Immigration : nouvelle consultation en vue

Le CRI veut améliorer l'intégration au marché du travail

Immigration : francisation et intégration



Lacoursière, Ariane - La commission Bouchard-Taylor se termine à peine qu'un nouveau processus de consultation sur l'immigration pointe à l'horizon. Le Conseil des relations interculturelles presse le gouvernement d'organiser dès 2008 un "mini-sommet" sur l'intégration des nouveaux arrivants au marché du travail.
Après plus de trois ans de recherches, le Conseil des relations interculturelles (CRI) a publié mercredi un Avis sur la prise en compte et la gestion de la diversité ethnoculturelle. Dans ce document, le CRI affirme que les pratiques du Québec en matière d'intégration des immigrés sont inefficaces. La preuve, dit la présidente du CRI, Patricia Rimok, est le taux de chômage des immigrés, bien plus élevé que la moyenne: alors qu'il était de 6,3% en 2006 pour l'ensemble des Québécois, celui des immigrés arrivés depuis moins de cinq ans était de 17%.
Selon Mme Rimok, les entreprises, les syndicats, les gouvernements, les groupes communautaires et d'autres acteurs doivent se rencontrer pour corriger cette inégalité. "Actuellement, on va chercher des gens scolarisés, mais on ne leur offre pas la chance de travailler, déplore-t-elle. Il faut faire quelque chose. Il y va de la survie économique de la province."
Selon Mme Rimok, le Québec n'a pas le choix d'accueillir plus d'étrangers s'il veut maintenir sa vitalité économique: "En 2011, les immigrés compteront pour 100% de la croissance de la main-d'oeuvre au Québec. Il faut changer nos pratiques avant."
Durant ses recherches, le CRI a noté certaines lacunes dans le système actuel d'accueil des immigrants. "Les groupes communautaires font cavaliers seuls. Ils enseignent le français et les valeurs québécoises aux immigrés. C'est bien, mais ce n'est pas assez. Les autres groupes comme les chambres de commerce, les centres locaux de développement, les différents ordres gouvernementaux devraient aussi contribuer."
À ce sujet, la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean fait figure d'exemple. Là-bas, même si seulement 2% de la population est d'origine étrangère, tous les acteurs de la société se mobilisent pour faciliter leur accès au marché du travail. Différents ministères, la conférence des élus, la Régie régionale de santé, les cégeps et l'université poussent tous à la roue.
Dans son avis, le CRI demande au premier ministre du Québec de tenir un sommet "dans les meilleurs délais" afin de créer un "chantier de la gestion de la diversité de la main-d'oeuvre".
"Nous espérons que notre demande sera entendue", dit Mme Rimok.
Mais si le gouvernement finit par faciliter l'accès des immigrés au monde du travail, ne risque-t-il pas de mécontenter les Québécois "pure laine"? À tous ceux qui se plaindront de se faire "voler leur job", Mme Rimok répond que la croissance économique du Québec ne pourra se faire sans la contribution des immigrants: "Les nouveaux arrivants ne travaillent pas que pour eux. Ils le font aussi pour l'ensemble de la société. Si on ne les intègre pas, c'est le taux de chômage général qui augmentera, et cela ne servira personne."


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