Madame Hélène David, Députée d’Outremont
Ministre de la Culture et des Communications et
Responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française
Québec (Québec)
Madame la Ministre,
Depuis avril 2014, les importantes responsabilités ministérielles de la Culture, des Communications et de promotion de la langue française qui vous échoient, m’incitent à vous interpeller et même vous déranger en pleine période de vos vacances, sans doute fort bien méritées.
Je tiens surtout à le faire afin que vous portiez au plus tôt à l’attention du premier ministre Couillard, l’important acte antidémocratique dont fait l’objet actuellement - en pleine campagne électorale fédérale - les Québécois, mais aussi les francophones au Canada, spécialement depuis ce premier débat télévisé des chefs, présenté en anglais seulement, par le magazine torontois Maclean’s.
Ce débat d’information à la citoyenneté est une autre manifestation, à mon avis, et celui de milliers de Québécoises et Québécois, du recul et de l’exclusion du fait français, sinon de la nation québécoise, pourtant co fondatrice du Canada dont votre chef souhaite tant célébrer le 150e anniversaire en 2017. Une nation-Québec reconnue pourtant par Stephen Harper et indéniablement porteuse d’Avenir dans la Francophonie mondiale.
Je me souviens du Maclean’s…
Avant même les premières minutes de ce débat strictement anglophone, je me suis rappelé la choquante page couverture « Bonhomme Carnaval » du Macleans de septembre 2010. « Je me souviens » que cette page titre tirait à boulets rouges sur le Québec et les Québécois tout comme ses fortes apparences de corruption généralisée. Je m’en rappelle, même si à mon avis et celui de divers spécialistes de la GRC, ce degré de collusions ne faisait que surpasser, pour une première fois, celui tout aussi mafieux chez nos voisins de l’Ontario.
« Je me souviens » surtout, que l’ex Premier ministre libéral Jean Charest n’avait pas lésiné à ramener à l’ordre publiquement – peut-être était-ce, après coup, un leurre bien calculé quand on sait maintenant le nombre incalculable d’élus interrogés à ce jour par l’UPAC! – en adressant une lettre à l’éditeur du magazine appartenant à l’important consortium Rogers Communications. J’ose vous rappeler qu’après 5 ans cette lettre est toujours à ce jour sans excuses offertes aux Québécois.
Si une ex page titre du Macleans avec Bonhomme Carnaval sur la corruption au Québec incitait en septembre 2010 une lettre-réplique du premier ministre du Québec, comment en pleine campagne électorale fédérale en 2015, peut-on sortir de sa tanière estivale le premier ministre Philippe Couillard de L’Espinay, dit l’Ours?
Peut-on rappeler au député de Roberval son discours d'assermentation sur l’éthique et l’intégrité alors qu’il était assermenté il y a 18 mois comme nouveau chef de gouvernement à l’Assemblée nationale? Un véritable chef d’État n’a rien à dire suite à ce récent débat télévisé antidémocratique devant pourtant réunir sans exception des chefs de partis fédéraux? Des chefs de partis qui prétendent tous défendre la démocratie, sinon les intérêts supérieurs du Québec et qui sont tous unanimes devant les caméras à ne pas soustraire ou exclure, mais plutôt à promouvoir le français, seule langue officielle d’état parmi les 35 états des Amériques?
Pour des raisons éthiques et d’intégrité et d’ici le Sommet des Nations-Unies sur les changements climatiques en novembre prochain à Paris, le premier ministre Philippe Couillard de L’Espinay prévoit-il par exemple faire un choix sur sa double citoyenneté dont il a raison d’être si fier, canadienne ou française? Récemment, Thomas Mulcair l’aspirant premier ministre du Canada a annoncé qu’il renoncerait à son statut de Français une fois, le cas échéant, élu chef de l’État canadien. Il ose le faire comme l’ont fait naturellement en quelque sorte l’ex-ministre Marie Malavoy et les chefs libéraux Stéphane Dion et Michael Ignatieff ou plus récemment, Michaelle Jean, aussitôt celle-ci intronisée Gouverneure générale du Canada; ce qui ne l’a jamais empêchée depuis, d’accéder aux plus hauts échelons parmi les leaders mondiaux, soit Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie?
Après les gants de boxe de Justin et le marteau-piqueur de Coderre…
la guillotine de Couillard pour la défense du français et les intérêts du Québec ?
Spécialiste obsédé par la guillotineet conférencier invité par le passé devant de centaines de militaires américains alors qu’il conseillait le Ministère de la Santé du Royaume d’Arabie saoudite - pays no.1 dans le monde pour bafouer les droits de la personne comme ces 1 000 coups de fouet prévus à Raif Badawi - Philippe Couillard doit couper court à ses vacances. Il n’a d’autres choix que de lâcher sa canne à pêche au saumon ou à l’ouananiche sur le lac Saint-Jean, de débarquer de sa chaloupe et poser pieds sur terre pour intervenir dans la présente campagne électorale fédérale.
Au cours des dernières semaines, Kathleen Wynne son homologue première ministre de l’Ontario tire à boulets rouges sur Stephen Harper. Justin Trudeau se préparait à ce débat télévisé de Maclean’s en sortant de nouveau ses gants de boxe. L’ex-ministre libéral Denis Coderre – bien loin des petits coups de savate symboliques d’Amir Khadir sur un portrait du va-t-en-guerre Georges W. Bush ! – préfère maintenant le massacre public à la tronçonneuse ou au marteau-piqueur. Tel un Guibord, le Premier montréalais s’en va-t’en guerre contre Postes Canada.
