Municipalités bilingues

Give French a chance…

Des vecteurs d’anglicisation pour les nouveaux arrivants.

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Sur les 84 municipalités possédant un statut bilingue, la moitié ne répondraient plus aux critères


Le projet de loi no 14 de Diane De Courcy visant à rénover la Charte de la langue française donne à Québec le droit de révoquer un statut bilingue d’une ville si la démographie de cette dernière ne justifie plus qu’elle le conserve. Assez pour relancer le catastrophisme anti-loi 101 et réactiver une certaine mauvaise conscience des Québécois.
Depuis le projet de loi 170 adopté en 2000 pour obtenir un « statut bilingue », la Charte fixe la barre à 50 % de résidants de « langue maternelle anglaise ». Cela n’inclut donc plus, comme dans la Charte d’origine (1977), ceux qu’on nomme les « allophones ».
Actuellement, selon ce que Le Devoir a révélé, sur les 84 municipalités possédant un statut bilingue, la moitié ne répondraient plus aux critères. Parmi les municipalités qui ont l’étiquette « bilingue », neuf comptent de 20 % à 30 % d’anglophones et deux de 10 à 20 %.

Le principe semble aller de soi : si l’on ne répond pas aux critères, on perd le statut y étant rattaché.

Mais rien n’est simple en matière de langue. Le ministre de la Métropole, Jean-François Lisée, fidèle à l’esprit du discours du Centaur écrit pour Lucien Bouchard, en 1996, et empreint d’une certaine mauvaise conscience, veut rassurer : le seuil sera de 40 % d’anglophones. Un chiffre absent du projet de loi et qui semble arbitraire.

En fait, le projet loi no 14 comporte déjà un élément de souplesse propre à calmer les inquiétudes. Le ministre responsable de la Charte s’y voit bel et bien octroyer le droit de « retirer une reconnaissance [bilingue] s’il le juge approprié ». Mais, alors, il se référera à « l’ensemble des circonstances ». Or, à l’article 29.4 du projet de loi, ces « circonstances » sont précisées : « la présence historique d’une communauté d’expression anglaise recevant des services » et « la participation significative de membres de celle-ci » en son sein. Voilà qui évitera les retraits fondés uniquement sur des chiffres, non ?

Malgré tout, le catastrophisme anti-loi 101 se refait entendre. Plusieurs parmi ceux qui le portent refusent d’accepter que le français doive être aidé au Québec. Give French a chance ! L’anglais a déjà tout pour lui. Nos électroménagers, nos téléphones, Internet, etc., tout ce continent où évolue le Québec nous parle en anglais d’abord et avant tout.
Les administrations municipales donnant systématiquement des services bilingues peuvent devenir des vecteurs d’anglicisation pour les nouveaux arrivants.

Ceux qui, comme le maire de Côte-Saint-Luc, Anthony Housefather, prétendent que Québec les forcera bientôt à « cesser de communiquer avec [leurs] résidants, d’adopter des règlements et d’afficher en anglais et en français » exagèrent.
Même pour les municipalités sans statut bilingue, la Charte possède des mécanismes permettant à un citoyen de réclamer des documents en anglais, etc. Souvent, l’anglophone y reçoit le service dans sa langue sans avoir à le réclamer. Voyez les sites Internet des Villes de Montréal et Laval ; un simple bouton « English » vous permet de basculer dans un portail entièrement anglophone. Comme au gouvernement fédéral ou à Côte-Saint-Luc !


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