Escouade « Marteau » et « Brigades « Ciment »?

l'effort devra débuter par ceux et celles qui font les Lois et exigera par la suite de chaque citoyen d'aller un peu plus loin

Tribune libre 2009


Madame Michelle COURCHESNE

Ministre de l’éducation, du Loisir et du Sport
Monsieur Claude BÉCHARD

Ministre de l’Agriculture, des Pêcheries, de l’Alimentation et

Responsable de la Réforme démocratique

Assemblée nationale du Québec

Québec (Québec)
Objet : Escouade « Marteau » et « Brigades « Ciment »?
Madame, Monsieur les Ministres,
"Si tu ne t'occupes pas de la politique, c'est la politique qui s'occupera
de toi ..."! Le débat animé et actuel concernant les magouilles
entrepreneuriales et politiques, les détournements de fonds et le
financement électoral des individus et des partis - qu'il soit municipal,
provincial ou autre - devrait tous nous interpeller, en allant voter
d’abord !, mais à nous faire passer à l'action, collectivement et
individuellement, sur l'importance d'une éducation à l'implication
citoyenne et au financement démocratique de nos institutions.

Dans une société comme la nôtre où l’on aspire à la justice, à la liberté
et à la démocratie et où on ne manque jamais une occasion de se "peter les
bretelles", comme à l'étranger, sur notre fonctionnement démocratique, les
enjeux reliés à l'importante et nécessaire éducation à l'implication
citoyenne devraient se faire maintenant et non seulement pendant ces
quelques jours d'un scrutin municipal.

En effet, au lendemain du 1er novembre, chaque citoyen sera amené à
participer dans un autre processus électoral dans, on ne sait plus trop
combien d'instances. Ce sera l'élection d'un Premier ministre via
l'élection d'un député fédéral ou provincial (et Dieu sait que nous avons
été gâtés ces dernières années) mais aussi à l'Assemblée générale de sa
Caisse populaire, à son Conseil d'établissement scolaire ou hospitalier et
ensuite pour son Commissaire d'école. Et M. Harper qui voudrait en plus que
l'on élise les sénateurs !

En fait, à entendre et à focaliser sur ces collusions aux uniques
élections municipales à Montréal, Boisbriand, Deux-Montagnes où
particulièrement dans la région métropolitaine –qui fait 50 % de la
population du Québec et où il se brasse énormément d'argent, j'en conviens- on délaisse les enjeux courants et ô combien importants de la Cité. Nous
mettons trop facilement de côté leurs nécessaires liens avec les règles,
mais aussi ces trous et ces passoires du financement électoral qui sont
pratiquement les mêmes, à tous ces petits et grands niveaux politiques du
Québec. C’en est d'autant plus dangereux que les taux de participation à
ces futurs scrutins, scolaires par exemple, risquent à nouveau d'être
anémiques, pour ne pas dire faméliques et ramener malheureusement notre
déficit démocratique à zéro !

Pourtant quel est le budget annuel en infrastructures, en constructions ou
en rénovations d'une seule commission scolaire comme ces trois qui oeuvrent
parfois sous le couvert de partis mal connus sur le populeux territoire de
Montréal ? Ou encore celui des 69 autres qui opèrent dans la proximité et
la promiscuité des liens des citoyens des régions ? Les 1 311 élus des
commissions scolaires du Québec ne gèrent-t-il pas des budgets 2 à 3 fois
plus élevés que ceux des élus municipaux? N'est-ce pas là autant de portes
d'entrées pernicieuses pour un cabinet d'avocats, une firme d'ingénierie ou
un entrepreneur véreux ou mafiosi - pas seulement reliés à la construction! - afin d'obtenir un prochain contrat de contentieux juridique, pour le renouvellement d’un parc informatique, la construction d'une nouvelle école - lorsqu'il y en a ! - ou celui d'un petit parc dans la cour d'une autre, ou éventuellement pour louer des chambres ou une salle pour le prochain Congrès annuel des cadres supérieurs ?

Toute Escouade "Marteau" n'aura de sens, à mon avis, que si l'on réussit à
associer celle-ci à des Brigades "Ciment" de cours d'éducation à
l'implication citoyenne pouvant être offerts dans toutes les écoles. À la
seule condition bien sûr que ceux-ci se traduisent par des devoirs
réguliers, des stages supervisés et surtout des applications concrètes de
chaque étudiant dans son propre et futur milieu de travail, qu'il soit du
domaine public ou privé.
Pour y arriver cependant, l'effort devra débuter par ceux et celles qui
font les Lois et exigera par la suite de chaque citoyen d'aller un peu plus
loin que de téléphoner, calé dans son sofa, et de payer 0,50 $ par appel
pour évincer, aux heures de grandes écoutes, un beau corps bronzé du "Loft"
ou une superbe voix puissante de la "Star Académie" !
Gérard Briand

Montréal (Québec)


C.C. Madame Sylvie Roy et Messieurs Pierre Curzi, Gérard Deltell, Stéphane
Bédard et Amir Khadir, commission des institutions et critiques des
oppositions officielles en matière d’éducation et de réforme parlementaire

Ministres et députés
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L’auteur habite Rosemont. Détenteur d’une MBA (spécialisée en entreprises collectives) et collecteur de dons rattaché à des organisations nationales bénévoles, il est également chargé de cours en gestion philanthropique aux niveaux collégial et universitaire.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2009

    Le métier de député n'exige aucun diplôme. L'éducation démocratique devrait peut-être commencer par nos élus.
    Des cours d'histoire du Québec, de science politique et d'éthique devraient être obligatoires pour ces personnes supposées bien nous représenter.