Jusqu'où les francophones au Canada et surtout le Québec - et les Québécois grands porteurs du fait français dans les Amériques - cesseront de se faire "deleter" dans le Canada anglo-saxon multiculturel? Comme des gaz inertes, les médias francophobes de Toronto et de l’ouest profond et bitumineux ne cessent de placer le français sur un même pied d’égalité que le serbo-croate ou le mandarin, sinon au même rang que le tsetsaut ou le pentlach ; deux langues autochtones déjà éteintes en Colombie-Britannique, selon les données de l’Atlas des langues en danger de l’UNESCO!
Pourtant, l'UNESCO considère que les langues appartiennent au patrimoine culturel immatériel de l'humanité. L’UNESCO affirme également qu’une langue parlée sur terre disparaît en moyenne toutes les deux semaines ! Les linguistes d’ici et d’ailleurs sont préoccupés par ce phénomène, car les langues qui disparaissent sont souvent des langues qui contiennent des phénomènes linguistiques rares, voire uniques. S'ils n'ont pas été répertoriés, enregistrés, étudiés et valorisés, ils seront perdus à jamais.
Forces… d’inertie et dérives antidémocratiques au Québec et hors Québec
Voilà toute l’importance de dénoncer la dérive et le format pernicieux antidémocratique de ce débat télévisé orchestré par Macleans. Celui-ci a permis d’inviter Élisabeth May, chef du Parti vert du Canada (PVC), parti représenté par un seul siège à la Chambre des communes. Pourtant, le Parti vert et ses 308 candidats ont obtenu 576 221 votes au total lors de l’ dans les 13 provinces et territoires du Canada. Pour leur part, les 75 seuls candidats du Bloc en récoltaient 1,5 fois plus environ, soit 889 788 votes, au Québec seulement!
Pourtant, Macleans (et ses partenaires, soit CityTV de même que la chaine d’affaires publiques par câble CPAC et des médias multiculturels) n’a pas hésité à exclure de cette importante tribune Gilles Duceppe, le nouveau chef du Bloc québécois avec ses deux députés élus démocratiquement à la Chambre des communes. Comble d’ironie, on l’oublie trop facilement aussi, ces diffuseurs Canadian ont exclu également Jean-François Fortin, ex-député bloquiste et ex-candidat à la chefferie du Bloc, maintenant chef de Forces et Démocratie, un parti officiel reconnut par Élections-Canada avec sa marque distinctive de défense des régions. Forces et Démocratie est représenté actuellement par ce même député Fortin du vaste comté de Haute-Gaspésie - La Mitis - Matane-Matapédia, mais aussi par l'ex-néo-démocrate et actuel député de Repentigny, Jean-François Larose.
Même plus hors Québec, Forces et Démocratie vient de recruter pour le comté d'Avalon, la Terre-Neuvienne Jennifer McCreath qui s'identifie comme transsexuelle, mais aussi Toban Leckie, maitre en économie canadiennes et guide plein air qui se présentera comme candidat dans Toronto-Kawartha dans la région de Peterborough.
Pour toutes ces considérations, je vous prie, Madame la Ministre, de faire tout en votre pouvoir pour fouetter en quelque sorte – surtout pas à 1 000 coups de fouet barbares saoudiens à la Raif Badawi ! - le premier ministre Couillard pour une meilleure défense de la langue française et des valeurs distinctives et particulières du Québec. Merci de le faire, spécialement en cette présente campagne électorale fédérale où le poids et les intérêts spécifiques du Québec ne cessent d’être marginalisés et à ce rythme… anglo guillotinés!
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
19 août 2015Monsieur Couillard s’inquiète pour rien!
Non! Ce n’est pas le titre d’un roman, quoique ce serait amusant de voir un premier ministre mis en scène, à la manière d’un House of cards de Beau Willimon, et d’en faire une série télévisuelle.
Commençons par le commencement : un pays, qu’est-ce à dire?
On parle de désigner des espaces géographiques aux statuts très divers : par exemple, Kanesatake, un établissement Mohawk.
Donc, on devrait être d’accord pour dire que le mot «pays» sert comme désignation géographique, qu’il est, pour nous, ce lieu géographique qui, historiquement, provient de ce peuple que nous sommes, – comme aux États-Unis, nos compatriotes possédant des ascendances assez diversifiées merci! – qui partage les mêmes us et coutumes.
Lorsque quelqu’un te racontera son mal du pays, mon cher Philippe, tu comprendras qu’il s’ennuie de quelque chose d’éminemment beau. Quand l’autre s’écriera «Le Québec, c’est ma terre natale!», tu ressentiras une fierté non dissimulée.
Il nous faut, maintenant, rayonner! Entonner notre chant dans la cacaphonie qui nous sert de concert des nations…
Alors, confions aux députés-es du Bloc québécois la tâche d’exprimer notre vision du monde aux autres peuples, d’agir, en quelque sorte, en émissaires de nos affaires étrangères.
Qu’avez-vous à craindre, monsieur le premier ministre?
Au moment de l’accession à notre indépendance du lien confédéral, nous décrèterons une amnistie complète concernant ceux et celles qui ont trompé notre confiance.
Allez! Laissez-vous aller à réfléchir à ce qu’est le Québec comme État-nation, à faire des plans pour améliorer notre compétitivité sur la scène internationale.
Pour vous aider à franchir le Rubicon, pensez à Céline Dion, à Denise Bombardier, à Denis Villeneuve, à Xavier Nolan…
Bon vent!
Archives de Vigile Répondre
17 août 2015Aucun membre du parti du Québec aime notre culture.Soyez honnête,pourrais-je parler des grand s écrivains québécois(Réjean Ducharme,Anne Hébert,André Major)avec ,M.Couillard.Pour ce petit monsieur.la culture c'est CélineDion,chantant en anglais des paroles "gnangnan".Dites-moi:ce que pour votre parti est l a culture québécoise