Monsieur le premier ministre,
Suite aux tragiques événements survenus au magazine Charlie Hebdo en France, pays dont vous possédez comme moi avec fierté, une double nationalité, la mienne étant autochtone Montagnaise rattachée à la communauté de Mashteuiatsh au Lac Saint-Jean dans votre comté de Roberval; j'ose faire appel à l'immense pouvoir qu’est le vôtre et vous inviter à signer la présente pétition toute actuelle (ou mieux, parrainer celle-ci et inviter tous les députés à utiliser la plateforme en ligne de l'Assemblée nationale du Québec; pétition toute appropriée de la Section canadienne francophone d’Amnistie internationale en faveur de Raïf Badawi dont la famille est réfugiée à Sherbrooke.
Comme vous avez travaillé à deux reprises en Arabie saoudite - selon un article passé et la plume du journaliste François Bourque paru déjà dans Le Soleil de Québec, soit quelques jours seulement avant que vous ne deveniez, le 7 avril dernier, le 31ième premier ministre du Québec grâce aux votes non majoritaire de 41,5 % des Québécois - j’ose solennellement vous inviter à intervenir dans les meilleurs délais auprès du premier ministre Stephen Harper et du Roi Abdullah bin Abdul Aziz Al Saud. Surtout que les Émirs d’Arabie saoudite entretiennent depuis 40 ans un culte sans précédent de l’argent et ont même été reconnus récemment - c’est loin d’être une niaiserie! - par le Vice-président US, Joe Biden, et la presse internationale pour avoir formellement financé l’État islamique (EI).
En fait, en quelques clics seulement et grâce à cet outil hautement démocratique, symbole ultime chez nous de la liberté d’expression et de la prise de parole, je vous prie de vous joindre à moi et à des milliers de Québécois et citoyens du monde pour signer cette pétition. Aidez à empêcher que Raïf emprisonné au Royaume d’Arabie saoudite ne reçoive 950 coups de fouet - 50 par semaine dans les prochaines semaines, simplement parce qu’il a fondé un site web pouvant porter atteinte à la sécurité publique ridiculisant des personnalités publiques. Il aurait rédigé un texte suggérant que l’université dirigée par un iman de ce pays était devenue un «nid de terroristes».
Raif Badawi est accusé d’avoir vilipendé la Commission saoudienne pour la promotion de la vertu, appelée la « police religieuse ». Ainsi, le 7 mai dernier - un mois seulement après votre élection comme premier ministre du Québec- Badawi a été rejugé et condamné par le tribunal pénal de Djedda, soit à 10 ans de prison, à 1 000 coups de fouet et à une amende d’un million de riyals saoudiens ou 290 000 $ Canadiens. Vous imaginez l’ampleur de cette amende? Elle équivaut à la moitié environ de tout le salaire que vous avez gagné durant 4 ans en Arabie et déposé dans une banque «canadienne» dans l’ilôt et paradis fiscal britannique de Jersey de Votre Royale Majesté.
Vous avez également prêté le serment d’Hippocrate avant d’enseigner à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke et d’avoir été chef du Département de chirurgie du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS). Aussi, de 1992 à 1996, vous avez cofondé le Service de neurochirurgie de la pétrolière Saudi ARAMCO, la plus grande pétrolière au monde à Dhahran, où vivent 11 000 expatriés dans cette tête de pont américaine en Arabie. Vous avez été également été un consultant notoire du ministre de la Santé de ce pays du Moyen-Orient qui applique toujours en 2015 la loi de la charia, qui empêche les femmes de voter ou même de conduire une voiture, fouette et torture les gais en public et applique la peine de mort; un châtiment barbare, inhumain, irréversible, totalement dégradant et inacceptable.
À tous ces titres, votre geste et votre intervention si minimes soient-ils auprès du Roi d’Arabie, Gardien des deux grandes Mosquées à Riyad la capitale, seront salués, monsieur Couillard, avec grand intérêt et humanité et ce, par tous les Québécois et Canadiens mais aussi par tous vos homologues chefs d’État qu’ils soient à Ottawa, marchent en silence à Paris, agissent à Washington ou dans toutes les grandes capitales du monde éprises de justice, d’égalité, de liberté et de fraternité.
