INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 340

Céline Dion et nous

Le milieu des artistes, la culture et la société québécoise

Chronique de Bruno Deshaies

« Une soirée de la chanson devrait nous instruire sur la chanson elle-même, ses influences, ses orientations et même son avenir. Il faudrait du contenu autre que des remerciements interminables. »
Dimanche dernier, le poste de télévision TVA a attiré 1 661 000 téléspectateurs et 10 000 spectateurs se sont rendu au Centre Bell à la grande soirée du 30e Gala de l’ADISQ qui nous a donné un spectacle haut en couleur. Pour une fois, les artistes de la chanson ont pris le dessus sur le genre pour le moins frivole et inconsistant de nos humoristes. Louis-José Houde a su faire une défense appréciée de la langue française. (Pour deux comptes rendus du Gala, voir : http://qc.news.yahoo.com/s/02112008/17/30e-gala-de-l-adisq-karkwa-isabelle-boulay-et-ariane.html et http://qc.news.yahoo.com/s/02112008/3/arts-adisq-un-30e-diversifie.html )
Les artistes ont été plus ou moins convaincants dans leurs remerciements au moment de recevoir un Félix. Cette habitude de décliner une longue liste de remerciements et de toujours avoir peur dans oublier un aboutit à une litanie fastidieuse, si bien qu’un récipiendaire a oublié de remercier « son » public, quelle crime de lèse-majesté ! L’animateur avait souhaité d’entrée de jeu que les récipiendaires change de discours à cette occasion, mais très peu ont su insuffler une note artistique au moment de l’acceptation de leur trophée.
Il nous semble que nos artistes pourraient nous parler un peu plus de leur métier, d’une présentation de leur conception musicale, de la langue dont ils se servent devant des publics divers, bref de sortir de cette habitude qui lasse le public. Ce dernier a compris depuis longtemps que la chanson c’est un lieu de production et de consommation. Il a compris aussi que peu d’artistes, si ce n’est l’exception de l’exception, composeront seul un album sans une chaîne de collaborateurs allant de la conception à la diffusion et au spectacle lui-même. Une soirée de la chanson devrait nous instruire sur la chanson elle-même, ses influences, ses orientations et même son avenir. Il faudrait du contenu autre que des remerciements interminables et surtout fastidieux.
La face positive de la médaille
Pour l’ensemble du 30e Gala, nous devons être honnête et reconnaître à quel point il peut y avoir de la création tant au plan de l’écriture des chansons que des styles de présentation solo ou en groupe. Le Québec offre en ce sens une image assez bonne. La vie de notre société a, en quelque sorte, une âme qui s’exprime par nos chanteurs et nos chanteuses qu’ils soient auteurs, compositeurs ou interprètes. Il semble bien que l’album « L’échec du matériel » (http://www.bandeapart.fm/critiques.asp?id=374) illustre cette vie, notre vie québécoise et une certaine vision du monde. C’est tout le côté positif de la médaille.
Faut-il ajouter que la société québécoise ne serait pas ce qu’elle est sans la langue française, sans la formation particulière de notre collectivité nationale, sans notre trajectoire historique, sans nos aspirations diverses et sans le travail des créateurs artistiques. L’expérience de Céline Dion témoigne d’un parcours qui est sans conteste un succès international. Les triomphes de Guy Laliberté avec le Cirque du Soleil où il a créé un monde nouveau pour les acrobates est exemplaire au point de vue international. Ou encore Robert Lepage avec sa compagnie Ex Machina. Cet auteur, metteur en scène, acteur et créateur de Québec est le créateur d’un théâtre visuel et technologique capable de susciter des images d’une grande poésie. Cependant, mêmes les plus grands succès individuels ne peuvent combler la lacune grave qui afflige la société québécoise d’un point de vue national. C’est ici qu’il importe de départager le rêve de la réalité, les espoirs et les réalisations ou les manifestations de grandeur et les limites collectives de notre société dans des domaines stratégiques de développement collectif et national.
Bien sûr, tous nos galas ou autres soirées artistiques comparables sont l’illustration de notre dynamisme culturel. Que la société québécoise puisse produire de la culture dans de nombreux domaines (p. ex. : cinéma, littérature, musique ou théâtre pour ne nommer que ceux-ci), c’est une évidence et un fait remarquable aussi.
Pourtant, la réalité de la société québécoise est celle d’une société toujours tiraillée au sujet de ses ambitions nationales. C’est le revers de la médaille. Par conséquent ce dernier doit être retouché, amélioré, transformé et fixé collectivement dans le sens de l’agir par soi collectif par nous-mêmes, c’est-à-dire par notre refus du remplacement d’un gouvernement par un autre qui donnera à notre État du Québec ainsi qu’au peuple québécois sa souveraineté complète.
Le revers de la médaille
« Imaginer fébrilement que seuls les acteurs politiques feront l’indépendance du Québec, c’est comme croire au miracle. »
