La Presse, grande castratrice de la Révolution tranquille

Fête nationale et Révolution tranquille

1ère partie

Tribune libre

Dans son éditorial du 23 juin dernier, André Pratte se disait d’accord avec les coupures dans l’aide que le gouvernement apporte aux célébrations de la Fête nationale.

Il écrivait : « Cependant, comparé aux soins de base (donnés ou pas) aux personnes âgées, le financement de la fête nationale est-il une priorité? »
Et si c’était son journal qui était en grande partie responsable du sort aujourd’hui réservé aux personnes âgées?

La Presse des années cinquante avait été un important acteur dans l’élan que la Révolution tranquille donna au Québec. En devenant son acquéreur, c’est cet élan qu’à l’instar de Trudeau, Paul Desmarais a voulu freiner. Freinage qui affecte tout autant nos personnes âgées que les célébrations de la fête nationale. Voyons comment on en est arrivé là. Tout commence en 1960.

La révolution Tranquille

Le 22 juin de cette année là, le Parti libéral prenait le pouvoir au Québec. C’était le début de ce que l’on a par la suite appelé « la Révolution tranquille ». L’expression n’était point fortuite tellement nombreux allaient être les bouleversements politiques qu’allait accomplir le gouvernement de Jean Lesage. Le tout avait débuté sur une promesse de ce dernier durant la campagne électorale, celle de pourvoir le Québec d’un régime universel d’assurance hospitalisation.

Un tel engagement ne pouvait que susciter de vifs débats sur la place que devraient dorénavant être celle des communautés religieuses dans nos institutions de santé. Ainsi que, par ricochet, dans les autres secteurs d’activités où elles dominaient. Comme en éducation.

La population semblait d’accord à franchir ce cap d’autant plus que le début de la télé avait permis à nombre d’intellectuels, d’universitaires, d’artistes marginaux d’être enfin vus et entendus dans les chaumières. La plupart de ces personnalités s’étant opposées aux politiques conservatrices de Duplessis, elles n’avaient que peu de chances de publiquement pouvoir exprimer leur point de vue. Mais voila que tout change avec l’éruption du petit écran dans les salons. Sans compter que tout cela était parfaitement synchronisé avec l’arrivée de la pilule. Et de Jean XXIII.

Les choses changent d’autant plus vite que certains des plus importants ministres ont tendance à aller chercher les conseils d’universitaires afin de les aider à donner plus de cohésion aux projets qu’ils auront à défendre devant les autres ministres. Et devant la population. C’était le cas de Paul Gérin-Lajoie à l’Éducation, et de René Lévesque aux Richesses naturelles. Mais ce l’était surtout pour le premier ministre Lesage quand il revêtait son costume de ministre des Finances. En ces cas là, Jacques Parizeau n’était jamais très loin.


Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    21 août 2015

    Monsieur Charron,
    Vous suscitez ma curiosité sur un sujet très important pour l'avenir du Québec. En effet, nous devons bien comprendre notre histoire et toutes les embûches qui furent érigées à l'encontre de nos aspirations, dont l'indépendance politique qui permettrait notre épanouissement au sein de toutes les Nations, dont les États-Unis, l'Iran, la Chine, le Canada, la Russie, la France, etc...
    Je suis impatient de lire la suite.