Libérer les Québécois est la seule avenue pour libérer le Québec

Des États généraux pour le Québec - 2

La récupération corporative de cette idée en compromet l'intérêt

États généraux sur la souveraineté

Dans un article que je publiais la semaine dernière sur Vigile, , je demandais notamment que les États généraux soient ceux du Québec et non pas seulement ceux du mouvement souverainiste. Le mouvement souverainiste est usé et n'est plus en mesure de rassembler les Québécois autour du projet de pays dont nous avons plus que jamais besoin.
Je demandais aussi que les états généraux ne soient ouverts qu'aux citoyens québécois et non pas aux partis politiques et aux mouvements et corporations, chacun y étant convié à titre personnel et volontaire. Que les citoyens eux-mêmes, sur une base volontaire et bénévole, prennent en charge leur organisation sans quémander l'aide financière des de l'État, des partis, mouvements et autres corporations. Parce que toute forme de soutien des organismes s'accompagne du contrôle.
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Pourtant, c'est exactement le contraire qui est en train de se produire avec la l'intention déclarée de la chef du parti Québécois de s'emparer du brûlot des états généraux qui risquait de remettre en cause l’hégémonie du PQ sur le mouvement indépendantiste. Elle fut suivie de près par le Conseil de la souveraineté et Cap sur l'Indépendance qui s'offrent pour prendre en charge leur organisation.
Voilà ce matin que Françoise David en rajoute en proposant comme condition de négociation aux autres usurpateurs autoproclamés une co-présidence (un homme et une femme bien entendu - on a déjà vu cela quelque part) (c'est donc qu'il y aura présidence !). Voilà comment les organisations, mouvements et autres formes de corporatisme se positionnent afin de circonscrire, de contrôler et de s'emparer d'un mouvement qui ne devrait appartenir qu'aux citoyens. Tout et n'importe quoi pour occuper et se partager entre eux toute la place. Pourtant ces chefs, leaders, députés ils ont déjà eu toute la place pour s'exprimer, diriger leurs mouvements, et la situation du Québec est pire que jamais au plan de l'humiliation quotidienne que lui fait subir le pouvoir fédéral. Les voilà qui veulent prendre et contrôler celle des citoyens lors des états généraux. C'est qu'ils ont des choses à perdre dans cet exercice.
Il y a plus de 40 ans, le parti Québécois s'est emparé du mouvement indépendantiste et de l'idée même d'indépendance du Québec à laquelle il s'est tellement identifié que les Québécois s'en sont sentis dépossédés. Le FLQ a fait la même chose en croyant être détenteur du projet de pays en croyant que la violence d'une minorité pourrait libérer une majorité. L'appropriation de ce qui ne peut exister que collectivement par des groupes organisés est une dépossession des citoyens. Seuls les citoyens devraient être en mesure de se donner des représentants une fois qu'ils ont décidé de ce qu'ils veulent. Au lieu de cela, nous avons élu, nommé ou laissé s'ériger des organismes qui disent nous représenter et parler au nom des citoyens. En fait, ils parlent à la place des citoyens parce qu'on cesse d'être un citoyen quand on représente un groupe.
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Pour revenir à l'annexion forcée du mouvement indépendantiste par le PQ, le système bipartiste britannique qui enferme notre démocratie obsolète a fait en sorte qu'une proportion variable des électeurs a été amené à voter pour ou contre le PQ et du même coup pour ou contre l'indépendance puisque cette idée lui appartenait. Le PQ a fini par comprendre que l'alternance était le plus court chemin vers le pouvoir et que l'indépendance était un chemin plus difficile. Donc pour prendre le pouvoir à défaut de faire un pays, le PQ a dû prendre ses distances avec le projet d'indépendance mais en a conservé la propriété en prenant soin de l'enfermer au fond des oubliettes. Pas surprenant que les indépendantistes tentent de faire sauter la forteresse et château. Si vous m'avez suivi jusqu'ici, vous venez de comprendre une partie de l'esprit du Moyen Âge. Les vrais trésors, ceux qu'on protège le mieux, et même les plus dangereux, sont les idées. Mais suivez-moi encore.
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Or aussitôt libérée l'idée d'indépendance dont on parle plus que jamais ces jours-ci, ne voilà-t-il pas que tout ce qui grouille de mouvements politiques, communautaires, idéologiques, monte sur son destrier pour en reprendre le contrôle, encore une fois pour sauver sa propre cause sans égard au tort qu'il cause à l'indépendance pour laquelle ils n'ont pas d'égard et nulle autre intention que de lui trouver une nouvelle cachette. Les intrigues et discussions qui ont présentement cours entre ces pairs de la nation portent sur le partage des heures de garde et le passage en d'autres mains que celles des héritiers légitimes de ce projet qui sont chacun des citoyens du Québec à titre individuel.
Le printemps arabe a donné lieu au même ballet des partis politiques qui ont tous essayé de récupérer le mouvement spontané et populaire de libération. S'il doit y avoir des états généraux ils doivent être organisés par et pour les citoyens Québécois. L'expérience égyptienne montre que seul le peuple réuni et solidaire dans l'espace public et neutre peut faire changer les choses. S'en remettre à un parti ou une organisation politique est l'abandon de ce pouvoir.
-* Les états généraux du Québec devront mener à la libération des pouvoirs souverains du Québec qui sont prisonniers de l'État canadien qui nie notre existence : la constitution, les relations internationales, la défense, la cour suprême, la justice criminelle, l'immigration, le droit de désaveu de notre parlement etc.
-* Ils devront aussi permettre de réinventer les mécanismes de la représentation démocratique et rééquilibrer le partage du pouvoir.
-* Finalement les citoyens québécois devront pouvoir témoigner de leurs préoccupations concernant la prévalence du bien public sur les intérêts particuliers et corporatifs, la conservation de l'environnement naturel, la protection des nations autochtones, la protection de la langue, de la culture et de la civilisation française en Amérique du nord, le soutien aux groupes vulnérables de la population, le travail, l'agriculture traditionnelle et l'autosuffisance alimentaire, l'aménagement, l'énergie, la protection du patrimoine.
à suivre


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