Les réactions au «Parlez bleu» d'Ofrias

Gazette muette et branle-bas sur le Net

Tribune libre

Dans ma présentation du texte : Speak French, or resign to becoming American, j’avais promis d’y revenir si jamais un nombre suffisant de lecteurs de Vigile se montraient aussi médusés que moi quant au côté explosif des propos du professeur Ofrias. Or, comme notre site a dénombré 3140 visiteurs venus lire ma présentation et le texte d’Ofrias je ne pouvais me désister. D’autant plus qu’il fallait ajouter huit rigoureux commentaires à ce nombre, dont un du professeur Ofrias lui-même. Je me devais donc de faire le suivi tel que promis.

Résumons les faits.

Le 23 juin, la Gazette publie un texte d’un certain John-Jean Ofrias. Suite à la lecture de ce texte, je suis sorti complètement ébranlé. Avais-je la berlue? Voici un prof de sciences sociales dans ce lointain collège de Long Island qui, dans un texte percutant, se prononce carrément pour l’indépendance du Québec. Son explosif texte a été courriellé à la Gazette et voici que celle-ci le publie à la toute la veille de notre Fête nationale. Un coup de tonnerre, une révolution!

Afin que les lecteurs de Vigile puissent en tirer grand profit, je me sentis en mission : celle de traduire l’article d’Ofrias et de le publier sur notre site accompagné d’une courte présentation. J’étais alors convaincu que les propos de ce prof allaient provoquer une petite tempête dans le ciel montréalais. Du moins, à l’ouest de la Main.

Il m’a semblé que je me trompais au premier abord car, dans les jours qui ont suivi ce fatidique 23 juin, aucun éditorial, aucun chroniqueur n’a même fait la moindre allusion au texte d’Ofrias. Or, ce fut une toute autre affaire sur la Toile : dans les jours qui suivirent, 594 internautes ont ajouté leur grain de sel aux propos du professeur Ofrias. Ce qui fit que pendant près de quinze jours, une formidable toile de discussion s’est tressée autour de son texte : Speak French, or resign to becoming American.

Ce pourquoi ce texte suscite tant d’émoi

Il en suscite surtout chez nos amis Anglos qui ne se sont pas encore dépouillés de leurs habits rhodésiens. Pour eux, quel scandale qu’un prof étasunien vienne, à la toute veille de la Saint-John the Baptiste Day, déclarer que le Québec est à l’avant-garde du progrès.

Et cet illuminé d’Ofrias d’ajouter que si les Québécois décident bientôt de se donner un pays, ils pourront aider le monde à se donner avec le nouveau pays ainsi créé un formidable antidote contre un néo-libéralisme rampant dont son pays est rendu incapable de s’en immuniser puisqu’il en est le grand propagateur.

Ofrias tonne : « Les 400 Américains les plus riches ont maintenant plus de richesses que les 150 millions autres les plus pauvres. » Et désespère: « Les riches élites s'enveloppent dans un drapeau américain teinté du vert de leur argent. Dans les salles sacrées du gouvernement, l’or des crucifix et des signes de dollar sont portés en harmonie. »

Selon Ofrias, toute possibilité de changement passe par un pays qui n’est pas encore aussi contaminé que le sien par l’individualisme et le pouvoir de l’argent. Premier regard : en haut au nord, au-delà du quarante-neuvième parallèle. Mais ce n’est pas tellement le Canada anglais qu’Ofrias vise puisqu’il le considère comme étant déjà en phase avancée de Mcdonaldisatiom et de Walmartisation.

Son regard se tourne plutôt vers le Québec. Il y aurait grand espoir de ce côté puisque ce qui protège encore les Québécois contre les méfaits de l’américanisation à outrance, c’est surtout le système de valeurs qu’avec le temps ils se sont donné. Mais c’est également le fait français.

