Ils se disent tous blancs comme neige

Ceux visés par des préavis de blâme ont répliqué aux reproches avant la publication des résultats

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Le massacre des saints innocents n'a pas eu lieu









 



 




 


La commission Charbonneau a déposé hier sur son site web les réponses de dizaines de politiciens, entrepreneurs et ingénieurs visés par les conclusions de son rapport. Ces réponses ont été fournies au cours des derniers mois, lorsque les individus et les organisations ont été avisés par la CEIC qu’ils pourraient être blâmés dans le rapport final. Le rapport ne comportait finalement aucun blâme, ce qui a laissé de nombreux observateurs sur leur appétit. Le Journal vous présente ici un résumé de certains reproches et des réponses fournies par quelques-uns d’entre eux.


 





À l’endroit du Parti québécois





Reproche de la Commission




«Avoir permis la sollicitation de firmes de génie pour son financement, avoir «fermé les yeux» devant les recours aux prête-noms des entreprises et d’avoir toléré la proximité entre son personnel politique et des entrepreneurs.»


« Rien dans l'examen des données sur le financement du PQ et dans la preuve ne permet de conclure que le Parti Québécois s'est financé sur une base autre que l'accomplissement de sa mission associative. » - Procureure du Parti québécois


 





Envers Pauline Marois, ex-chef du PQ et ex-première ministre du Québec
















Photo d'archives






Reproche de la Commission




À titre de chef du Parti Québécois, avoir permis que soit pratiqué du financement illégal, et ne pas avoir exercé une surveillance adéquate sur ses troupes.





« Madame Marois a servi le Québec pendant de nombreuses années en faisant preuve d’une intégrité et d’une honnêteté irréprochables dans l’exercice de ses fonctions et en démontrant toute la diligence raisonnable requise dans le cadre de sa fonction essentiellement politique. Il est tout simplement inconcevable que la Commission envisage de tirer des conclusions défavorables contre elle.» - Procureurs de Mme Marois


 




À l’endroit de Robert Abdallah, ex-directeur général de la Ville de Montréal



Reproche de la Commission




Avoir été en conflit d’intérêts à titre de directeur général de la Ville de Montréal à cause de liens avec divers entrepreneurs et avoir ignoré des rapports ou recommandations visant à protéger et à combattre la collusion.





« C’est du “pur ragot”. Rien n’indique que M. Abdallah serait au courant d’une ristourne entre l’entrepreneur et le fournisseur et encore moins qu’il en a profité [...] Il est évident que M. Abdallah a tout fait pour implanter un nouveau système de contrôle du coût, des infrastructures et que cette volonté a été écartée au niveau politique.» - Procureur de Robert Abdallah


 





Envers Union Montréal (L’ex-parti de Gérald Tremblay)
















Photo courtoisie








Reproche de la Commission




Avoir joué un rôle dans la collusion et la corruption, avoir sollicité du financement illégal en contrepartie de contrats municipaux





« Aucune preuve ne fut recueillie par la commission qui lui permettrait de conclure qu’Union Montréal a sollicité et\ ou obtenu du financement illégal sauf pour les agissements, si tel est le cas, de Monsieur Bernard Trépanier. » - Parti Union Montréal


 








Envers Claude Asselin, ex-directeur général de la Ville de Laval
















Photo d'archives








Reproche de la Commission




Avoir été un des organisateurs du système de collusion et de ristournes au Parti PRO des Lavallois en tant que directeur général de la Ville de Laval.





« Rien dans la preuve [...] ne démontre que Monsieur Asselin aurait participé à l’organisation d’un système. [...] Rien ne démontre que Monsieur Asselin avait été informé, ni même qu’il savait [que le système impliquait une ristourne au Parti PRO]. » - Procureur de Claude Asselin


 






À l’endroit de David Whissell, ex-ministre du Travail (PLQ)





Reproche de la Commission




«Avoir servi d’intermédiaire entre le maire de Saint-Sauveur, Michel Lagacé, et Christian Côté [Dessau] dans l’objectif que celui-ci aide la municipalité à obtenir une subvention gouvernementale.»





