On ne fait que commencer à afficher notre écoeurement

Guerre linguistique et bataille de la loi 103 (115)

La guérilla juridique d’Ottawa pour le libre choix au Québec

Écoles passerelles - Loi 115

Pendant la nuit infâme de l’opération «baîllon linguistique» imposée au peuple du Québec par le très opaque et sulfureux PLQ, Pauline Marois a demandé à JJ Charest «Pourquoi le premier ministre manque-t-il à son devoir de protéger notre langue, la langue française?» Malgré sa tentative peu habile de faux-fuyant à l’endroit de la question de Mme Marois, JJ nous révèle tout de même où il loge au niveau de ses loyautés.
Dans ce contexte historique abondamment documenté de génocide linguistique et culturel programmé par Ottawa qui est secondé par l’aide de financiers occultes qui ont mis ce menteur compulsif au pouvoir, JJ représente très bien l’enclave des intouchables de Westmount qui sont, pour la plupart, très à l’aise avec la mafia et l’imposition de la constitution de 1982 assortie de la charria à Trudeau: «… le gouvernement répond au jugement de la Cour suprême qui, elle, confirme un jugement de la Cour d’appel du Québec, faut-il le dire et le rappeler. Alors, la Cour d’appel du Québec a invalidé les dispositions de la loi n° 104. La Cour suprême a suivi, a déposé un jugement, a fixé un délai, M. le Président, pour que l’Assemblée nationale du Québec puisse se conformer au jugement».
Il ajoute ensuite que «Le gouvernement a donc répondu au jugement de la Cour suprême en proposant des mesures qui sont équilibrées et qui sont pragmatiques et qui protègent la langue française. D’ailleurs, nous avons proposé un ensemble de mesures, M. le Président, incluant un amendement à la charte pour que nous puissions justement renforcer davantage la présence de la langue française, et les mesures proposées vont interdire les
écoles passerelles».
Des mesures qui sont équilibrées et pragmatiques, qui protègent et qui renforcent davantage la présence de la langue française? On se sent en pleine science-fiction et ça prend vraiment un hallucinogène puissant pour clamer des âneries pareilles quand on s’apprête à faire passer une loi sans débat digne de ce nom pour permettre le contournement de la loi 101 par ces écoles passerelles qui ne seront pas interdites par ce projet de loi, elles serviront de convoyeur pour gonfler le réseau hyper subventionné des anglos.
D’autre part, la Cour d’appel du Québec est une instance juridique qui ne relève pas de son peuple ou de son Assemblée nationale. Faut-il le dire encore et le rappeler? La loi 104 avait été votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en 2002 et cette fameuse cour d’appel est composée de juges nommés par les partis politiques dominants à Ottawa. Alors, il faudrait renommer cette cour la cour d’appel d’Ottawa pour ne pas mêler le monde.
Par ailleurs, lors de la manifestation du 18 octobre contre la loi 103 (115), Jean Dorion a fait remarquer que le nombre de gens fortunés qui se prévaudront de ce nouveau privilège linguistique sera gonflé considérablement par l’implication de fondations anglophones qui verront le jour bientôt pour aider les moins bien nantis des minorités et de la majorité à atteindre ce nirvana linguistique que seules les écoles passerelles peuvent procurer.
Le pragmatisme et l’équilibre qui inspire la démarche d’aplatissement et d’avilissement linguistique que JJ Charest a imposé par le baîllon de l’affirmation minoritaire trouve tout son sens dans ce fief où des parvenus de Westmount comme lui et Brian Mulroney orbitent autour de ce vieux pouvoir indécrottable détenu par les familles anglophones et juives de cette enclave bien pourvue. Ces apôtres du pluralisme intégral et de la fragmentation nationale sont tout à fait dans leur élément dans cette ville qui a plus à voir avec l’Ontario que le Québec.
Au-delà des apparences et malgré le fait que Brent Tyler se cherche déjà des clients pour retourner à Ottawa plaider devant les perruqués en robes rouges pour rien de moins que le libre choix, il faut garder à l’esprit que l’exercice du pouvoir de Crapet premier n’a rien d’improvisé. Des riches commanditaires occultes dictaient l’agenda de cet apôtre du déni génocidaire nommé John James bien avant le référendum de 1995. Le règne de Crapet premier passera à l’histoire comme celui du don complet de nos ressources naturelles et de notre appareil gouvernemental à des intérêts privés, sur toile de fond de déclin linguistique et d’assimilation accélérée de la majorité.
***
Dans le journal Le Devoir du mercredi le 20 octobre, Pierre Langlois, de Montréal, a signé une lettre portant le titre «D’école et de langue anglaise». Comme beaucoup de jeunes ou de plus jeunes qui connaissent mal l’histoire qui a façonné notre peuple, il perçoit la guerre linguistique actuelle de la manière qui suit:

«Les débats acrimonieux à l’Assemblée nationale nous font malheureusement prendre conscience que les tensions linguistiques ne sont jamais très loin sous la surface. Les positions des divers intervenants sont pour le moins décevantes pour tous, anglophones comme francophones. La loi telle que présentée par les libéraux donne aux gens riches un pouvoir d’exception aux lois qui régissent le Québec. Imposer la loi 101 aux écoles non subventionnées, comme le veulent certains au Parti Québécois, serait une atteinte plus que déplorable aux libertés individuelles.[…] Une solution pourrait cependant faire un certain consensus. Elle est utilisée dans certaines provinces anglophones. Pourquoi ne pas permettre à tous une année d’immersion en langue anglaise au cours du parcours scolaire ? Les gens désirant voir leurs enfants posséder une bonne base d’anglais y trouveraient leur compte, puis ceux ne le désirant pas continueront le même parcours qu’auparavant. Au lieu d’imposer une solution à tous qui en mécontentera plusieurs, il serait mieux de laisser ainsi à tous une liberté de choix qui demeure cependant balisée afin que le Québec garde son visage français».

À la lecture de cette lettre, on peut constater que M. Langlois s’attarde sur la forme du débat plus qu’à son contenu - comme beaucoup de journalistes et de commentateurs par ailleurs - et on peut observer aussi qu’il a bien intégré le discours libéral à savoir que d’imposer la loi 101 aux écoles non subventionnées serait une atteinte «plus que déplorable» à des intangibles droits individuels.
La liberté d’apprendre la langue d’une minorité, que ça soit par des enfants d’une autre minorité ou ceux de la majorité, n’a rien à voir avec un droit ou une liberté fondamentale quelconque. Je mets au défi JJ Charest et son équipe de lavettes bilingues à la langue fourchu de me faire la démonstration de quel droit fondamental reconnu il s’agit.
Quoi qu’il en soit, ce qui doit primer avant tout pour le législateur à notre Assemblée nationale, c’est le droit de la majorité de vivre et de travailler en paix, bref d’exister dans sa langue. Point à la ligne.
Avant d’apprendre une langue seconde, il faut bien maîtriser sa langue maternelle. Ceux qui se battent pour angliciser leurs enfants devraient déménager ailleurs. Je suggère la même chose pour Brent Tyler.
Non aux écoles passerelles. Non à un Québec bilingue. Oui à un Québec français, enfin libre. On ne fait que commencer à afficher notre écoeurement qui débouchera sur la proclamation de notre indépendance. Charest, St-Pierre et toute cette secte du nivellement canadian: dehors!
Vive Vigile!
Daniel Sénéchal
Montréal


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