Mais ce qui surtout a fait déborder le vase chez de nombreux lecteurs de la Gazette, tout en n'en remuant bien d’autres, c’est la suggestion qu’Ofrias lance à tous ceux qui veulent que les choses changent en Amérique. Ses mots frappent alors comme le tonnerre : "For me the wachword in Quebec should be :Parlez bleu"

Un Parlez bleu inconcevable à la Gazette

Dans le contexte actuel, comment croire que ce mot d’ordre pourrait être pris en considération à la Gazette ? Un tel changement de cap n’est nullement envisageable Comment effectuer un tel virage quand, en 1977, on a violemment combattu le projet de loi 101 du docteur Laurin ? Et qu’hier encore, on combattait son élargissement aux Cégeps ? Il faut savoir et le dire : malgré tous les beaux discours, la Gazette tient encore à ce que le plus grand nombre de nouveaux arrivants joigne les rangs de la minorité dite « historique ».

Pour elle, «Parlez bleu» voudrait dire faire un virage à 180 degrés. Comment changer de couleur quand, deux siècles durant, équipes éditoriales et chroniqueurs scribouillent à grand encre rouge ? En cherchant constamment à préserver droits acquis et privilèges de la minorité. Tant pis, si «Parlez rouge» avait comme dommage collatéraux de grignoter peu à peu les pouvoirs d’agir de la majorité francophone.

Le «Parlez bleu» d’Ofrias est à des kilomètres des montées de chaleur d’un Don Macpherson devant un Jean-François Lisée s’offusquant du fait que si peu d’Anglos connaissent Marie-Mai. Nous avons appris à parler français, avait à peu près répliqué le chroniqueur. «Lâchez nous avec vos Leclerc, Vigneault, Miron. »

Le «Parlez bleu» devrait obliger la Gazette à ouvrir toutes grandes ses pages aux résultats des études sur les transferts linguistiques du professeur Charles Castonguay. Tout comme Ofrias, cet universitaire ontarien provient d’un milieu culturel largement anglophone. Professeur retraité de mathématiques à l’Université d’Ottawa, il a très tôt été sensibilisé par l’extrême fragilité du fait français non seulement dans le ROC mais – ce qui le dépasse - ici même au Québec.

Les résultats des recherches de Castonguay démontrent que, si rien n’est fait d’ici quelques années, Montréal et sa couronne deviendront majoritairement de langue anglaise. Et si Montréal ne parle plus bleu, le Québec sera grandement fragilisé dans son identité profonde. De ce grave danger, la Gazette n’en a cure. Pas question de «Parlez bleu». Même si on se flatte que les jeunes générations d’Anglos soient maintenant bilingues pas question d’aller plus loin et qu’elles s’imprègnent davantage de la culture bleue, ne serait-ce que pour permettre la pérennité de ce qui semble au premier abord pour elles un heureux état de fait.

Parler rouge. Votez Canadian prescrit toujours et toujours la Gazette aux Quebecers et ceci alors que le Québec compte de moins en moins dans un Canada dont le centre du pouvoir glisse inlassablement de Toronto vers Calgary comme le démontrent si bien Darrel Bricker et John Ibbitson dans leur livre The Big Shift paru en 2013 et dont parle Jean-Claude Cloutier dans Le Devoir du 2 juillet.

Non, le journal The Gazette ne peut en un clin d’œil changer sa veste de bord pour tout d’un coup «Parlez bleu». Mais qu’en est-il de ces quelque 500 Quebecers qui, sur internet, ont fortement réagi aux propos d’Ofrias ?

Branle-bas sur le réseau social de la Gazette

Je dis bien 500, même si La Gazette dénombre jusqu’à 594 commentaires. C’est qu’il faut tenir compte que la polémique étant fortement lancée autour du texte d’Ofrias, les internautes se répondent entre eux ce qui fait que, dans ce cas-ci, nous avons spécifiquement ici affaire au phénomène des réseaux sociaux. Avec tout ce qu’Il comporte de bon comme de mauvais.

La version numérique de l’édition papier du 23 juin a dû paraître très tôt dans la soirée du 22 puisque dès 21h47 une dénommée Joanne Scullion fut la première à réagir au texte d’Ofrias. En mal : elle le qualifie (je traduis) « de simpliste et de totalement insultant pour la communauté anglophone vivant au Québec depuis 1759. C’est assez pour me faire vomir, ajoute-elle en invitant Ofrias à retourner aux États-Unis. » (Rien ne dit qu’il est au Québec).

