L'immense majorité des peuples a acquis leur indépendance par le fracas des armes. Les Québécois ont décidé qu'ils l'acquerraient par les urnes de la démocratie. La démarche est plus longue. Le résultat, quand il arrivera, plus certain.
Les États généraux sur la souveraineté du Québec, dont les noms des commissaires de la Commission nationale ont été rendus publics hier, ont l'ambition d'être un espace citoyen où le grand livre du Québec sera ouvert pour que toutes ses forces vives y décrivent son destin.
Bien que, dans les dernières années, plusieurs organisations indépendantistes et tous les partis politiques souverainistes aient mis à jour leurs réflexions sur l'avenir du Québec, manquait un lieu où l'ensemble de ces réflexions pouvaient être partagées. Les États généraux seront ce lieu. Pilotés par quatre femmes et trois hommes sans attaches organisationnelles, ils se veulent ouverts à tous les points de vue et sensibilités de la société civile.
"Oui mais le Parti Québécois vient de créer son comité." Vrai. Mais c'est un comité interne. Certainement nécessaire pour ce parti qui se prépare à gouverner. Différemment des États généraux, son comité a pour mandat d'aviser le parti et non pas de procéder à des consultations publiques. Il se peut, par contre, qu'il tende l'oreille du côté de la réflexion qui animera les États généraux. En ce sens, les démarches seront complémentaires. Comme le sont les démarches de toutes les organisations.
Long ou court? La première partie de la démarche sera relativement courte. Après la production d'un document concis pour lancer le débat, il y aura une tournée des régions et une grande assemblée avant l'été pour synthétiser les constats et proposer la suite à leur donner. Ce sont les acteurs eux-mêmes qui décideront de la portée à donner à tout le processus. Appelons cela: "faire de la politique autrement"?. Oui, si c'est de "mettre le peuple dans le coup".