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
16 janvier 2015Excellent texte M. Briand! Phillippe Couillard ne le fera pas cependant. Il a toujours soutenu le fondamentalisme mahométan comme un droit et est devenu depuis le facilitateur par excellence de l'islamisation au Québec. Il a une dette envers ses débiteurs islamistes. C'est évident. Moi aussi j'ai mes racines dans ce Québec autochtone et je n'en changerais pour rien au monde!
Chrystian Lauzon Répondre
13 janvier 2015Merci M. Briand,
Vous portez l'ironie politico-tragique à son comble. Raïf Badawi est l'incarnation du Courage et de la Liberté inconditionnelles revendiquées contre l'impuissance totalitaire et planétaire à laquelle les prédateurs veulent réduire le peu d'humanité qu'il nous reste.
Que nos mains québécoises soient si proches des siennes par ses racines familiales en notre terre d'accueil, si près pour justifier de le secourir et le libérer, voilà qui me touche profondément et suscite honte et colère devant l'inertie d'un gouvernement qui, à un double niveau de pouvoirs, fédéral et provincial, prétend être le nôtre.
Chrystian Lauzon
François A. Lachapelle Répondre
13 janvier 2015Gérard Briand lance un appel à notre PM Philippe Couillard pour agir avec dignité, clairvoyance et humanité en faveur d'un arrêt de "sentence" rendue selon la méthode de la charia qui pèse sur Raïf Badawi en Arabie saoudite.
J'appuie cet appel entièrement. Philippe Couillard possède des contacts en Arabie saoudite, mais cela ne saurait le motiver à agir dans le sens souhaité par Gérard Briand.
Philippe Couillard ne possède pas les convictions humaines nécessaires pour être crédible auprès de ses interlocuteurs saoudiens dont les valeurs humanistes sont toutes inféodées à la suprématie du Coran et de l'islam, version intégriste wahhabite. Même que Philippe Couillard affiche des sympathies pour l'islam comme il nous l'a démontrées le 17 novembre dernier.
Chez nous, Philippe Couillard parle habituellement sans convictions. Il peut dire une chose et son contraire: il pratique le "flip" comme on dit cruellement.
Une correction s'impose lorsque Monsieur Briand écrit au sujet du salaire gagné en Arabie saoudite par Philippe Couillard, je cite: « Elle (l'amende de Raïf BADAWI) équivaut à la moitié environ de tout le salaire que vous avez gagné durant 4 ans en Arabie et déposé dans une banque « canadienne » dans l’ilôt et paradis fiscal britannique de Jersey ...» Il s'agit de la somme de l'amende de 290 000$ CND de Raïf Badawi.
Monsieur Briand fait sans doute référence à la révélation de Radio-Canada au printemps 2014 du compte secret de 600 000$ que Philippe Couillard a mis en partage lors de son divorce en 2000. Ce 600 K$ contient le patrimoine familial accumulé avant son départ en 1992 pour l'Arabie saoudite et ne contient pas de salaire gagné entre 1992 et le retour en septembre 1996.
Selon notre appréciation qui n'a jamais été démentie, le 600 K$ en question ne contient pas le salaire des 4,5 années passées à travailler en Arabie saoudite par Philippe Couillard car cela représenterait environ un salaire de 125 K$ par année. Selon des évaluations croisées, Philippe Couillard en 1992 lors de son départ gagnait beaucoup plus que 125 K$ par année. Son salaire annuel en Arabie saoudite ressemblait plus à un million $ par année.
Il faut relire le reportage de la revue Actualité no octobre 2003 sous la plume de la journaliste Martine Turenne pour comprendre que le séjour de Philippe Couillard en Arabie saoudite est relié à son amour de l'argent.
Pierre Cloutier Répondre
13 janvier 2015Je doute fort qu'il le fasse.