A propos de la démission de Arthur T. Porter du McGill University Health Center

Des manquements à l’éthique répétés

Québec c. Canada — le Québec entravé


Lundi 5 décembre, nous apprenions la démission du Directeur général du McGill University Health Center (MUHC), Arthur T. Porter. Il ne sera pas amèrement regretté, c’est le moins que l’on puisse dire.
Arthur T. Porter s’est distingué par les nombreux conflits d’intérêts qui ont jonché son parcours à la direction générale du plus grand hôpital québécois. Il semble cependant que la récente controverse impliquant son poste de direction du Security Intelligence Review Committee (SIRC) du Canadian Security Intelligence Service et ses activités de spéculation immobilière en Sierra Leone impliquant des investisseurs russes ait eu raison de lui. Il est tout de même curieux de constater que si ce dernier scandale lui a valu une mise-à-pied (déguisée en démission), ni son implication de longue date dans des cliniques privées aux Bahamas ni sa présence au conseil d’administration de compagnies minières, faits connus de longue date, n’ont jeté le doute sur sa probité et sa capacité à effectuer son travail dans l’esprit des membres du conseil d’administration (C.A.) du MUHC.
Est-il acceptable que le directeur d’un établissement majeur du système de santé public Québécois ait été impliqué pendant de longues années dans un réseau de cliniques privées situé dans un paradis fiscal? Si la chose n’est pas illégale, elle révèle cependant toute la profondeur de l’engagement du bonhomme envers le système de santé public québécois, dont il était supposé être un des gardiens. On peut aussi mentionner son unilinguisme anglais, chose curieuse pour un directeur d’un hôpital soi-disant “bilingue”. Bref, était-il le meilleur candidat pour occuper le poste qui a été le sien pendant des années?
Il est intéressant de constater que les manquements à l’éthique répétés dont il a fait preuve n’ont jamais été sanctionnés par le C.A. du MUHC, jusqu’à ce qu’il ait la mauvaise idée de prendre son rôle à la direction du SIRC aussi légèrement que son rôle à la direction du MUHC, c’est-à-dire qu’il mette au second plan les intérêts d’une institution canadienne comme il l’avait fait pour le MUHC, pour s’engager dans de douteuses et lucratives pratiques d’affaires.
On ne peut que constater qu’un manquement à l’éthique touchant aux intérêts du Canada a été sanctionné immédiatement par une mise-à-pied (déguisée en démission), mais que ce ne fût pas le cas pour des manquements à l’éthique impliquant des intérêts québécois. Arthur T. Porter a compris trop tard que la “souplesse éthique” dont faisait preuve le C.A. du MUHC qui lui permettait d’empiler les à-côtés lucratifs ne jouait pas lorsque les intérêts vitaux du Canada étaient en jeu.
Voilà une leçon à retenir la prochaine fois que le MUHC lancera une campagne de publicités télévisées affirmant que cette institution a à coeur l’intérêt des Québécois.
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Frédéric Lacroix


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 janvier 2012

    Porter siège aussi à la Fondation! Il cotoie donc Vennat.
    En plus la Fondation "joue un rôle clé" dans la gouvernance du Centre
    http://www.muhcfoundation.com/fr/membres_ca
    Le Conseil d’administration de la Fondation du Centre universitaire de santé McGill joue un rôle clé dans notre gouvernance. Voyez la liste des membres pour en apprendre davantage plus sur ceux qui sont au cœur de notre Fondation.
    Peter Abraham
    Sénateur W. David Angus, Q.C.
    John Archer
    Brian T. Baxter
    Mark Beaudet
    Maryse Bertrand, Ad. E.
    Anna Bushell
    Robert Cowling
    Dr Richard L. Cruess, O.C., O.Q.
    Robert Doyle
    Brian P. Drummond
    Peter Duffield
    Dr Mostafa M. Elhilali, OC, M.D., Ph.D, FRCS(C)
    Jacques Filion
    Hon. James A. Grant, P.C., C.M., Q.C.
    Stephen Hajaly
    Joan Ivory
    David Laidley
    Dr Thomas Milroy
    John D. Morgan
    John Peacock
    L'Hon Dr Arthur T. Porter, C.P.
    Derek Price, C.M.
    John A. Rae, C.M.
    Glenn Rourke
    Norman M. Steinberg
    Nicolas Steinmetz
    J. Robert Swidler
    Michel Vennat, O.C.
    Stanley Vincelli
    Marc Weinstein

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    7 janvier 2012

    Grave erreur monsieur Noel: vous confondez le CUSM et la Fondation CUSM. Ce faisant, vous soulevez superficiellement et avec empressement des faits qui n'ont aucun rapport avec la présente communication.
    La liste des membres du conseil d'administration du MUHC apparait à : http://cusm.ca/homepage/page/conseil-dadministration-du-cusm
    Le système des services de santé et des services sociaux est encadré par une loi complexe (LRQ, c S-4.2) Pour affirmer autre chose que des banalités ou des énormités, il est essentiel de bien connaitre non seulement les mécanismes du mode de désignation des membres du CA des établissements mais encore le "Who's who" interne et externe résultant du jeu d'ombres de ces mécanismes.
    Et encore... avancer avec grande prudence sur ce terrain miné.
    JPB

  • Archives de Vigile Répondre

    6 janvier 2012

    Et qu'est-ce que Michel Vennat fait au CA du CUSM?
    http://www.muhcfoundation.com/fr/michel_vennat_f
    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/special/nouvelles/commandites/200504/14/010-programme.shtml
    «Banque de développement du Canada (BDC), dont le président est Michel Vennat. La BDC a participé au transfert d'argent des commandites à L'Information essentielle, compagnie productrice de la série Le Canada du millénaire. Ce transfert a été effectué sans contrat écrit. (Le président de la BDC, Michel Vennat, a été suspendu sans traitement le 23 février, à la suite d'un jugement de la Cour supérieure ordonnant à la Banque de verser à son ancien président, François Beaudoin, une indemnité de départ de 245 000 $ et une rente de retraite de 200 000 $ par année. M. Beaudoin alléguait avoir été forcé de démissionner de la Banque parce qu'il avait refusé d'accorder un prêt de 615 000 $ à Yvon Duhaime, propriétaire de l'Auberge Grand-Mère de Shawinigan et ami de Jean Chrétien).»