Le pont de la discorde

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Bientôt, les matins qui chantent !

Vous savez quoi? L'indépendance du Québec ne viendra pas d'un cri du cœur, ni d'un dernier soubresaut devant la menace de l'extinction totale, ni des périls que court la langue française au Québec. Non, ni mouvement passionnel, ni raisonnement pur et dur. Rien de tout cela. L'indépendance du Québec va se faire avec l'appui inespéré du 450 dans la foulée d'un vaste mouvement d'exaspération populaire. Attendez que je vous raconte.
Comment pensez-vous que les États-Unis ont obtenu leur indépendance en 1776 ? En faisant vibrer les cordes patriotiques des habitants des 13 colonies ? Pas du tout. La guerre a commencé autour des importations de thé, venues des lointaines colonies britanniques. Le gouvernement impérial, à court d'argent, taxe lourdement ces importations, y compris le sucre, mais les colons ne l'entendent pas ainsi. Ils s'estiment injustement taxés.
On décide donc de boycotter les produits importés par les voies officielles et on s'approvisionne sur un marché noir de plus en plus florissant. De nombreuses actions violentes ont lieu, dont le célèbre «Boston Tea Party», un acte de rébellion qui marque le début de la guerre d'indépendance. On balance par-dessus bord des caisses de thé!
Quel est le rapport avec notre situation ici ? Bien sûr, il n'est pas question de mettre sur pied une armée comme l'ont fait les insurgés américains en 1775. Notre lutte est avant tout électorale, mais le jeu démocratique nous permet des ruses et d'autres types d'actions non violentes.
Moi je dis que notre majorité viendra du 450 parce que le gouvernement fédéral refuse et refusera d'entendre raison sur la question du péage sur le pont qui remplacera le pont Champlain. Tout simplement, les habitants de la Rive-Sud ne pourront plus supporter le chaos qui va s'installer à la suite de l'instauration d'un péage sur le pont de remplacement.
Tous les maires, y compris celui de Montréal, l'ineffable Denis Coderre, l'ont prédit. Ce sera terrible et invivable. Les villes de Saint-Bruno, Longueuil, Saint-Lambert, Brossard, Candiac, Laprairie, bref toute la couronne sud va y goûter. Files d'attente interminables, perte de temps et d'argent, pollution, colère. Le boycottage du futur pont va s'organiser même s'il ne sera pas étanche à 100 %. Les ponts Jacques-Cartier, Victoria, Mercier, tous de juridiction fédérale, de même que le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine vont être pris d'assaut et cela les rendra moins sécuritaires. Le gouvernement fédéral va perdre énormément d'argent, mais il refusera d'admettre ses torts, comme d'habitude.
À Québec, le gouvernement péquiste de Pauline Marois, qui a été élu majoritairement aux élections de 2014, a déposé son livre blanc sur l'indépendance du Québec comme promis. Nous sommes en 2018, le pont Champlain, baptisé par le gouvernement fédéral le «Pont du 150e anniversaire du Canada», vient d'être inauguré, en pleine controverse. Le boycottage du pont s'organise sur fond de chaos. Pauline Marois a remporté de nouveau ses élections au terme de son mandat de quatre ans. Et elle a ordonné la tenue d'un référendum sur l'indépendance du Québec. Cette fois-ci, ce sera le bon.
Et c'est là que les gens du 450 vont faire la grande différence. Ce sont eux qui, exaspérés par l'intransigeance du gouvernement fédéral et venant majoritairement de l'immigration, vont donner la majorité aux tenants du Oui. Ce ne sera plus 50 % plus un, mais un vote majoritaire autour de 60 %. Même Stéphane Dion ne trouvera rien à redire.
Et vous savez quoi? Pas de catastrophe annoncée. Pas de tremblement de terre. Une grande fête. Et le Québec va récupérer la pleine juridiction sur ses ponts et abolira le péage. Chantal Hébert, qui avait prédit le pire, rentrera dans ses terres fédérales et s'abstiendra désormais de commenter la politique québécoise sur les ondes de Radio-Canada, rebaptisé Radio-Québec. Ce sera une grande victoire pour le moral des troupes.


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