« Je ne me suis jamais placé en situation de conflit d’intérêts dans l’exercice de mes fonctions au gouvernement de par ma relation avec Christian Côté. » - David Whissell


 






Envers Jean Lavallée, ex-président de la FTQ-Construction
















CAPTURE D'ÉCRAN, TVA NOUVELLES








Reproches de la Commission




Avoir profité de sa position pour procurer des avantages concurrentiels à certaines personnes, dont Tony Accurso, avoir accepté des cadeaux et avantages, avoir demandé un pot-de-vin de 250 000 $, ne pas avoir sanctionné l’offre, ni dénoncé l’offre de pot-de-vin de 300 000 $ à Michel Arsenault.





« Dans sa défense, M. Lavallée indique qu’il est vrai de dire qu’il entretenait des liens de proximité avec monsieur Accurso, mais il est faux et non conforme à la preuve entendue de prétendre que monsieur Accurso avait des avantages concurrentiels pour ces raisons. » - Procureur de Jean Lavallée



 




Envers Line Beauchamp, ex-vice-première ministre (PLQ)
















Photo Courtoisie








Reproche de la Commission




Avoir permis que des représentants de firmes de génie organisent des activités de financement à son bénéfice.





« Je n’ai jamais eu connaissance de faits me permettant de douter que le Parti libéral du Québec s’assurait de respecter toutes les dispositions de la Loi électorale, celles sur le financement des partis politiques. » - Line Beauchamp



 







À l’endroit de Ramez Ayoub, nouveau député libéral de Thérèse de Blainville et ex-maire de Lorraine



Reproche de la Commission




Avoir obtenu du financement en argent comptant de la part de firme de génie





« Je suis en total désaccord [si les commissaires me blâmaient] ainsi, ils me condamneraient par association, sur des ouï-dire [...] j’insiste pour vous préciser que je ne fais pas de la politique de cette manière. Je dénonce de tels agissements et si j’étais mis au courant de tels actes, je serais le premier à contacter les policiers. » - Ramez Ayoub



 



LES FIRMES DE GÉNIE


 





Genivar (maintenant WSP), génie-conseil




Reproche de la Commission




Avoir été impliquée dans un système de collusion entre firmes de génie-conseil à Laval et Montréal et avoir contribué au financement de partis politiques municipaux et provinciaux afin d’obtenir des contrats municipaux.




Réplique




«L’entreprise souligne que les actes allégués visent un nombre extrêmement restreint d’individus ayant clairement agi, le cas échéant, à l’extérieur du cadre de leurs fonctions et causant ainsi un préjudice important à l’entreprise et sa réputation». – Chef de la direction des risques et de l’éthique


 




SNC-Lavalin, génie-conseil




Reproche de la Commission




Avoir participé à un système de collusion impliquant des firmes de génie à Montréal et avoir contribué au financement d’Union Montréal en échange de contrats municipaux.




Réplique




«Le système mis en place par la Ville de Montréal de concert avec la formation politique au pouvoir ressemble bien davantage à une forme de chantage par lequel on a monnayé le financement de la formation politique exerçant le pouvoir et octroyant les contrats municipaux, qu’à une entente secrète visant à tromper cette même ville». – Procureur de SNC-Lavalin




 


Dessau, génie-conseil




Reproche de la Commission




Avoir contribué à mettre sur pied et à organiser un système de collusion entre les firmes de génie à Montréal, par l’entremise de Rosaire Sauriol, ancien vice-président.




Réplique




Lors de son passage devant la commission, M. Sauriol a nié à quatre reprises être relié à la mise en place de ce système, malgré l’insistance du procureur. L’entreprise a donc soutenu que «compte tenu du caractère catégorique de la réponse de M. Sauriol aux questions suggestives du procureur, nous prétendons bien humblement que le reproche n’est pas fondé». – Procureurs de Dessau





 




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