La dame ne décolère point puisque sept minutes plus tard elle envoie un deuxième et plus long texto où elle dit à Ofrias que son ignorance est sans limite. C’est en français qu’elle conclu sa diatribe par un tout petit « Je suis né ici.»

Autre message sept minutes plus tard. Scullion affirme regretter d’être une femme puisque cela l’empêche de dire le vilain mot tant prisé par ses mâles amis : « celui qui commence par un f », se sent-elle obligée de préciser.

À 22h10, Scullion dit souhaiter qu’on empêche dorénavant Ofrias d’entrer au Canada pour raisons d’ignorance et de stupidité.

Espérons que ce soir là Ofrias ne se soit pas précipité sur son ordi car une pénible tâche aurait alors attendu Orfée. Dire que la dame est infirmière.

Les commentaires affluent le 23, les plus virulents ne venant pas nécessairement d’Anglos puisque que Stéphanie Rouillier, étudiante à l’U de M, en appelle à se désabonner de la Gazette. « Qu’est-il arrivé avec ce journal pour qu’il en vienne à publier un si ridicule article. Après tant d’années à détecter la stupidité et l’ignorance du PQ, on nous oblige maintenant à entendre ce BS. » ( OfriaS, un BS : ?)

La dame s’en prend à ses ancêtres dont elle a honte : « Trois siècles de nettoyage ethnique contre ceux qui, avant eux, étaient déjà installés au Canada (…) et qui ont encore à subir leur propagande ethnique. »

Il y en aura bien d’autres qui, les jours suivants, cracheront leur venin anti-Ofrias. Mais ce qu’il faut fortement souligner ici, ce sont les courageux internautes qui se sont mis au clavier, soit pour remercier le professeur, soit pour corriger les inepties à propos de notre histoire qu’ont crachées les Scullion, Rouillier et cie.

Je songe ici à Lily Olivier qui, dès le 24, use de la belle langue de Molière pour remercier le professeur. Tout en ajoutant : « Vous voyez comme je suis votre conseil : j’ai même traduit votre texte en français pour les internautes ». Je dois humblement ici ajouter mon grain de sel pour souligner que la traduction faite par cette étudiante de Laval du texte d’Ofrias est nettement meilleure que la mienne.

Mais comment ne pas terminer ce bref aperçu des commentaires sans faire état de celui de Sylvie Bérard qui, en anglais pour qu’ils comprennent bien, rappelle aux internautes enragés accusant le professeur Ofrias de mal connaître l’histoire du Canada, que la Gazette a déjà été un hebdo bilingue et qu’il a été fondé par le français Fleury Mesplet.

Cinq heures plus tard, Joseph Aspler lui réplique : « So ? Je traduis le reste du message : En quoi cela nous concerne qu’avant 1822, la Gazette aie été bilingue ?». Et bien, je pense au contraire que cela nous concerne fortement. Je le crois tellement que j’ai décidé que mon prochain texte cherchera à savoir si notre bonne vieille Gazette de 2014 est restée fidèle aux objectifs que s’était fixés son fondateur.

Un espoir de changement grâce à l’internet

J’ai voulu ici manifester mon grand espoir que la politique reprenne très bientôt ses lettres de noblesse. Ce qui m’a rendu si optimiste, c’est la lecture de ces quelque 600 commentaires que la Gazette a placés à la toute fin du texte du professeur Ofrias sur son site.

Dans les années soixante du siècle dernier, la télévision a changé la face du Québec. Il se peut bien que, grâce aux médias sociaux, une nouvelle Révolution tranquille soit maintenant en cour.

Bien des internautes – nous l’avons vu – ont invectivé le professeur Ofrias. Certains en ont appelé à un désabonnement de la Gazette. D’autres ont même prié Ofras de ne plus remettre les pieds au Canada. Ce sont souvent ces mêmes personnes qui ont ressorti les pires clichés à propos du Québec et des separatists.

