Lettre ouverte à Pauline Marois

Dernier acte

"Il est impérieux que vous passiez des paroles aux actes!"

Pacte électoral - gauche et souverainiste


Madame Marois,
Permettez-moi d’abord de vous citer un extrait de l’allocution que vous avez prononcée au Salon rouge de l’Assemblée nationale lors de votre assermentation à titre de députée de Charlevoix le 12 octobre 2007 :
« Ceux et celles qui me connaissent le savent bien et pourront vous le dire, je suis une femme d’écoute, une femme de parole et une femme d’action, une femme qui n’a jamais eu peur non plus de livrer les batailles qui s’imposaient pour faire avancer le Québec. »
Mon intention n’est pas de revenir sur les motifs qui ont conduit les quatre députés péquistes à démissionner ni sur les événements qui ont entouré le dépôt du projet de loi privé 204, même si les derniers , espérons-le, circonstanciels selon vos dires, laissent voir tout au moins une sentiment de mécontentement vis-à-vis les dernières décisions du PQ.
Je voudrais surtout aborder ce qui me semble représenter le déclencheur de cette démobilisation contagieuse de certains militants de longue date du parti, soit le plan de gouvernance. S’il incarne la « bataille » que vous nous invitez à livrer, je vous avoue que très peu de militants rejoindront les rangs de votre armée, placée devant une stratégie mendiante de pouvoirs auprès d’Ottawa, émanant des relents nauséabonds de conditions gagnantes et des odeurs d’étapisme brûlé… en fait, rien pour apaiser l’appétit vorace des indépendantistes à la diète depuis 1995!
Par ailleurs, j’ai lu la plupart de vos allocutions prononcées lors des congrès auxquels vous êtes intervenue à titre de chef du PQ. À part les attaques répétées contre Jean Charest et vos élans oratoires faisant appel au sentiment patriotique des délégués, vous mentionnez très rarement des propositions concrètes pour promouvoir la cause de l’indépendance du Québec!
Eh bien, Mme Marois, si vous êtes « une femme d’écoute et une femme d’action », je vous incite fortement à « écouter » les sympathisants du Parti québécois et à « agir » dans le sens de leurs demandes! Pour tout dire, si vous êtes « une femme qui n’a jamais eu peur de livrer les batailles qui s’imposaient pour faire avancer le Québec », il est impérieux que vous passiez des paroles aux actes!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2011


    M. Marineau,
    Vous exprimez de manière directe et pénétrante la pensée de beaucoup de québécois. J'ai le profond sentiment que lentement les indépendantistes se sont faits souffler leur parti. Ils sont devenus orphelins à la suite d'une longue dérive idéologique du PQ. Selon moi, il ne peut exister que deux raisons pour expliquer ce processus : la qualité des chefs qui l'ont dirigé ainsi que le niveau de confiance de ses militants.
    La première raison est lié à la force personnelle requise d'un leader pour porter un projet dont les conséquences géopolitiques bouleverseraient l'équilibre de l'Amérique du Nord. Des humains de la trempe d'un Jacques Parizeau ne courent pas les rues. Il faut posséder une sacré vision, une cohérence intellectuelle et une confiance exceptionnelle pour mobiliser les esprits à vaincre la peur et à croire en la réussite de la démarche. Les autres, ont été forcé à la démission ou ont "planifié" leur démission parce qu'ils ont été incapables d'avouer humblement que la tâche étaient tout simplement au-dessus de leurs moyens. Chacun, à tour de rôle, se sont réfugiés dans le déni. Ce faisant, ils ont manœuvrer soit en diluant la mission première du parti, soit en repoussant les échéances. C'est exactement le cas de la madame en question mais multiplié par un facteur à la puissance 10. C'est à ce point grave, que ce cas relève presque de la psychiatrie !
    La deuxième raison est si subtile et inconsciente qu'aucuns politicologues, aucuns analystes ou observateurs n'arrivent à expliquer ce phénomène aussi unique qu'étrange que cette frénésie des membres à larguer leurs chefs comme s'ils étaient des objets jetables. Aucuns de ces spécialistes n'ont à ce jour compris que les militants nationalistes sont à ce point lucides et sensibles qu'ils sont capable de reconnaître l'incompétence de leurs chefs et sont assez responsable pour leur interdire de prétendre diriger le mouvement.
    Il ne faut pas chercher de midi à quatorze heure. Nous attendons très clairement celui ou celle qui inspirera le peuple. Mais en attendant, il faut continuer à se préparer entre nous et porter cette noble idée à travers nos organisations parallèles jusqu'au jour où un grand leader saura fédérer cette force latente qui grandie. Pour le moment, je pense que le PQ est devenu irrécupérable. C'est pour cette raison qu'il faut interdire au PQ de représenter les nationalistes du Québec. Il faut faire cesser cette fausse représentation, cette immense fraude et cette incroyable manipulation des esprits.
    Pour ce qui est de NOUS, il faut cesser des maintenant de s'illusionner. Il faut au contraire basculer dans la vive conscience et dans l'acceptation totale des contraintes humaines qui sont les nôtres pour le moment. C'est uniquement ainsi que nous libèrerons nos énergies et retrouveront notre cohérence dans l'action.