D’ailleurs, dans ce pays, les terminologues sont considérés comme des "sages" veillant à la pureté de la langue, et non comme des fonctionnaires "bornés" campés sur leurs positions. » Jacques Leclerc, texte extrait du site de l’Université de Laval
source BiblioMonde
Islande: Loi sur les étrangers de 2002
Règlement sur les étrangers, no 53, du 23 janvier 2003
No 53 du 23 janvier 2003 avec les modifications du 8 juillet 2003 depuis le règlement 769/2004 du 20 septembre 2004
Article 50
Cours en langue Islandaise
1) Un candidat à un permis de séjour doit suivre un cours en islandais destiné aux étrangers pour un minimum de 150 heures. Le candidat doit soumettre un certificat faisant la preuve de sa participation et de assiduité, laquelle doit atteindre un minimum de 85 %. Un certificat faisant la preuve de sa participation doit être transmis par un éducateur approuvé par le ministère de la Justice.
2) Les dispositions du premier paragraphe concernant la participation à un cours de langue peuvent ne pas s'appliquer si le candidat a acquis une connaissance acceptable de l'islandais et soumet un certificat démontrant qu'il réussi un examen en islandais destiné aux étrangers. Le certificat doit être émis par une personne ou une entité avec qui le ministère de la Justice a conclu un accord pour procéder à de tels examens. La condition relative à la participation aux cours peut également être abandonnée si le candidat est âgé de plus de 65 ans et est demeuré en Islande pour au moins dix ans et enfin si le candidat est physiquement ou mentalement incapable de participer à un tel cours, tel que confirmé par un médecin.
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