Il reste que nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui, à travers ce flot de commentaires, ont remis les pendules à l’heure. Elles et ils l’ont fait avec intelligence et avec beaucoup de rigueur. Bravo !

Lors du Printemps érable, nous avons vu nombre d’étudiants anglophones qui, fièrement, arboraient le drapeau québécois. Elles et ils parlaient bleu. Et voici que le cri du cœur du professeur Ofrias semble également avoir été capable de soulever le sol. L’avenir est peut-être plus prometteur que ce qu’on peut lire et en dire dans nos médias traditionnels.


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14 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 juillet 2014

    En dépis de ce qu'écrit Michel Bélisle, je reste optimiste. Nous avons encore la capacité de changer les choses au Québec.
    Nous avons de grands penseurs. Je pense ici tout spécialement à Serge Bouchard. Il faut entendre l'interview que ce sage antropologue a accordé à Michel Lacombe hier midi à ICI radio-Canada-Première.
    http://ici.radio-canada.ca/emissions/le_21e/2013-2014/
    Bouchard nous montre comment nos ancêtres canadiens d'avant la session du Canada de 1763 ont eu des relations harmonieuses avec les autochtones. Selon lui, ce n'est pas pour rien qu'à l'arrivée d'un nuveau né, les parents annonçaient à ses frères et soeurs que "les sauvages avaient passé". De la fondation de Québec jusqu'à ce lâchage de la France en 1763, nous avons été un peuple qui s'est métissé avec les autochtones de la vallée du Saint-Laurent - Grands lacs compris, taut autant qu'avec ceux des Prairies et des vallées de l'Ohio et du Mississipi. Pour s'en convaincre, il ne suffit de lire que quelques pages du livre Le rêve de Champlain de David Hackett Fisher, un autre ami américain du Québec.
    Rien à voir avec la perception de la très colonisée Stéphanie Rouillier scribouillant que nos ancêtres auraient "perpétué 3 siècles de nettoyage ethnique, À cet égard, la carte de l'Amérique du Nord début du 18e siècle que nous présente ici Yvon Lagacé, est d'une éloquence criante. Ce n'est certes pas avec des autochtons-esclaves que la France aurait pu tenir le fort aussi longtemps dans cette Amérique profonde avant l'arrivée d'un certain Amerst tout décidé à fournir des couvertures contaminées pour réduire le nombre de ceux qui, à l'instar de Ponctiac, continuaient à souhaiter le retour des alliés et amis Français.
    Je vous prierais Monsieur Bélisle, de ne pas trop vous fier au gens de notre capitale nationale pour connaitre commnent notre peuple réagit contre le Système. Quand il y a mobilisation, c'est de Montréal que le courant prend force. Songez aux 200 000 personnes protestant contre la Guerre en Irak en 2003. Songez à la mobilisation pour sauvegarder notre planète le 22 mars 2012. Hier, à Montréal encore, 2000 personnes se sont déplacées pour protester contre l'actuel carnage à Gaza.
    À remarquer ici, qu'il n'y a pas ici de mouvement d'extrème droite, ni d'anti-sémitisme radical comme on en trouve dans presque tous les pays d'Europe. Cela, malgré tout le Québec bashing que nous avons à subir d'un journal aussi pro-Israël sans conditions que l'est le Suburban.
    Quant aux déboires du PQ le 2 avril, je pense que le temps du bon gouvernement a cessé. Vive Mario Beaulieu! Ensuite, quelle erreur de la part de Pauline d'avoir laisser tomber Drainville en ne parlant de la Charte des valeurs qu'à la fin de la campagne, question de sauver les meubles.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juillet 2014

