Éthique pour tous

Éthique et politique



(Québec) Ce qui vaut pour les autres vaut pour soi et les siens. C'est ce qu'on a envie de dire à la ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau, ce matin.
Étonnamment, elle a vu d'un très bon oeil, dès ce week-end, la deman­de du maire de Montréal de créer un poste de commissaire à l'éthique pour les élus municipaux.
Bien sûr. Elle n'avait pas le choix. Si elle avait rejeté la demande de Gérald Tremblay, elle aurait paru cautionner la conduite inacceptable de l'ex-président du comité exécutif de la métropole, Frank Zampino. Impossible.
Ce qui étonne, à vrai dire, est que son propre gouvernement, lui, n'a toujours pas donné suite à son engagement de créer un poste de commissaire à l'éthique pour les députés de l'Assemblée nationale. Son engagement date pourtant de 2003.
Le problème n'est pas Mme Normandeau. C'est le gouvernement Charest. Il se traîne les pieds.
Résultat : il est mal placé aujourd'hui pour montrer la voie de la vertu aux élus municipaux. Il n'est pas crédible.
Voilà pourquoi lorsque, comme hier, Jean Charest réaffirme une fois de plus sa volonté d'aller de l'avant pour les parlementaires, on demande à voir.
Si au moins l'ADQ et le PQ avaient forcé la main aux libéraux lorsque ces derniers étaient minoritaires... Mais non! Pour les partis d'opposition, ce dossier redevient prioritaire uniquement lorsqu'ils peuvent marquer des points politiques. C'est navrant.
On l'a vu lorsque le commissaire au lobbyisme, André C. Côté, a exonéré de tout blâme Philippe Couillard, qui a négocié son embauche chez Persistence Capital Partners alors qu'il était ministre de la Santé. L'opposition s'est alors rappelé que le mandat de M. Côté se limite aux lobbyistes. Elle a fait flèche de tout bois.
Pour poursuivre sur ces vertueux élans circonstanciels, on peut aussi remarquer que c'est pour se sortir du pétrin que le maire de Montréal vient de suggérer la création d'un commissaire à l'éthique pour les élus municipaux.
Puisqu'il en est encore au point de départ, invitons le gouvernement, comme il le suggère soudainement, à créer un poste de commissaire à l'éthique dont les responsabilités couvriraient non seulement les députés mais également les élus municipaux. Un bureau élargi éviterait effectivement que l'on multiplie les postes du genre.
Un commissaire à l'éthique ne remplacera jamais le bon jugement individuel. Il n'empêchera pas certains de se mettre les pieds dans les plats.
N'empêche qu'il agira comme un aiguillon. Il en obligera quelques-uns à réfléchir avant d'agir, ce qui sera déjà bien. Et il permettra de sanctionner nos représentants qui manquent de jugeote.


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