Ils veulent détruire le Québec

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Et ils vont y parvenir si on les laisse faire

Qu'est-ce qu'ils attendent, les journalistes, pour poser les vraies questions à Philippe Couillard, celui qui aspire à être premier ministre du Québec.
Comme ils sont mignons et candides, ces journalistes, ceux de Radio-Canada tout particulièrement, lorsqu'ils rapportent les propos agressifs de Philippe Couillard. M. Couillard dit parler avec «ses tripes, ses viscères» et moi je lui dis qu'il y a un endroit pour le faire et c'est aux toilettes.
Cet homme veut détruire le Québec et sa culture en voulant faire du Québec une province comme les autres, mais les journalistes radio-canadiens ne trouvent rien à redire à ce beau programme libéral, car leur mission première, comme le soulignait Gilles Duceppe, est de défendre d'abord et avant tout les valeurs sociales, culturelles et politiques du Canada. Pour l'objectivité, on repassera.
Comme ils sont mignons et candides lorsqu'ils parlent de Québec solidaire et interviewent sa chef, Françoise David, qui se comporte en gérant d'estrade ou en mouche du coche. QS est devenu l'allié du Parti libéral du Québec malgré son discours soi-disant de gauche. Les stratèges qui s'activent en coulisse, ceux qui ont pour mission de défendre bec et ongles l'unité canadienne, journalistes, politiciens et agents de la sécurité fédérale, savent qu'accorder plus de visibilité à QS, malgré ses 7 ou 8 %, ne peut que gruger l'électorat du Parti québécois dans ces comtés fragiles où chaque vote va être déterminant pour un gouvernement majoritaire péquiste. Ça, QS ne peut pas ne pas le savoir, mais il persiste et signe au nom d'un purisme qui fait fuir même ses alliés naturels.
Puis on ressort Chantal Hébert et Liza Frulla pour commenter l'actualité politique québécoise, deux personnes reconnues pour leur grande impartialité, mais on met le journaliste d'enquête Alain Gravel au repos. Pourtant, Radio-Canada n'a pas à suivre les consignes que s'est données la commission Charbonneau pendant la campagne électorale. Il y a deux semaines à peine, l'UPAC rendait publics des documents saisis en novembre dernier au siège du PLQ et dans des entreprises appartenant à Marc Bibeau, le grand argentier du parti de Philippe Couillard. On y apprend que plus de 700 000 $ (de l'argent sale, on s'entend) ont été remis à ce même parti. Mais comme on dit dans le langage judicaire, les noms ont été caviardés. Un beau défi pour des journalistes qui pourraient enquêter «sur le rôle occulte qu'aurait joué Marc Bibeau dans le financement illicite du PLQ et les stratagèmes de collusion» (Le Devoir, 4 mars 2014).
Mais non, c'est plus facile de gloser sur le manque d'éthique de Pierre Karl Péladeau et de Pauline Marois que de se questionner sur le fait que ce même M. Bibeau, ami de Jean Charest et stratège du PLQ, siège au conseil de la Société financière Power, propriétaire du quotidien La Presse, aux côtés de Paul Desmarais Jr. M. Bibeau, ce n'est sûrement pas un deux de pique.
Pourquoi ne pas demander à ce journaliste spécialiste des faits divers et reconnu pour sa pensée profonde, Patrick Lagacé, d'enquêter sur les liens incestueux entre ses patrons et le PLQ? Vaste programme, trop vaste même. On comprendrait sans doute mieux comment il se fait que La Presse a changé subitement la question qu'elle posait en ligne, mardi dernier: «Selon le candidat-vedette du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, "l'indépendance du Québec doit se faire. Un peuple, une nation, est légitimement en droit d'avoir un pays." Êtes-vous d'accord avec M. Péladeau à ce sujet?» Vers 14 h, 64% des répondants étaient d'accord avec cette affirmation. C'en était trop, on a fait disparaître ce sondage maison pour le remplacer par un autre. Un détail. On appelle cela le contrôle de l'information. Aurons-nous droit à une caricature de Chapleau? Sacré Chapleau! Apolitique, mais du bon bord.
Comme disait quelqu'un sur Facebook, si PKP utilisait vraiment tous les médias qu'il possède pour favoriser l'idée d'indépendance, nous aurions droit à un véritable équilibre. Mais nous n'en sommes pas là. Par contre, Radio-Canada et La Presse ne se gênent pas pour détruire allégrement le projet d'un Québec souverain, avec la complicité de QS, un repère de la soi-disant gauche pure et dure mais qui ne fait pas peur à l'establishment. D'ailleurs, le DGE devrait, à mon avis, comptabiliser les articles de La Presse comme dépense électorale du PLQ.


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