    Il est probable que votre monsieur Ofrias ne soit jamais allé à Quebec City car ils verraient que les Québécois de souche de cette ville sont bien aussi américanisés et aussi modelés selon le Système que le reste du Canada et de l'Amérique du Nord.
    Il est probable que quelqu'un du dehors idéalise le Québec ou ait l'impression que le Québec d'aujourd'hui et celui de 1970 sont semblables.
    Cependant, point de Vigneault, de Miron, de Bourgault, de Chartrand, de Falardeau, de Paiement, de Michaud en herbe chez la jeune génération de Québécois de souche.
    Comme ce que vous citez d'une jeune étudiante québécoise qui dit dans son commentaire:
    « Qu’est-il arrivé avec ce journal pour qu’il en vienne à publier un si ridicule article. Après tant d’années à détecter la stupidité et l’ignorance du PQ, on nous oblige maintenant à entendre ce BS. »
    Ce n'est pas la première fois que j'entends de la part de jeunes Québécois de souche cette remarque méprisante envers le PQ qu'on associe avec le BS et les pauvres.
    Ce qui est "in" au Québec et un peu partout sur la planète et qui est synonyme de richesse et de prospérité, c'est d'adopter la pensée du Système qui veut que l'être humain abandonne son identité nationale et ethnique au profit de la nouvelle identité-Système basée strictement sur l'argent et la réussite matérielle.
    C'est l'écrivain et homme politique français Yvan Blot qui résume bien ce qu'est l'identité Système lorsqu'il écrit ceci:
    "La domination de l’argent est assurée par l’idéologie de la non discrimination. Celle-ci se montre de façon flatteuse comme voulant assurer l’égalité des hommes mais en réalité, il s’agit de supprimer toute discrimination sauf celle par l’argent afin que l’argent devienne le seul critère sur lequel on juge les hommes. Une société où seule la discrimination par l’argent existe est en réalité monstrueuse, contraire à toutes nos traditions historiques chrétiennes ou nationales. C’est un moyen de détruire l’identité nationale au profit d’un monde matérialiste sans aucune frontière."
    http://archives.polemia.com/article.php?id=4815
    D'après ce que je constate, les jeunes Québécois y sont déjà dans ce monde matérialiste sans aucune frontière où tout se passe en anglais.
    D'ailleurs le PQ est quatrième dans les intentions de votes des 18-35 ans "de souche" au Québec.
    Votre monsieur des États ne tient donc pas compte de la réalité actuelle du Québec, réalité qui va dans le sens du début du titre de l'article de monsieur Yvan Blot que j'ai cité précédemment, titre qui se lit comme suit:
    "La décadence de l'Occident américanisé et orientations philosophiques pour en sortir."
    Le Québec a manqué une belle chance de montrer qu'il était moins décadent que le reste de l'Occident à la dernière élection en avril dernier.
    Je crois que cette décadence est désormais profonde et que les peuples s'obstinent dans cette décadence et que ça va finir comme à l'époque de Noé.
    D'ailleurs, les catastrophes naturelles semblent en augmentation depuis le début du 21e siècle.

  • Mario Boulet Répondre

    18 juillet 2014

    Voici le lien:
    Opinion: Speak French, or resign to becoming American

  • Yvon Lagacé Répondre

    18 juillet 2014

    http://www.montrealgazette.com/life/Opinion+Speak+French+resign+becoming+American/9964090/story.html

  • Claude G. Charron Répondre

    18 juillet 2014

    Il serait interessant que quelqu'un qui s'y connait mieux que moi en informTique, place le lien pour acceder a l'article d'Ofrias et les commentaires 600 a ce jour!!'
    Gaston Carmichael l'avait fait avec bonheur dans ma presentation d'Ofrias. C'est dire que cela se fait
    C'laude G

  • André Lefebvre Répondre

    18 juillet 2014

    Bonjour M. Charron.
    Comme il semble que l’article que j’ai proposé ne sera pas accepté par Vigile, je m’explique sur la différence des Québécois vs « l’américanisation à outrance ».
    L’Impérialisme américain prend sa source chez une nation qui a subi quatre invasions de leur île sur une période d’un millénaire; et tous ces envahisseurs vivaient de rapine et de pillage. De plus, chacun reléguait l’envahisseur précédant à l’état de citoyen de dernière classe.
    Les Québécois tirent leur origine du peuple de France; cette population qui subissait les attaques de ceux, venant de l’île, qui pillaient sans prendre le territoire.
    L’apprentissage des deux nations est complètement à l’opposé l’une de l’autre.
    C’est là notre différence.
    André Lefebvre

