Imam Chaoui : vous n'êtes pas le bienvenu

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Pour une conception de la citoyenneté enracinée dans la continuité historique

Radio-Canada nous apprend que les propos de l'imam Chaoui sont permis. C'est bien possible. Je soutiens une conception maximaliste de la liberté d'expression, alors qu'il dise bien ce qu’il veut. Je me permettrai, quant à moi, de les trouver dégoûtants. Mais n'est-ce pas la preuve, encore une fois, qu'une société n'est pas qu'un rassemblement d'individus porteurs de droits, qu'elle tient aussi par la culture, par les mœurs?
Les adorateurs des chartes de droits peinent généralement à le comprendre, parce que pour eux, l'identité et la culture sont privées. Chacun serait libre de définir son identité personnellement, dans l’intimité, de l’afficher publiquement aussi. C’est ainsi qu’une société harmonieuse naitrait. Cette vision du monde a un gros défaut: elle est fondée sur un déni de réalité. Oups.
Nous aurons, dans les années à venir, à renouer avec une conception de la citoyenneté qui ne soit plus aussi abstraite, une conception de la citoyenneté enracinée dans une communauté historique. Il faut sortir du monde idyllique auquel rêvent les théoriciens du multiculturalisme et redécouvrir une chose simple : il arrive, lorsque certaines cultures se rencontrent et se découvrent, qu’elles constatent qu’elles ne sont pas faites pour vivre ensemble. Nous pourrons alors dire que la culture dont cet imam se veut le promoteur (dans le cas présent, celle modelée par l'islam radical) nous est étrangère et n'est pas la bienvenue chez nous.
Cela devrait porter à conséquence dans la définition de nos politiques d’immigration. À notre époque, quoi qu’en disent les belles âmes, ce ne sont pas que des individus qui immigrent, ce sont souvent des cultures qui se transplantent, et pourquoi ne pas reconnaître que certaines s’implantent moins bien que d’autres, qu’elles ont moins d’atomes crochues avec notre civilisation que d’autres. La diversité peut être une richesse. Il arrive qu’elle ne le soit pas.
Cela implique toutefois, je le redis, que nous définissions notre civilisation autrement qu’à travers la seule référence aux droits de l’homme et aux droits individuels (quoi qu’en pensent ceux qui ne voient dans la société que des individus et leurs choix de vie). À Rome, on fait comme les Romains. C'est vrai. Mais il serait temps que les Romains se rappellent qui ils sont et qu'ils le fassent savoir à ceux qui viennent s'installer chez eux.


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