Toutes les créations individuelles, aussi excellentes soient-elles, ne parviendront à un supplément d’âme que le jour où notre choix collectif entraînera une décision favorable à l’indépendance du Québec qui devrait prendre forme dans la tête et le cœur de la population québécoise. IL FAUT QUE TOUS LES QUÉBÉCOIS-FRANÇAIS Y TRAVAILLENT ACTIVEMENT, JOUR APRÈS JOUR, EN AYANT À L’ESPRIT QUE CE COMBAT MÉRITE D’ÊTRE LIVRÉ AFIN DE CONQUÉRIR L’INDÉPENDANCE DE LA NATION QUÉBÉCOISE, CE QUI SIGNIFIE VIVRE AVEC LES AUTRES MAIS PAR SOI, C’EST-À-DIRE SE DIRIGER PAR SOI-MÊME SANS LA SUPERPOSITION D’UNE AUTRE NATION SUR SA VIE COLLECTIVE DISTINCTE, AUTONOME.
Imaginer fébrilement que seuls les acteurs politiques feront l’indépendance du Québec, c’est comme croire au miracle. La lutte parlementaire des Québécois a débuté à partir des premières élections canadiennes en 1792. Or, cette lutte parlementaire et électorale dure maintenant depuis 216 ans. Les Québécois-Français d’aujourd’hui vivent réellement DANS le régime. Ils s’inscrivent même, librement, sciemment et volontairement, à l’intérieur du système avec leur présence par l’intermédiaire du BQ à Ottawa.
Ce qui se passe en ce moment est dans le droit fil de la lutte entre deux nationalismes qui perdure entre deux nations d’origine, l’une française et l’autre anglaise. La première a été conquise et la seconde est de facto la détentrice du pouvoir impérial britannique. L’inégalité politique est donc originelle depuis la défaite des Canadiens en 1760. Aujourd’hui, le Québec-Français forme une collectivité nationale ANNEXÉE. De plus, la société québécoise cohabite avec une minorité anglaise qui appartient à la majorité canadian, autrement dit au groupe MAJEUR. Pour la collectivité nationale québécoise-française, le groupe MINEUR, le défi national est de taille.
Quand une nation subit une annexion politique, elle la subit aussi dans les autres domaines, économique et culturel. Pourquoi ? Parce que celui qui est majoritaire gouverne en considérant ses intérêts supérieurs à lui. Il peut connaître des difficultés avec le groupe humain annexé, mais il est certain qu’il aura, en dernier ressort, le gros bout du bâton. N’est-ce pas le fait du résultat référendaire de 1995 ? Ce gouvernement qui se superpose au nôtre pourra gouverner d’autant plus facilement s’il devient majoritaire (s’il ne l’était pas au début).
Malgré le partage de certaines compétences gouvernementales, le local demeure subordonné aux compétences générales du gouvernement central. La culture locale du minoritaire vivra de sa dépendance par rapport à l’autre. Par exemple, la place que Radio-Canada occupe dans la culture québécoise est exagérée et Télé-Québec n’est pas un concurrent. En dépit de la créativité de nos artistes, la culture québécoise-française en est encore une de survivance.
Dans le chevauchement des cultures au Canada, les Canadiens français subissent les effets de leur minorisation, partant de leur subordination politique absolue. C’était justement la conclusion à laquelle l’historien Guy Frégault était arrivée en 1955 (ICI : http://www.rond-point.qc.ca/histoire/avenir.html). Il écrivait, entre autres, « qu'une culture nationale ne se bâtit pas en l'air, mais que, pour se développer, elle doit être nourrie et soutenue par un groupe humain qui dispose des ressources, des institutions et surtout de «l’outillage mental » qu’il faut pour organiser son territoire, sa politique, son économie, sa société ». Ainsi, le contrôle de Radio-Canada entre les mains du gouvernement fédéral canadien prive les Québécois de la maîtrise d’œuvre de cette institution qui est téléguidée par le Canada-Anglais qui est représentée par l’autorité de l’État national majeur canadian qui se veut bilingue, mais pour la forme seulement.
Nos artistes travaillent pour eux mais ils sont payés par Ottawa. Le contrôle de l’institution échappe complètement aux Québécois-Français et à notre État provincial qui est, de par sa nature, mineur. Même si TVA est une entreprise privée, elle relève de l’organisme fédéral qui se nomme la « Canadian Radio-television and telecommunications Commission » (CRTC). Ses pouvoirs s’étendent non seulement aux critères de contrôle de la diffusion de la culture mais à la culture elle-même par le prisme idéologique qui enrobe toutes ses activités.
La société québécoise est, d’un point de vue NATIONAL, une société bloquée. Ce constat est tellement tragique que les forces indépendantistes sont absolument incapables d’organiser un front commun, de mettre ensemble leur énergie, d’exposer clairement à leurs concitoyens et concitoyennes les avantages à court, moyen et long terme de ce changement fondateur pour une société québécoise qui deviendrait elle-même porteuse de ses valeurs, des ses aspirations, de ses espoirs et de sa propre vision du monde à l’échelle de la planète comme nation indépendante. Le courage individuel ne suffira pas. Il faut être uni pour réaliser l’indépendance d’un pays. L’histoire des peuples l’a prouvé éloquemment.
Bruno Deshaies