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juillet 2014


    Bravo pour ce que vous avez dit dans "Speak French, or resign to becoming American", M. Ofrias.
    Il est bien évident que la langue agit sur la façon de fonctionner de notre cerveau, et qu'elle façonne ainsi la pensée.
    S'exprimer autrement que par l'anglais, façonne forcément une autre façon de penser, une autre façon de voir le monde.
    Et si la liberté du monde se joue dans sa capacité à préserver sa diversité de penser, alors il faut sauver les langues, et le français au Québec, en faisant de cette province, un pays, une Nation.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2014

    Quand j'était jeune la "Gazette" on s'en servait comme
    papier pour se torcher. On l' appelait en Français du
    "torching paper" ou du Power corp. S'est simple et facile
    à comprendre. Pas besoin de grammaire pour comprendre
    juste un peu de logique.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2014

    @ André Lefebvre.
    Je pense que vous avez raison, Ce que vous appelez l'âme du Québec, c'est le système des valeurs que nous nous sommes donné et qui, d'une certaine façon, nous rend différents des autres provinces et des autres États américains. Nous nous approchons de l'Europe, surtout des pays scandinaves avec les mesures de solidarités que nous nous sommes donnés, surtout depuis la Révolution tranquille, comme le gel des frais de scolarité, les garderies à 5$ puis à 7. Cet esprit de solidarité, nous l'avions avant même es années 60. Notre singularité prend ses racines dans notre histoire, dans notre relation avec les autochtones, dans la bataille de nos ancêtres pour la survivance.
    Le professeur Ofrias a remarqué cela et c'est tout en son honneur. Or, s'il est au courant de ce qui se passe actuellement au Québec, il doit craindre comme nous que toute cette spécificité soit en grand danger avec le gouvernement Couillard.
    Il faut lire ce qu'écrit Josée Legault aujourd'hui, article que la direction de Vigile a eu la bonne idée de placer en première page. Le scandale des rénumérations du docteur Bloduc est exessivement grave. Les honoraires exorbitants des médecins étaient déjà une question qui entravaient la possibilité pour le Québec d'avancer vers plus de justice sociale. Cela provenait déjà des trop grands pouvoirs que les corporations professionelles ont toujours eus au Québec.
    Comme l'explique, madame Legault ce matin, le problème s'est accentué quand Gaétant Barette a négocié les honoraires des spécialistes avec Couiiard comme interlocuteur gouvernemental. La plus pesante argumentation de ce pesant radiologiste, c'est que nos pauvres médecins sont grandement sous-payés par rapport à ceux des autres provinces et des États-Unis.
    Cet argument n'a plus sa place aujourd'hui. Il faudrait même que les médecins et autres professions acceptent de voir leur réminération baissées si le Québec veut continuer à se distinguer en Amérique du Nord.
    Aux nouvelles françaises cette semaine, un reportage montrait que cette gangraine corporative existe également dans l'Hexagne. On donnait l'exemple des vétérinaires qui, d'une part, contingente l'entrée à l'université pour rester peu nombreux à se partager l'assiette au beurre et, d'autre part, décider tous ensemble, de donner des services à la population à des coûts faramineux.
    Ce n'est pas la Gazette qui va régler notre problème. Elle va surtout souligner que nous sommes la province la plus taxée et la plus endettée. C'est vrai que La Presse et le Journal de Montréal ne font pas tellement mieux de ce côté-là. Mais au moins, il y a encore débat dans le société québécoise. Ce qu'il ne peut y avoir dans un journal qui a surtout pour rôle de toujours travailler pour que le PLQ reste qu pouvoir, si corrompu et si néolibéral qu'il soit.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2014

