M. Morin voulait nous expliquer dans Vigile, le 06 Avril dernier,
l'origine de l'idée du référendum québécois de 1980.
M. Morin a reçu pas mal de commentaires à la suite de cet article :la
mienne, modeste. Parmi bien d'autres.
[Il a répondu à tous le 14 Avril->12894].
Encore et encore le référendum !
La méthode de m.Morin consiste à affirmer une chose concernant le PASSÉ
des négociations fédérales-provinciales,la montée du P.Q. "armé" de l'arme
référendaire,dans les années 70,et, dans la réponse à ses
contradicteurs,faire rappel de prudence aux indépendantistes ACTUELS,en
rappelant de façon sentencieuse les règles de légalité,de légitimité et de
faisabilité de toute démarche sécessionniste.
Si m. Morin avait aujourd'hui raison quant au passé, il pourrait peut-être
avoir raison maintenant pour demain.
Il a tort.
J'émets à nouveau mon hypothèse : le référendum de 1980 était dans
l'agenda constitutionnel de l'institution fédérale.Je ne crois pas du tout
au complot.J'insiste simplement sur le fait qu'il était légal,légitime et
faisable de rapatrier la constitution canadienne.Que cela faisait partie de
l'ordre raisonnable des choses.Que cela était prévisible.Que cela faisait
partie de l'agenda "fédéral", bien avant la montée du P.Q.et même de son
arrivée sur la scène politique
Fulton-Favreau(1964) et Victoria(1971),ce sont des initiatives fédérales.
M. Morin, vous soutenez maintenant qu'il y avait des "fédéraux" qui
craignaient alors un référendum québécois parce qu'il serait apparu très
"légitime" à des demandes provinciales.Et qu'à nouveau,maintenant,un
référendum serait très nécessairement légitime--si ce n'est obligatoire---
dans une démarche sécessionniste.
Seulement voilà :si la tactique du référendum, en 1974-5-6 a permis de
sortir--- comme il le fallait---de l'encerclement que les libéraux
provinciaux voulaient faire à l'électorat,si la tactique était
bonne, dis-je, le référendum, lui, ne pouvait être que perdant.Et il fut
perdu.
C'est qu'entre le P.Q. et les "fédéraux", une formidable course s'était
engagée.Politiquement,péquistes et libéraux fédéraux faisaient la fortune
de l'autre.La montée péquiste 68-76,s'est faite en parallèle avec celle
des libéraux fédéraux au Canada central(Ontario-Québec).Et P.E.Trudeau n'a
jamais eu de cesse de déstabiliser l'U.N.,puis le P.L.Q( a traité le P.M.
R. Bourassa de mangeux de hot dogs ! )Aussi bien dire qu'il appelait les
nationalistes au pouvoir pour en découdre.
L'eussions-nous gagné le référendum,qu'on VOUS(vous étiez bien à
l'état-major péquiste! ) aurait opposer une autre "légitimité".Celle d'un
p.m. canadien élu lui-même au Québec,depuis toujours connu comme adversaire
des nationalistes québécois(si ce n'est des nationalistes tout court !),à
la tête d'une députation fédérale québécoise "liberal"quasi unanime.Un p.m.
canadien sans mandat pour "négocier" quoi que ce soit qui sorte de
l'orbite péquiste,élu,au surplus,en promettant de "tenir tête aux
séparatistes".Et vous soutenez maintenant qu'on avait peur de vous--de
nous-- à Ottawa ?
Bien des chose,je le reconnais peuvent être connues maintenant qui ne
l'étaient pas alors.S'agit pas ici de refaire l'histoire.Mais avouez que
l'idée du référendum a fédéré,mobilisé autant le camp adverse que le camp
péquiste.
S'en est suivi,en 1980, un immense désenchantement pour tout le
peuple,tous camps confondus.Et cela menait DIRECTEMENT au rapatriement de
1982.Selon l'agenda de l'adversaire.Mais votre gouvernement,lui,n'avait pas
de plan B....
Le référendum est un moyen bien plus divisif qu'il n'y parait.Pas aussi
clair,non plus, quant au mandat à tirer par le gouvernement.
Le P.I. est autrement plus dangereux maintenant,par sa position
claire,pour les"fédéraux"(affaiblis par la présence du Bloc),que toutes les
finasseries passées ou s'est épuisée la diplomatie péquiste.Et ou elle
s'épuise encore ! C'est cela, justement,ne plus avoir peur de faire peur.
Je salue donc à nouveau votre patriotisme. Sans difficulté. Sincèrement.
Je dois aussi saluer, surtout, les gens du P.I. Qui font coïncider au Québec
courage et honneur.





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