http://blogscienceshumaines.blogspot.com/
O O O
Céline Dion en entrevue à 19 ans

(22 février 1988)
PRÉSENTATION
Pour se remémorer et comprendre les désirs et les goûts de la chanteuse et son intérêt profond à poursuivre une carrière internationale. Elle montre qu’elle souhaite réaliser ses rêves. À ce moment là, elle n’a que 19 ans.
DOCUMENT
Céline Dion rêve de succès
Société Radio-Canada

Date de diffusion : 22 février 1988

Source : http://archives.radio-canada.ca/arts_culture/musique/clips/15973/
À l'âge de 19 ans, Céline Dion est déjà célèbre au Québec. Son album Incognito, sorti en 1987, s'est vendu à plus de 500 000 exemplaires. Forte de ce succès, la chanteuse voit grand. Elle signe une entente avec CBS Records, la multinationale qui produit Michael Jackson et Barbra Streisand.
Alors qu'elle donne une série de spectacles à Montréal, Charles Tisseyre rencontre l'artiste et la suit pendant une journée. Céline Dion lui parle de son projet de carrière aux États-Unis et de son nouveau look.
À ses détracteurs qui l'accusent d'imiter d'autres chanteuses, elle répond : « Je fais ce que j'ai envie de faire, ce que j'aime le plus au monde. Laissez-moi chanter, laissez-moi avoir du plaisir. »
Céline Dion rêve de succès
• Céline Dion commence à chanter de façon professionnelle en 1981. Cette année-là, elle sort deux albums: La Voix du Bon Dieu et Céline chante Noël.
• La diva québécoise sort Unison, son premier disque en anglais, en avril 1990. Plus de 3 millions d'exemplaires de l'album vont trouver preneur à travers le monde. La carrière internationale de la chanteuse vient de prendre son envol.
Céline Dion rêve de succès
Média : Télévision