    Bonjour,
    Merci d'avoir souligné ma traduction. Premièrement, je trouvais personnellement que votre traduction était bien meilleure que la mienne ! Vous vous en êtes mieux sorti avec le piège de la distinction entre l'argent, l'État et la religion. À ce niveau-là, ma traduction piétinait.
    Malheureusement, ayant oscillé toute ma vie entre le souverainisme et le fédéralisme, et étant redevenu plus indépendantiste que je ne l'avais jamais été lors des dernières élections, (principalement à cause de PKP), je suis en train, depuis quelques jours, de revenir au fédéralisme.
    Je ne tomberai pas dans les méandres des explications, dans le pourquoi du comment, mais disons que cet honneur que vous me faites en me nommant ainsi dans votre article arrive à un drôle de moment.
    Je suis dans un moment de réflexion : la balance est pleine des deux côtés, et je ne sais plus de qu'elle côté elle finira par s'écrouler, encore... J'espère seulement qu'elle penchera pour de bon cette fois, que ce soit vers l'indépendance, ou la fédération.
    Mais, tout ça est bien personnel, donc encore une fois, merci quand même.
    Lily Olivier

  • Gaston Boivin Répondre

    17 juillet 2014

    Mes excuses pour l'erreur qui s'est glissée dans mon commentaire précédent, dans lequel, par inadvertance, j'ai malencontreusement attribué la paternité du texte paru sur Vigile le 21 janvier 2010 à monsieur Yvan Parent, alors que j'ai réalisé ultérieurement que son auteur était anonyme: Ma mémoire ma joué un tour!

  • Yvon Lagacé Répondre

    17 juillet 2014


    « Trois siècles de nettoyage ethnique contre ceux qui, avant eux, étaient déjà installés au Canada (…) et qui ont encore à subir leur propagande ethnique. »
    J'inviterais l'étudiante qui a fait ce commentaire à réviser son histoire, à savoir qui étais là avant qui?
    J'ignore la fiabilité de cette carte, mais elle indiquerais le territoire de la Nouvelle-France (Canada) vers 1750, territoire majoritairement francophone.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Nouvelle-France_map-fr.svg
    Je crois que M. Ofrias nous offre d'excellents conseils que nous devrions suivre. J'espère un réveil des Québécois en grand nombre.
    Merci pour cet article M. Charron.

  • André Lefebvre Répondre

    17 juillet 2014

    Merci M. Charron pour cet article qui donne espoir et ranime la persévérance.
    "...puisque ce qui protège encore les Québécois contre les méfaits de l’américanisation à outrance, c’est surtout le système de valeurs qu’avec le temps ils se sont donné. Mais c’est également le fait français."
    Qu'un américain puisse percevoir cette différence me réjouit au plus haut point. Mais cette différence nous ne nous l'avons pas donné "avec le temps"; elle origine de l'apprentissage de notre nation. Je l'explique dans un article soumis ici qui paraîtra s'il est accepté sur tribune libre.
    Je pense, personnellement, que l’essentiel du problème actuel au Québec n’est pas une question de « langue », mais bien une question « d’âme ».
    Car une langue sans âme n’a absolument rien à dire d’important; tandis que l’âme survivante d’une nation garde automatiquement sa langue pour défendre ses valeurs profondes.
    C'est cette âme qu'il nous faut sauver de ce que le professeur Ofrias appelle l'américanisation à outrance.
    La question est de savoir combien, chez nous, en sont conscients.
    André Lefebvre

  • Gaston Boivin Répondre

    16 juillet 2014

    Monsieur Charron, non seulement la Gazette a déjà été un journal bilingue, mais lorsqu'il a vu le jour en 1778, il fut à l'origine publié en français, d'abord sous le nom de '' Gazette commerciale et littéraire'' et ensuite sous celui de ''Gazette littéraire'' et ce jusqu'en 1785, alors qu'il devint une publication bilingue sous celui de ''La Gazette de Montréal / The Montreal Gazette'', le tout jusqu'en 1822, alors qu'ìl devint unilingue anglais sous celui de ''The Gazette''.
    Pour en savoir plus sur l'histoire de cette publication ainsi que sur ses changements de noms, voir mon commentaire, en date du 23 janvier 2010 13h01, à l'article de monsieur Yvan Parent, daté du 21 janvier 2010, publié sur Vigile.Net sous le titre de ''Outré par The Gazette'', que l'on peut retrouver à l'adresse suivante:
    www.vigile.net/Outre-par-The-Gazette