Inondation de McGill en 2013 : Montréal offre 5,3 millions dans l’espoir d’éviter un procès

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La mafia du béton s'en tire à bon compte


L’administration Plante met 5,3 millions de dollars sur la table dans l’espoir d’éviter un procès dans l’affaire d’une rupture de conduite d’eau à l’origine de l’inondation majeure de quatre pavillons de l’Université McGill, en 2013. Cette tentative de règlement à l’amiable survient alors que des centaines de résidants exaspérés par les refoulements d’égout dans l’est de Montréal réclament aux élus des travaux correctifs de toute urgence pour mettre fin à leurs problèmes.


Au total, 15 poursuites totalisant 8,5 millions ont été intentées contre la Ville de Montréal à la suite de la rupture d’une conduite d’eau sous l’avenue des Pins, près du réservoir McTavish, le 28 janvier 2013. Des travaux de construction de la firme Louisbourg SBC, devenue Groupe Hexagone, battaient leur plein au moment de la rupture d’une conduite de 48 pouces.


Lors d’une réunion du comité exécutif de la Ville de Montréal, à la mi-septembre, les élus ont autorisé leurs avocats à négocier et conclure des règlements à l’amiable avec l’Université McGill, mais aussi avec Groupe Hexagone, des compagnies d’assurances et d’autres sociétés en cause.


Dans sa poursuite initiale, l’Université McGill réclamait 8,2 millions pour ses immeubles et les frais d’urgence. Une somme de 4,07 millions a aussi été réclamée pour l’intérieur des immeubles, notamment pour sa plateforme en microscopie.


 

En l’absence d’un règlement à l’amiable, le procès dans les différentes poursuites intentées s’échelonnera sur 21 jours, au mois de mai 2020.


« Le but d’une telle démarche [négociations à l’amiable] est de réduire la durée du procès, d’éviter de payer une partie des intérêts judiciaires aux demandeurs, en plus de négocier des règlements pour des dossiers qui prennent habituellement des années à se régler vu la complexité », peut-on lire dans le sommaire qui a été approuvé par les élus de l’exécutif, et qui sera soumis à la prochaine séance du conseil municipal.


Refoulements d’égout


À Saint-Léonard, le maire de l’arrondissement, Michel Bissonnet, entend convoquer ses citoyens à une assemblée publique, le 23 octobre, pour tenter de régler une fois pour toutes les refoulements d’égout qui surviennent régulièrement dans son arrondissement. Selon un décompte des appels à la ligne citoyenne 311, et transmis à La Presse, les résidants d’une bonne centaine de rues résidentielles en sont victimes.


Lors d’un entretien avec La Presse, le maire Bissonnet a soutenu que les refoulements sont causés par un mauvais système d’évacuation des eaux usées du secteur du boulevard Langelier, conduites relevant de la ville centre. Il ajoute que les maisons touchées ont été bâties sous le niveau des conduites, avec des entrées de garage en forme de cuvette, ce qui aggrave la situation.


« Les citoyens ne peuvent plus prendre des vacances en été de peur qu’il y ait des pluies et d’autres refoulements d’égout. Les compagnies d’assurances ne veulent plus dédommager. Des clapets ont été installés par plusieurs propriétaires, mais ça ne suffit pas. Le problème est plus haut, il ne relève pas de l’arrondissement, il relève du Service de l’eau de Montréal. »


Des investissements nécessaires pour le réseau vieillissant


Les canalisations de Montréal ont en moyenne 60 ans. Le Service de l’eau a déjà évalué que des investissements de 635 à 800 millions par année seraient nécessaires pour rattraper le déficit d’entretien du réseau d’eau. À l’automne 2018, une somme de 1,5 milliard sur trois ans avait été annoncée dans le budget de l’administration de Valérie Plante, ce qui avait été jugé nettement insuffisant par les villes liées.




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