Émission : Montréal ce soir

Date de diffusion : 22 février 1988

Invité(s) : Céline Dion

Ressource(s) : Marie-Claude Lavallée, Charles Tisseyre

Durée : 5 min 14 s

Dernière modification :

31 octobre 2008

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Bruno Deshaies209 articles

  • 300 942

BRUNO DESHAIES est né à Montréal. Il est marié et père de trois enfants. Il a demeuré à Québec de nombreuses années, puis il est revenu à Montréal en 2002. Il continue à publier sa chronique sur le site Internet Vigile.net. Il est un spécialiste de la pensée de Maurice Séguin. Vous trouverez son cours sur Les Normes (1961-1962) à l’adresse Internet qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 (N. B. Exceptionnellement, la numéro 5 est à l’adresse suivante : http://www.vigile.net/Les-Normes-en-histoire, la16 à l’adresse qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-15-20,18580 ) et les quatre chroniques supplémentaires : 21 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique 22 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19364 23 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19509 24 et fin http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19636 ainsi que son Histoire des deux Canadas (1961-62) : Le PREMIER CANADA http://www.vigile.net/Le-premier-Canada-1-5 et le DEUXIÈME CANADA : http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-1-29 et un supplément http://www.vigile.net/Le-Canada-actuel-30

REM. : Pour toutes les chroniques numérotées mentionnées supra ainsi : 1-20, 1-5 et 1-29, il suffit de modifier le chiffre 1 par un autre chiffre, par ex. 2, 3, 4, pour qu’elles deviennent 2-20 ou 3-5 ou 4-29, etc. selon le nombre de chroniques jusqu’à la limite de chaque série. Il est obligatoire d’effectuer le changement directement sur l’adresse qui se trouve dans la fenêtre où l’hyperlien apparaît dans l’Internet. Par exemple : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 Vous devez vous rendre d’abord à la première adresse dans l’Internet (1-20). Ensuite, dans la fenêtre d’adresse Internet, vous modifier directement le chiffre pour accéder à une autre chronique, ainsi http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-10-29 La chronique devient (10-29).

Vous pouvez aussi consulter une série de chroniques consacrée à l’enseignement de l’histoire au Québec. Il suffit de se rendre à l’INDEX 1999 à 2004 : http://www.archives.vigile.net/ds-deshaies/index2.html Voir dans liste les chroniques numérotées 90, 128, 130, 155, 158, 160, 176 à 188, 191, 192 et « Le passé devient notre présent » sur la page d’appel de l’INDEX des chroniques de Bruno Deshaies (col. de gauche).

Finalement, il y a une série intitulée « POSITION ». Voir les chroniques numérotées 101, 104, 108 À 111, 119, 132 à 135, 152, 154, 159, 161, 163, 166 et 167.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2008

    14 novembre 2008 Bruno Deshaies

    À défaut de se prendre en mains, les Québécois aiment faire la fête. (À cet égard, la propagande fédéraliste a bien fonctionné au cours du 400e de Québec. Même que Pauline Marois répète le message fièrement.)
    Les Galas sont fabriqués pour nous montrer qu’après tout on est bon et surtout qu’on est capable de fêter. Mais pour combien de temps encore ? Le divertissement et la consommation semblent être devenus notre marque de commerce nationale. Les Québécois-Français se considèrent comme des sujets économiques. Pourvu qu’on a assez d’argent pour vivre, ça suffit.

