Dr Wolfe sur le divan

le Québécois n’a aucune leçon à recevoir quant à sa détermination à vouloir faire du Québec une terre francophone fière de sa culture, de son histoire et de son patrimoine

Livres - 2008

La publication du livre ‘Québec sur le divan’ rédigé par notre élite
psychiatrique se doit de susciter des commentaires. Lorsque j’ai écouté les
émissions de Dominique Poirier et Paul Arcand à ce sujet, j’ai remarqué
combien l’opinion du Dr Wolfe était loin de faire l’unanimité.
Le seul fait de penser que le ‘moi’ québécois soit lié selon ce psy à la
personnalité borderline ne peut qu’en soi en faire sursauter plusieurs.
D’entrée de jeu, j’aurais le goût de demander au Dr Wolfe s’il a déjà fait
lui-même l’objet d’une psychanalyse pour affirmer une telle ineptie. La
personnalité borderline s’apparente en psychiatrie à un trouble sévère de
personnalité décrivant une pathologie des états limites entre névrose et
psychose. Bien que les états limites puissent bien représenter le carcan
dans lequel le Québec et le Canada se retrouvent régulièrement coincés, je
crois que chacun possède plutôt sa propre personnalité.
Si on s’attarde plus particulièrement à l’État québécois, je dirais
qu’aucune névrose ou psychose ne saurait ébranler un québécois, vu ce
tempérament latin qui l’habite, l’obligeant à mesurer ses propos de manière
parfois humble, parfois maladroite, mais étonnamment toujours sincère.
Autrement dit, le Québécois n’a aucune leçon à recevoir quant à sa
détermination à vouloir faire du Québec une terre francophone fière de sa
culture, de son histoire et de son patrimoine. L’affirmer n’est certes pas
objet de névrose.
En lisant davantage sur ce trouble extrême de la personnalité, j’apprenais
que John Gunderson, docteur américain, associait majoritairement cet état
pathologique d’abord aux femmes. Les psys féministes devraient donc se
lever! Heureusement d’ailleurs, les propos des deux femmes invitées à
l’émission de Mme Poirier étaient à l’antithèse des propos tenus par M
Wolfe. Avec beaucoup d’honnêteté, elles admettaient plutôt qu’un malaise
profond secouait la société québécoise face aux demandes d’accommodements
religieux. À se demander si la psychose ne vient pas de certains
revendicateurs religieux impénitents et non d’un peuple dont les 400 ans
d’histoire soudent ses aspirations.
[->12696]Quoiqu’il en soit, ce même Dr Wolfe plaidait face à Paul Arcand
l’ignorance, la peur et l’hystérie des Hérouxvillois. N’eût été de
l’intervention du Doc Mailloux dont GESCA tait systématiquement les propos,
nous aurions pu croire que le Québec des régions nécessite d’urgence les
premiers soins! Lorsque que le Dr Wolfe prétend que Hérouxville ne peut
comprendre la situation de l’immigration, de la langue française, des
accommodements ou autre, il plaide la peur de l’étranger et l’ignorance de
ce que sont les autres cultures présentes au Québec. Évidemment, il erre
totalement car Hérouxville, ne lui en déplaise, est d’abord un village dont
le nombre de natifs est en régression. Depuis plusieurs années, de nombreux
Montréalais s’y sont installés après des études ou un travail à l’étranger.
Quelques immigrants ont même adopté ce coin paisible de la Mauricie. Eh oui! Il y a des immigrants à Hérouxville. En passant, il n’y a aucune
obligation à être natif du Lac St-Jean pour cuisinier leur célèbre
tourtière. Suffit d’en connaître la teneur alimentaire. N’importe quel chef
de cuisine le prétendrait.
Puis-je donc ici suggérer à ce psy un plat savoureux qui lui conviendrait
parfaitement : le poulet divan. Ce mets représente bien un poulet sans tête
assumant sa paranoïa sur un divan.
Bernard Thompson
Hérouxville
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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