Guy Laforest, ou la fierté d’être imbécile

Aujourd’hui, et jusqu’à nouvel ordre, Laforest est le seul de son espèce.

Tribune libre 2008


Bien qu’encore jeune, je suis assez vieux pour savoir que le monde est
plein d’imbéciles. [Mais imbécile comme Guy Laforest, ça c’est rare pas à
peu près !->15776] Le 13 septembre 2009, cela fera 250 ans qu’aura eu lieu la
bataille des Plaines d’Abraham. Or, en authentique héritier de l’historien
loyaliste Thomas Chapais, Laforest, professeur de science politique à
l’Université Laval, propose rien de moins que l’organisation de festivités
!
Il m’arrive rarement de traiter quelqu’un d’imbécile. Pour moi qui
apprécie la politesse, c’est là le genre d’insulte qui, je le pense
toujours, n’a guère sa place dans le débat politique. Mais là, c’est
Laforest lui-même qui, tel un quelconque député conservateur, insiste tout
en larmes pour qu’on lui serve cette épithète. Alors, bon, puisqu’il y
tient à tout prix, je m’efforce de le satisfaire.
Il paraît qu’en 1959, il s’était trouvé là aussi des imbéciles pour
réclamer la célébration du « bicentenaire ». Serait-ce parce qu’il
craignait que cela se fît que Duplessis a alors choisi de mourir six jours
plus tôt ? Si tel était le cas, et malgré tous ses défauts, ce serait là
tout à son honneur et il faudrait lui en savoir gré, ses dignes funérailles
ayant sans doute contribué à l’annulation d’un bien triste spectacle.
Aujourd’hui, et jusqu’à nouvel ordre, Laforest est le seul de son espèce.
Il n’aura aucun compétiteur, du moins on le présume. Malheureusement, il
est encore trop tôt pour le prédire avec certitude. Le titre d’imbécile est
tellement plus convoité qu’on pense.
Insultante est l’épithète d’imbécile, c’est vrai. Mais j’aurais pu, en
l’occurrence, recourir à beaucoup d’autres non moins insultantes, comme
celle de coprophage, par exemple, bien pire parce qu’infiniment plus
précise.
Luc Potvin

Verdun
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