    On peut affirmer que, collectivement, nous continuons à perdre du terrain au plan politique, économique et culturel. La diminution de notre pouvoir de contrôler le politique nuit à notre développement économique et par voie de conséquences à notre développement culturel. Nous sommes maîtres nulle part. C’est « le revers de la médaille » qu’il faut comprendre dans l’optique indépendantiste. Or, ce n’est pas le cas en ce moment.
    L’élection provinciale actuelle nous montre à quel point l’expertise de nos hommes et femmes politiques n’est pas très inspirante. Ils ou elles donnent dans le municipalisme, c’est-à-dire la gestion quotidienne du bien commun, pas plus. Et, en plus, quelle sorte de bien commun ? Pourquoi ce comportement ? Parce qu’au-delà du petit bien commun matériel l’horizon est bloqué. Pire encore, nos acteurs politiques font le travail eux-mêmes de fossoyeurs
    Jean Charest est un fédéraliste entêté qui joue le rôle d’un gouverneur du Canada au XIXe siècle. Pauline Marois a enterré la souveraineté. Quant à Mario Dumont, il piaffe d’impatience en populiste sans trop articulé sa pensée avec des moyens réels. Pour madame David et le docteur Khadir, ces derniers espèrent que le combat qu’ils mènent conduira à des réformes sociales majeures dans le statu quo politique du Québec actuel.
    Les humoristes dans tout cela, ils gagnent leur vie honorablement (pour ceux et celles qui réussissent à percer) comme tous les autres membres dans la société. Ils exploitent le sujet économique québécois et ils font des risettes au politique.
    À côté de nos pee-wee politiques, aller lire les extraits de la conférence de Paul Martin dans La Presse de ce matin au sujet de la participation du Canada au G8, G6, GX ou G20 où il plaide la présence du Canada dans ces lieux de décisions internationaux. Monsieur Martin sait et le Canada doit savoir que la présence du Canada sur la scène internationale est essentielle pour son pays.
    Pendant ce temps, que se passe-t-il au Québec ? Faut-il que les Québécois-Français se refusent le seul OBJECTIF qui leur permettrait de sortir des limbes politiques ? Les Québécois ont besoin de s’affirmer, de se défendre en vue d’exister collectivement indépendant avec les avantages d’un État souverain, le leur, qui leur permettrait d’avoir la maîtrise complète de leur agir par soi à l’interne et à l’externe. Un pays gérer par eux-mêmes (avec les responsabilités qui viennent avec le statut d’une nation indépendante) et un État souverain capable d’entretenir des relations interétatiques dans tous les domaines et avec des partenaires avec lesquels le nouveau pays devra apprendre a établir des ponts de coopération internationale comme le font tous les pays indépendants dans le monde.
    Dans cette direction, on finira peut-être par fêter autre chose que des défaites, de chicaner le Président Sarkozy ou de prononcer des discours insignifiants sur la diversité culturelle et quoi d’autres encore.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    11 novembre 2008

    Puisqu'on parle de l'ADISQ, avec Louis-José Houde, mais aussi de nos ambitions et de notre avenir, comme peuple...
    Se pourrait-il que le fait de confier systématiquement, depuis plusieurs années, l'animation de tous nos galas à des «diplômés» de l'École nationale de l'humour, soit un symptôme du mal qui nous affecte? Ou du fait que nous en avons de moins en moins, d'ambitions nationales...?
    N'y-a-t-il pas un risque d'envoyer un message, du genre, que notre culture, c'est pas sérieux; qu'un humoriste peu très bien animer le gala de l'ADISQ? Comme quand Patrick Huard, il y a quelques années, a assasiné en direct, pour ainsi dire, le gala des Jutras, avec un travail d'animation exécrable... en profitant d'abord et avant tout de l'occasion pour faire des numéros d'humour, des gags, comme à n'importe lequel de ses shows à lui...
    Peut-être devrions-nous nous demander, pourquoi nous produisons TANT d'humoristes, au Québec, ; alors que dans le domaine du septième art, l'on attend toujours que se présente un successeur de Jean-Claude lauzon, soit un jeune cinéaste brillant et innovateur. Ça nous changerait des films récents réalisés par des humoristes, comme Guy A. Lepage et ses histoires de Camping sauvage, vous ne croyez pas?