Fonction publique: douloureuses compressions à prévoir

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L’austérité peu créative au menu libéral

(Québec) Deux années de vaches maigres sont à prévoir pour l'administration publique québécoise. Laissant entrevoir des compressions douloureuses, le premier ministre Philippe Couillard a prévenu hier l'ensemble des mandarins réunis derrière des portes closes pour un premier échange face à face.
Comme l'ont fait dans le passé Jean Charest et Pauline Marois, M. Couillard a convoqué l'ensemble des dirigeants d'organismes, des sous-ministres et des sous-ministres adjoints afin, pour la première fois, de leur faire part directement des orientations du gouvernement. Après les habituels mots d'encouragement et les appels aux changements créatifs, il n'a pas caché que l'administration aurait à traverser des heures sombres. «Il y aura des moments difficiles à vivre», a dit en substance M. Couillard, selon les sources jointes par La Presse.
Il n'a pas parlé explicitement du gel des salaires dans le secteur public, mais il a indiqué «qu'il serait dommage de proposer zéro augmentation pour chacune des quatre prochaines années» aux jeunes fonctionnaires qu'on veut retenir dans le secteur public, a résumé une autre source présente à la conférence. Il est conscient des négociations prochaines, et espère qu'une marge de manoeuvre permettra de retenir les jeunes, résume-t-on.
Comme le ministre des Finances Carlos Leitao la semaine dernière, M. Couillard a relevé que, dans le secteur public, plus de 15 000 employés chaque année prendront leur retraite, ce qui représente une occasion pour les responsables de réduire les coûts. La seule progression des employés du secteur public dans les échelons entraînera une augmentation de 5,4 milliards sur cinq ans, et ce, même si on leur imposait un gel salarial, a-t-il expliqué devant les 300 mandarins réunis.
En présence du secrétaire général du gouvernement, Roberto Iglesias, M. Couillard a souligné que l'atteinte du déficit zéro dès la prochaine année financière, soit en 2015-2016, était incontournable. «Nous n'avons pas le choix», a résumé un haut fonctionnaire, convié comme les autres à «un exercice majeur et prioritaire» de revue de programme susceptible de «changer le visage du Québec». Les gestes du dernier budget ne sont qu'un coup de semonce; Québec sera «forcé de poser des gestes supplémentaires», prévient-on.
Propositions d'économies
Au passage, Philippe Couillard a demandé aux sous-ministres et aux dirigeants d'organismes de «consulter leurs employés» pour obtenir des propositions d'économies. Il faisait écho à la démarche annoncée en matinée par son président du Conseil du trésor, Martin Coiteux.
En conférence de presse, M. Coiteux s'est dit prêt à écouter les propositions de la population sur les compressions à venir, un dialogue plus «constructif» avec le gouvernement, plutôt que des manifestations bruyantes.
«Nous devons mettre de l'ordre dans les finances publiques. En d'autres mots, nous voulons faire le ménage. Et pour ce faire, tout le monde doit participer à cet effort national», a-t-il expliqué, reprenant le mandat de sa Commission permanente de révision des programmes, menée par l'ex-ministre libérale Lucienne Robillard.
M. Coiteux a annoncé une plateforme internet qui permettra aux citoyens d'offrir leurs suggestions quant aux économies possibles dans le budget de l'État. L'été dernier, il avait qualifié ce projet de «boîte à idées».
Il prévoit aussi des rencontres avec les centrales syndicales. Car le débat «ne se passera pas dans la rue», a averti M. Coiteux.
«Ce que nous voulons, c'est que [les citoyens] prennent part à cette réflexion collective de façon constructive, a-t-il dit. J'invite donc les citoyens à participer en grand nombre à ce dialogue social.»


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