Confiance, arrogance et inquiétude

Québec 2007 - Parti libéral du Québec


Les libéraux ont toujours eu le chic pour les spectacles sons et lumières. Leur conseil général spécial, samedi à Québec, ne faisait pas exception à la règle.
Mais dans l’atmosphère de confiance des libéraux, on sentait juste un brin d’arrogance, comme si, pour plusieurs, la réélection de Jean Charest n’est plus qu’une formalité, même si les sondages – qui sont, normalement, le pain et le beurre des organisateurs politiques – ne sont tout de même pas si bons que ça.
C’est vrai que ça va plutôt bien pour le PLQ par les temps qui courent. Les péquistes semblent amorphes et l’ADQ a toujours les mêmes ennuis, une propension à tirer d’abord et à poser des questions après. Comme de promettre une allocation de 100 $ par semaine et par enfant à ceux qui n’ont pas de place en garderie, en oubliant que cela aura pour effet de transférer quelque 200 millions par année au fédéral.
Mais quand on regardait de plus près le discours de Jean Charest, on y voyait toutes sortes de cibles que les partis d’opposition pourraient très certainement viser.
Quand on a le bilan du gouvernement Charest, il y a un risque à demander un mandat basé sur la continuité. Après tout, on attend encore les baisses d’impôt promises en 2003 et qui font encore partie du programme cette année. Et il ne faudrait pas qu’un incident malheureux dans un hôpital pendant la campagne électorale vienne rappeler la fragilité des améliorations au système de santé ces quatre dernières années.
Il est clair que, pour les libéraux, l’attaque sera la meilleure défense durant cette campagne et qu’on espère que les qualités de campaigner de Jean Charest sauront masquer sa gouvernance un peu ordinaire.
L’attaque, c’est d’accuser les péquistes de vouloir diviser les Québécois par un nouveau référendum et de dire que l’ADQ n’a pas une vision d’avenir qui dépasse les manchettes du jour.
En espérant que les Québécois, devant des chefs et des partis qui ont tous des faiblesses évidentes, choisiront de rester avec le gouvernement qu’ils connaissent plutôt que de changer pour changer.
Avec une organisation bien rodée, beaucoup d’argent dans les coffres, tous leurs candidats choisis et cette qualité de faire des spectacles partisans de grande qualité, les libéraux peuvent espérer passer au travers des cinq prochaines semaines sans trop essuyer de pertes.
Mais tout cela reste bien fragile et, dans une campagne électorale, un accident est si vite arrivé qu’il ne faudrait vraiment pas grand-chose pour que la belle assurance des libéraux laisse montrer quelques signes évidents d’inquiétude.


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