Lisée défend son ouverture envers les anglophones

Jacques Parizeau dénonce la dérive «bonne-ententiste» du ministre

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À partir de quel moment le bon-ententisme devient-il de l'à-platventrisme ?


Piqué au vif par Jacques Parizeau, Jean-François Lisée a défendu la bonne entente qu’il entend cultiver avec les anglophones à titre de ministre responsable de cette communauté.
« On peut être pour l’indépendance du Québec, pour le renforcement du français à Montréal, et faire ça avec de l’ouverture et de la bonne entente. Je ne pense pas que la fermeture et la mauvaise entente soit une bonne pratique envers tous les Québécois, y compris les Anglo-Québécois », a-t-il affirmé lundi avant l’étude des crédits qu’allait défendre la ministre responsable de la Charte de la langue française, Diane De Courcy.
Dans une entrevue publiée samedi dans Le Journal de Montréal, Jacques Parizeau a dénoncé la « dérive » qui a amené Jean-François Lisée à préconiser, devant un auditoire anglophone, que davantage d’employés de la Société de transport de Montréal (STM) soient bilingues, compte tenu, notamment, des nombreux touristes qui utilisent les transports en commun à Montréal. « Le prétexte touristique ne tient pas la route », juge Jacques Parizeau. Il a signalé que son directeur de cabinet, Jean Royer, surnommait Jean-François Lisée « le conseiller à l’ouverture ».
« Lisée a toujours été porté sur l’ouverture aux Anglais. C’est lui qui a rédigé le discours de Lucien Bouchard au Centaure », a rappelé l’ancien premier ministre. « Dans toutes les sociétés, il y a des apôtres de la bonne entente. Des bonne-ententistes. » Rappelons qu’en 1996, le premier ministre Lucien Bouchard avait fait un grand discours au Théâtre du Centaure, à Montréal, pour rétablir les liens avec les anglophones après le référendum.
Langue française
Un employeur, quel qu’il soit, peut faire la démonstration de la nécessité du bilinguisme pour ses employeurs, a fait valoir Jean-François Lisée, ce que « Camille Laurin, dans sa grande sagesse, a mis dans la loi 101 ». Il a souligné que la STM procédait à l’heure actuelle à une révision de ses pratiques en matière de bilinguisme. « Je suis contre la bilinguisation de la STM », a cependant tenu à préciser le ministre.
Par ailleurs, Diane De Courcy a commenté la manifestation qui a réuni quelque 200 anglophones pour protester contre le projet de loi 14 qui renforce la place du français au Québec. « Je les appelle au calme, à la modération et surtout à partager leur point de vue et à l’expliquer. Je crois beaucoup aux commissions parlementaires », a-t-elle dit avant l’étude des crédits.
De son côté, Jean-François Lisée a commenté le sondage de CBC qui montre que 42 % des anglophones ont songé à quitter le Québec à la suite de la victoire du Parti québécois aux dernières élections. Il a rappelé qu’en 1995, c’est 80 % d’entre eux qui envisageaient de partir. « C’est 42 % de trop, mais c’est un progrès mesurable », estime-t-il.
L’étude des crédits liés à l’application de la Charte de la langue française a essentiellement porté sur le projet de loi 14 présenté cet automne par Diane De Courcy. Les libéraux s’opposent au projet de loi 14 en bloc et à tout renforcement de la Charte de la langue française. « Au gouvernement, on voit le bilinguisme ou l’usage de l’anglais comme une menace qu’il faut éradiquer », a-t-il dénoncé, alors que le Québec doit « tirer son épingle du jeu dans un contexte de mondialisation ».
Pour sa part, le député caquiste Éric Caire a défendu le droit des militaires francophones d’étudier en anglais au Québec.


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